samedi 13 juillet 2013

"Inventer le possible" on verra...

On fêtera ici l'arrivée sur le plus prestigieux toit-terrasse du monde d'un centre d'art et de création le MAMO du designer Ora Ïto.
Après l'achat de ce qui était à l'origine le gymnase, il installe dans cet espace un lieu plein de promesses sur la création, le design.
On voit qu'il a le dos très large en invitant, dès le début, sans doute l'un des plus talentueux sculpteurs français, l'un des plus reconnus aussi : Xavier Veilhan.
Ce qui me séduit dans la démarche c'est l'amour pour le lieu. Cela me rassure un peu.
Ce qui m'inquiète c'est la privatisation possible, dans un temps plus ou moins long, de l'un des espaces publics les plus remarquables de l'architecture du Vingtième Siècle.
Espérons que l'espace de Ora Ïto s'arrête bien à ce gymnase et que, pour visiter la terrasse on n'ait pas besoin à présent d'ouvrir son portefeuille et surtout, surtout à subir je ne sais quoi d'artistique.
Le seul art possible sur la terrasse de Le Corbusier c'est celui de Le Corbusier, mêlé à la vie de ceux qui viennent là en jouir.
Je veux continuer à jouir dans le silence visuel du dessin de l'architecte, dans les corps qui s'en emparent, dans le soleil qui tourne autour des formes, dans les cris des enfants de l'école, dans les footings des habitants. Je n'ai besoin de rien d'autre pour le moment.
Mais je comprends bien cette jubilation à être sur (et surtout avoir) l'un des espaces si marquants de notre siècle. J'aimerais bien que Ora Ïto dans sa jubilation spontanée n'oublie pas que lorsqu'il a découvert la première fois cet espace, il l'a découvert libre de ses mouvements, libre dans son regard, libre dans la poésie spatiale.
Cette liberté tout comme lui j'y tiens. Et j'espère qu'elle n'appartiendra jamais à personne.
Bon courage Monsieur, belle chance à vous. Faites-nous voir comment vous méritez un tel espace, faites-le nous partager avec ambition, qualité et sérieux comme c'est le cas, je le crois, avec Xavier Veilhan.
Merci pour la restauration sérieuse et votre attention aux détails, cela démarre bien.
Pour maintenir le fil de ce blog, je vous propose une vue encore inédite ici de ce toit-terrasse :



La carte postale est une édition "Voyagence" le concessionnaire du Service de Visite dont nous avons déjà à moult reprises sur ce blog pu apprécier les qualités photographiques grâce notamment au travail de Sciarli.
On y voit parfaitement un morceau superbe de ce toit, comment le soleil travaille les petits édicules, comment il fait jouer la pauvreté audacieuse du béton laissé là, sous la chaleur et la pluie de Marseille.
Mon œil glisse surtout sur ce matériau, sur son grain et je ne peux m'empêcher d'en lire les surfaces variées : lisses, rugueuses, banchées, granuleuses, et aussi... carrelées !











Certes le noir et blanc durçit l'image mais c'est pour mieux en construire les lignes et le même béton devient blanc comme neige ou noir comme la nuit.
On s'amusera aussi du contraste joyeux entre la cheminée toute de courbes et le reste de la construction soudain très rectiligne.
Le long de la pataugeoire traînent quelques objets inconnus. Les enfants dans la précipitation du retour auront sans doute oublié là quelque canne à pêche, bâton de pélerin, épée de bois.
Les enfants sont comme ça, ils inventent tout seuls leurs objets.




4 commentaires:

  1. Si j'ai bien lu (et vu)les divers reportages, le lieu investi est le gymnase (côté nord) et non l'ancienne école maternelle/ou/crèche (la photo que vous montrez) face au bassin /ou pataugeoire (côté sud). Ce bâtiment vitré sert aux services techniques de la cité radieuse, la maternelle réouverte depuis peu est au 17ème niveau...Tout cela il me semble...

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  2. oui Daniel, absolument.
    l'idée de la carte n'était pas de montrer "exactement" le lieu investi par le designer.
    Bien à vous.

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  3. C'était juste une précision pour ceux qui ne connaissent pas (encore) LA CITE RADIEUSE;

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  4. oui, il faut toujours bien indiquer à ceux qui ne connaissent pas les lieux les particularités.
    Merci Daniel pour vos précisions toujours éclairées.

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