mardi 22 avril 2014

Le carnet et Le Corbusier

Les éditeurs de cartes postales ont souvent édité des carnets entiers sur un paysage, un lieu, un espace. 
Objet curieux dans l'usage, imitant celui des cartes postales, il faut bien le dire, ces carnets étaient bien plus souvent achetés comme souvenir à garder que comme multitude de cartes postales que l'on détachait pour les envoyer. On les retrouve souvent entiers dans les boîtes à chaussures, neufs et feuilletés comme des petits albums photographiques.
Il arrive aussi que leur usage ait suivi le cours normal de leur invention, et que, au hasard, on retrouve certaines cartes postales détachées, éloignées de leurs sœurs.
Voici un exemple de carnet simplement extraordinaire ! Nous avions aimé celui sur l'école de Suresnes, celui sur Villeurbanne, vous allez adorer celui sur la Cité Radieuse de Le Corbusier à Marseille.
Une fois encore, il suffirait de dire l'incroyable succès éditorial  des cartes postales de la Cité Radieuse pour avoir tout dit. Aucune autre construction de logements de cette époque n'a eu droit à un tel dépouillement de son programme par les éditions de cartes postales, preuve qu'il fut bien intégré comme une expérimentation, qu'il fut visité comme un objet touristique, qu'il aiguisa la curiosité. 
La Cité Radieuse a donc toujours été un objet architectural spécial, étonnant, miraculeux.
Admirons donc cette belle édition, ce petit livre d'art, ce catalogue incroyable de la Modernité Architecturale offert dans un écrin populaire : un carnet de dix cartes postales.
On notera que les dix vues donnent à voir l'ensemble du programme, nous faisant faire le tour de la construction par l'extérieur en nous montrant la façade, les pilotis, le couloir, l'intérieur meublé en 5 cartes postales, le toit et une vue aérienne viennent finir la visite ! Aucune carte postale ne donne à voir un habitant, et la question de la réalité de l'habitation de l'appartement visité reste entière. Difficile de savoir s'il s'agit d'un appartement-témoin ou d'un appartement réellement habité, on ne sait pas plus s'il s'agit d'un seul appartement ou de vues de plusieurs... Tout est propre, bien rangé, mais certains détails font tout de même croire à un vrai appartement inhabité. Mais rien de certain.
On s'amuse d'un mobilier qui n'a rien d'avant-garde mais qui ressemble bien à la production de l'époque et également au style un peu mélangé allant des meubles de famille au mobilier de la Reconstruction. Il y a la télévision et un piano...
On remarque que Le Corbusier est nommé dès la couverture dudit carnet et que son nom apparaît sur chacune des cartes postales, associé à Marseille, Unité d'Habitation, "La Cité Radieuse". L'édition est pour la Société Éditions de France, et il s'agit d'une production Ryner. Aucun nom de photographe n'est donné, aucune date et aucun texte ne vient compléter ce carnet à la tranche dorée...
Pour des raisons pratiques, je vous montre les cartes postales depuis le carnet ouvert car il ne passe pas sous le scanner. Vous retrouverez certaines cartes postales déjà analysées sur ce blog et des nouvelles bien croustillantes...
Bonne visite à tous de la Cité Radieuse !

Générique !














Pour retrouver les textes des cartes postales déjà analysées allez ici :








1 commentaire:

  1. je viens de faire l'acquisition de ce petit livret pour 10 euros, en excellent état. Un régal vu la qualité des photos et cette histoire racontée par le mobilier de cet appartement

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