Salut Gilou !
Bon eh bien ça y est on est arrivé hier au Maroc. Ouf ! J'en avais un peu marre du voyage même si l'arrêt à Marseille fut vachement intéressant. Jean-Mi m'a montré la Cité du Fada là-bas et on a fait un sacré tour dans le bâtiment, tu le connais il voulait tout vérifier de la construction qu'il n'avait pas revue depuis la fin du chantier. On a mangé chez une habitante qui est institutrice et qui a connu Corbusier l'architecte. Son école est sur le toit ! Pour tout dire, je me suis un peu emm... mais la dame est gentille et j'ai pu aller tout seul sur le toit pour fumer une clop. Tu sais ce que Jean-Mi pense de ça... Enfin bref Jean-Mi a pu toucher son béton, tu sais comme il fait avec sa main qui passe dessus. On dirait qu'il caresse la bâtisse ! Oh éh, laisse pas traîner cette lettre, s'il la trouve, je me ferais appeler Arthur ! Et puis, il arrête pas de me demander si j'aimerais pas faire ça comme métier, je sens que je vais y avoir droit au lycée technique du bâtiment ! Et comme ça, je serai avec toi !
Bon, maintenant on est au Maroc comme prévu. En fait je t'écris de ma piaule, car j'ai ma piaule à moi tout seul, Jean-Mi voulait pas me voir en calcif le matin ! Et, pour tout dire moi non plus, je voulais pas ! Bon, c'est super ici et j'ai eu droit aussi à la visite avec un architecte italien si j'en crois l'accent. Rebelote avec les mains qui te caressent le béton, le contrôle des écoulements, le pas en arrière pour regarder l'hôtel. Comme tu peux voir, c'est moderne et on peut comme à Marseille passer dessous. Mais bon, moi, je regarde surtout autre chose, si tu vois ce que je veux dire.
La plage !
Y a du matos !
Bon, j'espère que toi ça va bien aussi. J'aurais aimé faire le voyage avec toi, mais ça risque d'être moins drôle quand il sera question de régler les papiers avec mon paternel. Tu sais, ce que je pense du bonhomme. Jean-Mi ça me suffit comme père et revoir l'autre j'en ai pas besoin.
Bon ba comme on dit Frangin Gilou, je t'embrasse.
T'en es où avec la fille du libraire ? Hum...Profite pas de mon absence...
Allez mon Gilou, demain je serais ton vrai frangin avec papier et toutiquouanti comme il dirait l'italien !
Ton Momo.
oh et dis bien merci à ma mère et à Jocelyne pour le numéro de Pilote caché dans ma valise.
Lettre de Jean-Michel à Jocelyne :
Ma chérie,
Comment vas-tu ? Comment se comporte Gilles sans Momo ? Pas trop difficile pour lui et pour toi ? Et Yasmina ?
Ici, tout se passe comme prévu, rien de particulier depuis mon coup de fil de dimanche de Marseille. Le bateau a beaucoup plu à Momo mais il faut vraiment que je sois sensible aux signes car il est assez fermé en fait. Mais je crois aussi qu'il avait peur de la traversée et tu verras au retour, devant Gilles, il ne dira rien ! Ah ces deux là !
Content de revoir l'hôtel Karabo, les finitions sont superbes et il est plein de vacanciers. Monsieur Mustir est content aussi ! J'ai mis Momo dans une chambre tout seul car tu sais comment ça se passe avec lui... Une demi-heure après notre arrivée la chambre était déjà toute retournée car Momo cherchait son maillot pour la plage. Je ne sais même pas où il est au moment où je t'écris.
Nous restons donc 3 jours comme convenu et ce soir on dine chez les Mustir. Un message m'attendait à l'Hôtel de l'état civil de Casa avec les papiers de Momo. On doit signer avec son père l'adoption avec témoins samedi. J'ai demandé à Zevaco. Il est d'accord. Pour le père de Momo, j'ai acheté un poste radio et j'ai pris le paquet de Yasmina. Ne t'inquiète pas. Tout se passera bien.
Nous aurons, nous AVONS déjà nos deux garçons.
Pourrais-tu envoyer un courrier au lycée technique pour l'inscription de Momo l'année prochaine. Ne dis rien à Gilles, car Momo ne me donne aucune indication pour cette orientation !
Je te laisse.
Tu sais comme j'aurais aimé que vous soyez là avec Gilles et Yasmina...On essaiera d'économiser pour un voyage tous ensemble.
J'entends Momo qui rentre à côté. Je vais lui dire de faire une lettre à Gilles.
Je t'embrasse bien bien fort toi et toute la famille.
Jean-Michel
Ps : merci pour le Maigret que j'ai trouvé caché dans ma valise... tu me connais bien !
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