mardi 1 avril 2014

J. N. Duchâteau, photographe en cascade



La double ville de Marne-la-Vallée et de Noisy-le-Grand oblige les éditeurs, dans leur difficulté à se situer à nommer les deux villes au verso de leurs cartes postales.
Et Monsieur J. N. Duchâteau (contactez-moi !) photographe aux éditions Raymon, devait sans doute, lui, ici au Clos des Cascades, savoir exactement où il se trouvait.
Très bas, assis sur le rebord du bassin de la cascade qui justifie la nomination du quartier, il cadre la pyramide dessinée par l'architecte Vuarnesson dont, malheureusement, je n'arrive vraiment à rien trouver sur son travail d'architecture.
La pyramide fait partie d'un ensemble dont quelques tours. Les pyramides basses proposent une forme intéressante avec dans la surface de leurs pentes des ouvertures et des percées généreuses formant balcons, terrasses et jardinières épaisses comme c'est un peu la mode depuis Messieurs Andrault et Parat.
On sait aussi que l'accusation de la pointe et de la pente des toits est une signature chez Monsieur Gomis, architecte. Tout en reprenant l'imaginaire du toit traditionnel, cette forme pyramidale dans une échelle surdimensionnée permet de jouer d'une image commune tout en affirmant une certaine modernité, ou, du moins, une étrangeté rassurante.



On aime aussi sur cette photographie de Monsieur Duchâteau comment il fait monter la densité d'informations ! La cascade qui jaillit et nous mouille presque les doigts, les étranges lampadaires qui pourraient bien, vu les grilles, camoufler des aérations pour un parking sous la dalle (?), et en arrière plan l'architecture. Mais entre deux viennent se loger ces étranges sculptures de dragons bizarres !
Entre une évocation de taureaux de la Perse antique et de Playmobil agrandis, ils doivent être à la fois des sculptures et des jeux pour enfants qui devaient les chevaucher à loisir !
Cela fait une bien surprenante photographie d'un bien surprenant lieu qui semble pourtant avoir perdu depuis, ses sculptures... dont j'ignore le nom du créateur...





Toujours dans l'espace des deux villes aux noms jumelés, Marne et Noisy, voici une image intéressante.
La carte postale des éditions Raymon est toujours l'œuvre de J. N. Duchâteau mais cette fois, le photographe a quitté le sol pour l'altitude.



Ce qui me sidère tout d'abord sur ce genre d'image d'une ville c'est bien cette densité incroyable. Et si on devine au second plan, des espaces ouverts, je m'étonne de la possibilité de fabriquer de l'urbain aussi ramassé sur lui-même. Puis vient un autre étonnement face à la constitution d'un tel urbanisme c'est l'absence d'intérêt pour la surface des couvertures. On fait finalement monter un sol à plusieurs mètres de haut, on élève au sens premier du terme un territoire dans le ciel sans jamais se poser la question de cette surface comme possible à une vie. Il y a bien là quelques terrasses aménagées sur l'immeuble Renault, terrasses délimitées par des jardinières mais qui vient là ? Et la sécheresse de ces espaces est visible absolument partout sur cette image. C'est bien là une des leçons de la Fonction Oblique de dire la rupture nécessaire avec cette habitude et de vouloir corriger cette obligation par une architecture sans rupture qui se parcourt sur l'ensemble de ses volumes. On connaît aussi les tentatives des dalles comme expériences urbaines. Mais là...
On devine pourtant ici, sur ce détail, un début sans doute d'articulation entre ces aplats architecturaux et l'invention d'une liaison. Mais je ne peux depuis cette carte postale en dire que peu de choses sur sa réalité effective.
Il existe pourtant avec Monsieur Parent et avec Monsieur Renaudie des architectes qui ont pensé les constructions comme des collines que l'on arpente. Ici, la ville se fragmente par le bas, projetant dans le ciel sa géométrie, en laissant aux pigeons, aux ventilations, et à quelques gamins malins, quelques employés fumeurs camouflés ces espaces superbes depuis lesquels Monsieur Duchâteau vient, lui, voir la ville.
On reconnaît au fond en haut à gauche de la carte postale le Clos des Cascades.
Qui connaîtrait cet immeuble siglé Renault du temps perdu et regretté de la Régie NATIONALE des Usines Renault, ou Monsieur Gosh ne cherchait pas partout dans le monde la main-d'œuvre la moins chère, le bénéfice le plus fort pour rémunérer non pas l'esprit de fierté d'un monde ouvrier mais les actionnaires invisibles des fonds de pensions allemands ?
Je reste pour toujours de la RNUR et j'aime toujours ce son rocailleux dans ma gorge et dans ma mémoire.








1 commentaire:

  1. bonjour David, l'immeuble en question de Renault est la DIAC, la filiale dédiée au crédit et au financement du groupe. Merci pour votre blog qui est un régal de finesse et de réflexion!. Régis

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