Peu qui ont su avec un travail acharné et précieux mettre en évidence la leçon de la nature sans tomber dans les revers d'une écologie baba cool inutile, grotesque et formelle.
Frei Otto a regardé le monde. Ce n'est plus très à la mode en ce moment dans l'architecture qui regarde un peu trop le pragmatisme.
Le poids, la gravité, la tension, la portance, l'équilibre et aussi l'énergie stabilisée sont partout dans ses constructions, comme ils sont partout dans l'astronomie.
Je reçois par la Poste une belle carte postale multi-vues envoyé par Claude et qui nous montre ça :
La carte postale Kruger ne nous donne rien de plus que ces images !
Il s'agit pourtant des très beaux et puissants aménagements des jeux olympiques de Munich par Frei Otto. Certes, nous sommes un peu loin dans ses minuscules photographies pour lire l'ensemble structurel de cette construction mais on devine tout de même sa radicalité. Je ne m'étendrai pas sur cela car vous trouverez sur cette icône allemande de l'architecture toute une somme d'informations sans difficulté.
On pourra utiliser les mots de membrane, toile d'araignée, tissu, voile, résille, tension, flexion, courbes, contre-courbes, force... et ambition !
Cela reste l'une des très rares expériences de ce type de construction à cette échelle qui perdure encore aujourd'hui.
Mais l'échelle de cet ensemble ne permet sans doute pas aux photographes de cartes postales d'en saisir la totalité ce qui les oblige à s'en éloigner alors que, avouons-le, nous aimerions en voir des détails !
Un autre exemple :
Cette belle carte postale Lengauer nous montre également le stade olympique. Là également, finalement peu d'informations sur cette carte qui ne nomme aucun architecte ni d'ailleurs, et c'est étonnant pour ce genre d'objet, ne mentionne quelque exploit technique que ce soit !
C'est tout naturel en Allemagne...
Mais au fait, sommes-nous certains que Frei Otto est l'architecte ? Ce qui est amusant c'est que dans le numéro d'Architecture d'Aujourd'hui de février 1968, le projet est annoncé vainqueur alors que nulle part dans l'article le nom de Frei Otto ne soit prononcé.
Par contre on y retrouve bien l'architecte Behnisch associé à Auer, Büxel, Trankner et Weber. Pourquoi Frei Otto n'est-il pas nommé ?
Mais ma collection de cartes postales me permet de retrouver aussi l'architecte Behnisch sur une autre très belle architecture :
Nous sommes à Dortmund cette fois et ici pas d'acier mais du bois lamellé-collé. La forme hyper-tendue, la puissance équilibrée, tout nous rappelle Frei Otto.
Comme un auvent immense, comme une toile rigidifiée, la forme surplombe le sol, retenue par un pilier et des tirants faisant l'effort. Derrière ce beau morceau s'élève un monstre : la tour Florian.
Et si on peut chanter les différences évidentes entre les deux constructions, j'aimerais m'attarder sur leurs points communs. Des œuvres qui tiennent debout par le génie des ingénieurs, par la poésie de structures assumées, par l'exubérance de la nudité de cette structure donnée à voir.
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