Voici trois cartes postales offertes par Claude Lothier qui font cet effet, de vous faire reconnaître l'architecture, d'avoir l'impression de l'avoir déjà vue sans pourtant pouvoir dire où l'on est et qui a construit : une forme internationale.
D'abord :
Je ne vous donne tout de suite ni la localisation de cet hôtel ni d'ailleurs le nom de l'architecte. Essayez de deviner où nous pourrions bien être.
Une idée ?
Les automobiles pour ce genre de devinette sont très utiles ! Non, nous ne sommes pas dans une république de l'Est de l'Europe. Non, nous ne sommes pas en Europe non plus d'ailleurs...
Pas facile...
Nous sommes en Amérique du Nord, au Québec et plus précisément à Montréal devant l'Hôtel Maritime situé au centre ville. La carte postale nous précise le nombre de chambres (214) et le nom de son restaurant le "Beau rivage" ce qui ravira Julien Donada. On sait également que le salon de coiffure est "unisexe" !
La carte postale n'a pas de nom d'éditeur mais sans doute est-elle produite par l'hôtel lui-même.
On connaît par cœur cette "typologie" de constructions. Une tour pour les chambres, une rotonde panoramique pour le restaurant et les services. L'opposition d'échelles et de formes créant l'essentiel alors de la valeur architecturale de l'ensemble et la lecture de ses fonctions. Ici, l'hôtel dispose d'un plan en L dans le creux duquel la rotonde vient se placer. Aux premier et deuxième étages, les chambres ont donc "vue sur le toit de la rotonde"...
On trouve facilement les nom des architectes de ce joli hôtel au style international : Shekman et Hersen.
Puis :
Étrange non ?
Un ensemble urbain fait de tours tassées les unes sur les autres sans égard et même sans beauté, laisse le ciel à un soleil immense qui embrase les nuages...
Il s'agit d'un montage très curieux qui donne à la ville une impression de maquette assez prononcée !
Les ombres d'ailleurs ne correspondent pas à la lumière de ce soleil surdimensionné. Qu'importe, l'éditeur de cette carte postale veut sans doute nous faire croire qu'ici la chaleur et le soleil sont les éléments essentiels pour produire une image de cette ville...
Mais...
Où sommes-nous ?
Là encore, rien dans l'architecture ne nous permet de reconnaître le lieu et cette fois pas d'automobiles !
Le seul indice finalement ce n'est pas l'architecture très commune mais bien ce soleil écrasant. Nous sommes au Kenya à Nairobi. L'éditeur nous donne même le nom du photographe, photographe très joueur, Dino Sassi. Mais j'aime certains "matériaux d'images" de ces façades d'immeubles plantés là un peu au hasard.
Et la correspondante, avec une poésie toute singulière nous indique que "C'est très beau car c'est resté très primitif (excepté les grandes villes)" !
Sans doute que ce soleil orange est la part primitive de cette carte postale !
Et encore :
Une plage, la mer, du bleu partout un peu doux. Trois tours plantées sur le sol qui sont certainement des hôtels. Immédiatement je sens l'eau passer dans mes doigts de pieds et j'imagine le photographe de cette carte postale qui ressent la même chose. Je le vois avec son pantalon remonté sur les genoux essayant de ne pas mouiller son matériel. Il cadre.
Il cadre quoi ?
Une certaine joie de vivre, celle des vacances au bord de mer, vacances modernes, tout confort. Et, depuis ce point de vue, la modernité semble moins dure et s'opposer moins au littoral. Comme si, finalement, l'éternel du balnéaire trouvait bien aussi ici, au pied des aménagements modernes de la côte l'étendue de sa raison d'être : plage, flots, vagues, écumes.
Mais où ?
Quel pays peut avoir envie de se représenter ainsi mêlant une modernité de tours blanches égales à un ciel bleu parfait ? Dans quel pays la famille emmène les enfants sur la plage accompagnés d'un dauphin gonflable en plastique ?
Nous sommes à Venus ! En Roumanie ! En 1975 !
Remercions vivement Claude pour cet envoi. Merci.
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