Mireille a fait une croix au stylo-bille sur la carte postale achetée hier au centre commercial numéro 2 de Sarcelles. Jean-Pierre étant parti au travail ce matin de bonne heure (il a repris son poste de mécanicien chez Mr Fabre), Mireille est seule dans l'appartement et elle ne sait pas très bien ce qu'elle va faire de sa journée. Madame Pometier, sur le palier d'en face non plus et sans doute que les deux épouses vont aller faire les courses ensemble. La croix sur la carte postale c'est pour que Josiane, la vieille copine de l'école d'Yvetot, puisse s'imaginer où elle habite car elle doit venir pour Pâques voir la ville moderne. Il y a bien une chanson de Claude François à la radio mais il remplit très mal sa fonction de joie de vivre avec sa musique commerciale. Mireille décide de reprendre son tricot. Une petite brassière jaune poussin pour Mickael, le nouveau fils de Josiane. Une maille à l'envers, une maille à l'endroit. Vers 15 heures, elle ira sonner en face, chez Madame Pometier pour un café ou pour sortir.
Deuxième destin :
Ludmilla n'aimait pas du tout cette grande ville et encore moins cet hôtel Mandarin de Singapour. Tout l'ennuyait, le mobilier, le service épouvantable qui devait passer par une langue anglaise tordue par un accent rocailleux, la boutique de l'hôtel dans laquelle elle n'avait pas réussi à trouver un petit chemisier correct pour aller avec son pantalon Yves Saint Laurent. Mais surtout, ce qui l'ennuyait c'était bien la raison pour laquelle elle avait accompagné le docteur Stone, son époux : un congrès médical sur la thérapie de l'arythmie organisé par Plomox, dont Julie Keaton était pour Ludmilla la bien trop séduisante représentante et organisatrice d'événements. Par défi, en regardant droit dans les yeux son époux, Ludmilla balança par la fenêtre de l'hôtel son mug plein de café décoré du logo de Plomox offert par Julie Keaton la veille. Il se brisa sur le trottoir en centaine de morceaux sans qu'il ne fasse d'autres dégâts qu'un peu d'amour propre.
La carte postale de Sarcelles nous montre la tour Sarcelles N°6 grâce à une édition Combier.
La carte postale de l'hôtel Mandarin est de John Hinde éditeur par D. Noble photographe.
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