samedi 10 juillet 2021

Un Brutalisme de second rôle



C'est vraiment sans grand enthousiasme que je vous propose une petite série sur le Palais des Festivals de Cannes. Bon, il va de soi que je profite de l'actualité pour vous en parler et je n'aurais vu aucune autre bonne raison de le faire, assez heureux de me débarrasser d'avoir à faire un article sur cette construction que même mon goût pour le Brutalisme ne réussit pas à trouver pertinente.
Depuis longtemps, évidemment et facilement, je trouve des cartes postales de ce Palais dessiné par Sir Hubert Bennett si on en croit cette édition Egys qui nous donne à voir le monstre pris dans la ville de Cannes. Monstre, ici, c'est pour moi presque un compliment car c'est bien par sa laideur que je peux encore y trouver un point d'appui pour en parler. Un monstre parfois c'est attendrissant. Vous voyez cela ne m'a pas empêché d'acheter ces cartes postales mais c'est vrai qu'au début de cette collection, je cherchais comme Martin Parr des Boring Postcards.
Il est difficile de trouver des infos sur cet architecte et le peu d'images ou de documents ne me permettent pas de réévaluer mon jugement certainement hâtif sur ce travail. Mais cela reste assez étrange qu'un architecte ayant obtenu le titre de sir et ayant construit un bâtiment aussi important dans nos représentations imaginaires soit aussi peu visible. Serais-je passé à côté de quelque chose ?
Sans doute.
Le site Emporis nous renvoie sur quelques constructions dont la très belle Luxborough Tower de Londres.  
C'est peu mais c'est beau.
Alors regardons donc ce que nous avons et rêvons un jour d'en monter les marches au bras de Adam Driver ou, mieux, de Jean-Louis Heng pour son formidable rôle de soldat japonais dans Onoda, 10000 nuits dans la jungle ou de porteur de riz dans Astérix en Chine. Nulle doute que la Palme d'Or ne nous échappera pas et que nous reverrons notre jugement sur ce Palais des Festivals de Cannes. Parfois, les seconds rôles, en architecture ou au cinéma, nous touchent plus que les vraies stars inaccessibles.


Sur cette carte postale Altari, nous pouvons voir le Palais des Festivals plus en détails et notamment les décrochements successifs produisant des ombres dures et des lignes franches. Les casquettes ont certainement comme fonction d'offrir une ombre aussi vers l'intérieur et calmer la lumière trop forte du soleil du sud de la France. On note que le photographe cadre le jet d'eau au premier plan en s'agenouillant littéralement pour faire entrer la fraîcheur dans l'image.


J'avoue que depuis cette carte postale Altari, je finirais presque par aimer ce Palais. Les volumétries me touchent un peu plus, sans doute plus franches et affichant mieux leur débordement et leur massivité. Mais ce qui me chagrine c'est la couleur de ces façades qui hésite entre ocre méditerranéen et blancheur à la Aalto. On ne sait pas bien quel architecte Sir Hubert Bennett pouvait avoir aimé. Et ne me dites pas Frank Lloyd Wright...
Au dos, le correspondant écrit, pour répondre à un jeu pour Télé Loisirs : " Jean-Luc Lahaye est un homme de cœur". Je vous laisse avec cette pensée.






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