mardi 23 juin 2020

Un cliché électronique, un poème argentique : Le Corbusier, Lestrade.

Je reçois, je diffuse :

" On sait que la famille Lestrade se rendit à Bruxelles pour son exposition internationale de 1958 et que Jean-Michel Lestrade travailla avec Guillaume Gillet sur le Pavillon français. Dans les archives Lestrade, dans le nécessaire rangement de celles-ci, arrivent parfois de manière incohérente des documents ou traces de cette présence. On sait que Jean-Michel Lestrade gardait tout, tout ce qui lui semblait intéressant d'un point de vue technique ou structurel pour l'architecture : cartes postales, coupures de presse, revues, courriers à des confrères et archives personnelles du travail.
Voici un document trouvé par hasard hier, mal rangé, dans le fatras d'un carton humide. (nous en verrons d'autres).
Cette photographie grand format ne donne aucune autre information que son image. On note un bien piètre tirage, aux taches  nombreuses venant d'un fixage raté. La photographie dégage d'ailleurs, étrangement, encore cette odeur acide si particulière des tirages argentiques. On y voit bien entendu le Pavillon Philips, œuvre de Le Corbusier et de Xenakis, œuvre étrange dont il est aisé de trouver partout la genèse compliquée tout comme l'attribution d'ailleurs. On sait aussi l'incroyable travail d'ingénierie qui fut nécessaire à sa construction. Le cliché montre un premier plan encombré de rouleaux de grillages, d'ouvriers s'affairant autour de bétonnières. Pourtant, il semble bien que le Pavillon Philips soit achevé et que donc ces travaux ne le concernent pas. La personne qui a donc fait ce cliché avait donc l'autorisation d'arpenter l'Exposition avant même la fin des travaux. Un journaliste ? Un architecte ? Un ingénieur ? Et comment et par qui cette photographie est arrivée dans les archives de Jean-Michel Lestrade ? L'a-t-il rapportée directement de Bruxelles lors d'une de ses visites ? Est-il lui-même l'auteur de cette photographie et de son tirage amateur ? Cela est peu probable. Ce tirage a donc surtout une valeur de repère pour le travail de l'ingénieur. Il prouve son intérêt pour les objets complexes à traduire, pour aussi l'œuvre de Le Corbusier bien entendu. Même si l'ingénieur était plus souvent axé sur le travail du béton armé, il ne fait aucun doute que sa collaboration à quelques mètres de là, sur le Pavillon de Gillet, démontre aussi son intérêt pour le métal et sur le calcul des surfaces gauches. Ici, le Pavillon Philips est la preuve pour lui que l'onirisme formel et l'inventivité des formes nécessitent bien l'appui de la raison, celle qui construit les rêves. Les mathématiques sont alors bien celles qui permettent au réel de monter dans le ciel."
Walid Riplet, Jean-Jean Lestrade.

Merci messieurs, je me permets d'ajouter :
pour revoir Lestrade à Bruxelles 
https://archipostalecarte.blogspot.com/2015/02/royan-les-bruxelles.html 
pour revoir les archives et l'histoire de Jean-Michel Lestrade 
https://archipostalecarte.blogspot.com/search?q=lestrade
pour revoir le Pavillon Philips à Bruxelles 58 
http://archipostcard.blogspot.com/2010/11/le-corbusier-dark-vador-et-xenakis.html 
pour revoir Xénakis
https://archipostcard.blogspot.com/search?q=xenakis
pour revoir Bruxelles moderne
https://archipostcard.blogspot.com/search?q=bruxelles 
pour revoir Guillaume Gillet à Bruxelles
http://archipostalecarte.blogspot.com/2013/03/larchitecte-est-sur-le-toit.html

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