... je n'aurais pas pensé trouver une telle image, une telle déclaration d'amour à l'architecture.
L'émotion spatiale est totale et elle est composée, je veux dire qu'elle ne doit rien à un hasard de la situation mais elle doit tout aux talents conjugués d'un architecte, d'un photographe, d'un éditeur et surtout, d'un désir de diffuser ainsi le monde qui se construit et dans lequel il faut bien se reconnaître.
Cette carte postale est un monument comme auraient dit les Venturi. C'est une ode.
Voilà donc ce qu'il était possible de faire avec cet art de la carte postale, voilà donc la responsabilité d'une grande maison d'édition, Yvon, qui a su conjuguer à la fois la pertinence d'un photographe envoyé là et la belle impression photographique faite grâce au Procédé 301 de la célèbre maison Draeger.
Nous sommes à Massy devant l'une des tours de l'opération Massy-Opéra de messieurs Pierre Sonrel, Jean Dutilleul et Berdj Mikaelian les architectes. La carte postale ne nomme pas ces messieurs, pas plus qu'elle ne nomme le photographe. S'il se reconnaît, on l'écoute. La carte, par contre, titre le grand ensemble et il est amusant de voir là le singulier en lieu et place de l'habituel les grands ensembles devenu une intonation souvent négative.
La verticale de la tour monte tellement qu'elle est coupée en son sommet, certainement pour en dire l'ambition. Incapable de faire entrer toute la tour dans ce cadre, le photographe est bas, il cale les toits fragiles du centre commercial pour apporter des diagonales qui suivent celles de la tour. On note que la perspective écrase un peu la longueur du bâtiment qui apparaît bel et bien comme une tour alors qu'il s'agit bien plus d'une barre un peu tassée sans doute par le redressement des verticales. De ce fait c'est le pignon qui définit à lui seul les qualités incroyables du dessin de cette façade malheureusement en partie aujourd'hui défigurée par des transformations énergétiques.
On s'amusera que le photographe a tout fait rentrer dans son image : un peu de verdure et de nature au premier plan (il aura fallu jongler avec la hauteur), un peu de contradiction spatiale et surtout une pancarte de commerce qui fabrique un cartouche dans lesquels les mots parfumerie et esthétique apportent une touche de classe, de préciosité, de féminité parfaitement bien... sentie...
Et d'un coup la tour de Massy devient chic, ce que son dessin confirme.
Quelle incroyable carte postale et quelle belle architecture. Qui, en voyant ça, pourrait ne pas vouloir y reconnaître les qualités de cet ensemble ?
Pour les vrais amateurs d'histoire de l'architecture, pour ceux qui veulent apprendre en plus de voir, allez là, tout y est bien raconté :
https://inventaire.iledefrance.fr/dossinventaire/publication/massy-opera.pdf
Pour retrouver Pierre Sonrel et Jean Dutilleul :
https://archipostcard.blogspot.com/2011/09/reuil-malmaison-chapelle.html
https://archipostcard.blogspot.com/2010/02/pierre-sonrel-classique.html
https://archipostalecarte.blogspot.com/2018/07/les-maisons-de-la-culture-en-france.html
L'émotion spatiale est totale et elle est composée, je veux dire qu'elle ne doit rien à un hasard de la situation mais elle doit tout aux talents conjugués d'un architecte, d'un photographe, d'un éditeur et surtout, d'un désir de diffuser ainsi le monde qui se construit et dans lequel il faut bien se reconnaître.
Cette carte postale est un monument comme auraient dit les Venturi. C'est une ode.
Voilà donc ce qu'il était possible de faire avec cet art de la carte postale, voilà donc la responsabilité d'une grande maison d'édition, Yvon, qui a su conjuguer à la fois la pertinence d'un photographe envoyé là et la belle impression photographique faite grâce au Procédé 301 de la célèbre maison Draeger.
Nous sommes à Massy devant l'une des tours de l'opération Massy-Opéra de messieurs Pierre Sonrel, Jean Dutilleul et Berdj Mikaelian les architectes. La carte postale ne nomme pas ces messieurs, pas plus qu'elle ne nomme le photographe. S'il se reconnaît, on l'écoute. La carte, par contre, titre le grand ensemble et il est amusant de voir là le singulier en lieu et place de l'habituel les grands ensembles devenu une intonation souvent négative.
La verticale de la tour monte tellement qu'elle est coupée en son sommet, certainement pour en dire l'ambition. Incapable de faire entrer toute la tour dans ce cadre, le photographe est bas, il cale les toits fragiles du centre commercial pour apporter des diagonales qui suivent celles de la tour. On note que la perspective écrase un peu la longueur du bâtiment qui apparaît bel et bien comme une tour alors qu'il s'agit bien plus d'une barre un peu tassée sans doute par le redressement des verticales. De ce fait c'est le pignon qui définit à lui seul les qualités incroyables du dessin de cette façade malheureusement en partie aujourd'hui défigurée par des transformations énergétiques.
On s'amusera que le photographe a tout fait rentrer dans son image : un peu de verdure et de nature au premier plan (il aura fallu jongler avec la hauteur), un peu de contradiction spatiale et surtout une pancarte de commerce qui fabrique un cartouche dans lesquels les mots parfumerie et esthétique apportent une touche de classe, de préciosité, de féminité parfaitement bien... sentie...
Et d'un coup la tour de Massy devient chic, ce que son dessin confirme.
Quelle incroyable carte postale et quelle belle architecture. Qui, en voyant ça, pourrait ne pas vouloir y reconnaître les qualités de cet ensemble ?
Pour les vrais amateurs d'histoire de l'architecture, pour ceux qui veulent apprendre en plus de voir, allez là, tout y est bien raconté :
https://inventaire.iledefrance.fr/dossinventaire/publication/massy-opera.pdf
Pour retrouver Pierre Sonrel et Jean Dutilleul :
https://archipostcard.blogspot.com/2011/09/reuil-malmaison-chapelle.html
https://archipostcard.blogspot.com/2010/02/pierre-sonrel-classique.html
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j'aime le travail du pignon
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