lundi 1 juin 2020

César, Clémence, Pierre, Jacqueline, Claude, Georges, Odette, Saint-Denis


Modestie.
C'est le mot qui me vient immédiatement en regardant cette carte postale de Saint-Denis et des immeubles de la Cité du Colonel Fabien.
Rien dans ce document n'est extravagant, surprenant, étonnant. Rien. La carte elle-même, mal colorisée, mal imprimée, écornée ne raconte aucune ambition. Il faut aimer l'architecture pour la regarder et tenter d'y percevoir quelque chose qui mérite l'attention. Le dessin des ouvertures (balcons et fenêtres), la lisibilité des plaques de béton aux joints apparents, une certaine habileté des volumes et, bien entendu, l'espace entre les immeubles qui fait penser à une cité-jardin.
Le photographe place l'inévitable branche d'arbre pour introduire un premier plan, il cadre aussi la percée entre les immeubles dont on devine que la hauteur est limitée par raison. Une femme marche vers cette blancheur au loin. Il me faudra l'aide de mon compte-fil pour entrer mieux dans l'image, surprendre là le linge qui sèche, une jardinière de fleurs et même, oui, une cage à oiseaux sur le balcon du rez-de-chaussée. J'y trouve aussi quelques graffiti d'enfants dessinés à la craie. Je ne vous ferai pas une leçon d'histoire d'architecture, vous trouverez ici toutes les informations sur ce groupe dessiné par Lurçat. Je ne fais pas de la paraphrase des collègues.
Lurçat on sait qui c'est, on sait ses qualités.
Au verso, Odette raconte ses déambulations dans sa famille et elle établit une véritable carte géographique des amitiés et familiarités en nommant tout le monde. Tous ces prénoms sont comme des points dans un espace qu'Odette relie avec cette carte postale.
Modestie.
Parfois, cela me suffit l'amour des gens à s'écrire.
Ajoutons Raymon à cette liste de prénoms, l'éditeur de cette carte postale. Nous n'en saurons pas plus, nous ne saurons pas le prénom du photographe. Raymon éditeur écrivez-moi.

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