dimanche 15 décembre 2019

Restany reste à charge

Pierre Restany était une sorte de pape de la critique artistique du XXème Siècle.
Il en avait la barbe du pope orthodoxe, il en avait aussi le goût des icônes Pop surjouées, baveuses de la salive des embrassades des icônes au matin de Pâques par les futurs fidèles de Pompidou.
Barthes aurait dû faire de son image un texte. Ce désir de faire image avec son corps m'a toujours étonné. C'est la représentation, sans doute.

On vous montrera un jour, si vous êtes sages, ce que contient cette armoire...




Comme vous pouviez le lire ici, Jean m'a retrouvé dans les archives de l'Agence Lestrade, un texte de Pierre Restany publié dans un numéro de la revue Domus sur la Biennale de Venise de 1970. Le texte est une charge contre presque tout le monde, à croire que le Pope critique n'aurait pas pu supporter que quelqu'un d'autre que lui soit invité à faire la Messe de l'Art Contemporain Français de l'époque.

Ce possible désir se sent tellement dans ses attaques que cela le pousse à une critique un rien outrée, mal fagotée, où le bon mot remplace la pensée. (Oui, exactement ce que je suis en train d'essayer de faire...)
J'ai hésité à vous en donner la lecture, d'abord parce que je suppose que vous l'avez tous déjà lu, je sais comme vous aimez fouiller comme moi dans l'Histoire mais aussi et surtout parce que, bien entendu, ce texte est une vraie insulte au travail de Claude Parent.
Doit-on diffuser les insultes ? Même celles venant de personnages importants ?
Malgré mon opposition fondamentale à ce que dit Pierre Restany, je trouve tout de même important de montrer qu'à une époque, dans un magazine aussi internationalement attendu, il était possible de prendre des positions aussi clivantes sur une manifestation de cette importance. Et il n'a pas tort sur tout. Sans doute simplement n'a-t-il pas compris tout non plus. La chaleur étouffante de Venise n'aide pas.
On aimait le débat à cette époque même si ce débat s'appuyait sur une mauvaise foi (orthodoxie sans doute) due au regret de son auteur. Cela montrera aussi aux mauvais suiveurs comment il est possible de construire quelque chose en opposition et non en pillage.
Et puis c'est rafraîchissant pour la pensée, lorsqu'on est un admirateur de l'œuvre d'un homme, de voir que d'autres n'y sont pas sensibles. Cette charge de Pierre Restany contre Claude Parent est bien pour moi aussi une manière de me remettre en jambe sur l'oblique de mes certitudes.
Alors les architectes de maisons en carrelage y trouveront sans doute une justesse et même un rire assumé. Car il est drôle ce Pierre Restany avec ses formules à l'emporte-pièce, formules serrées comme une compression de César ou ramassées dans la poubelle des  Nouveaux Réalistes.
Bleu, Blanc, Rouge, te voilà couché.
Allez... Régalez-vous !
Y-a-t-il eu une réponse de Claude Parent à cette attaque ?
(Merci Jean-Jean pour les images. Par contre, faut pas fumer là...)

Photo : l'infame...Mais qui sait qui c'est  l'infame , Restany lui-même ?















1 commentaire:

  1. trop de références de tous types pour suivre sa diatribe sur Parent... je m'y perd... quel est le parallèle avec ROTHKO ? Il n'en dit rien et pour cause car les deux espaces ne sont identiques.. je ne peux habiter une toile mais un espace architectural m'habiter je peux l'habiter...

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