Rappelez-vous ici ou ici ou encore là.
Aujourd'hui nous allons nous attacher à un autre très beau morceau d'architecture édifié dans l'enclos de ce centre de vacances "les pins de Cordouan", morceau lui aussi disparu... Oui, on est en France.
Rappelons que le centre de vacances et ce théâtre de verdure exceptionnel étaient les œuvres des architectes de Champris et Villeminot.
On ne fait d'ici que deviner le beau bâtiment et lire les plaisirs de la plage.
Mais revenons au sujet de ce jour :
Toujours chez Artaud, voici donc notre théâtre du village de vacances "les pins de Cordouan".
On voit une superbe construction symétrique faite de voiles tendues, ouverte très largement sur le devant, dont l'échelle reste un peu mystérieuse. On lit depuis ce point de vue assez mal les parties dures de cette construction, l'image donnant surtout à voir les belles courbes blanches de ce théâtre tout à fait dans l'esprit un peu libertaire des avant-gardes de l'époque.
Ici, l'architecture propose une vision décomplexé du théâtre, accessible dans son image au moins, avec un objet léger, reconnu, ouvert et donnant l'impression d'un nomadisme. Plus proche de la grande toile de bédouin que de celle du cirque et bien éloigné du théâtre en dur, ce dernier devait permettre aux vacanciers de suivre ici une programmation de spectacle sans être impressionnés a priori par le mot même de théâtre. Comme il devait être agréable, les cheveux encore mouillés du bain, les sandalettes en caoutchouc au pied parce que les aiguilles de pins ça pique, de venir là voir et écouter les artistes !
Qui en a des souvenirs, qui s'est produit dans ce théâtre ?
On reconnaît aussi dans cet objet architectural les préoccupations techniques autour des structures légères, des voiles que développèrent entre autres Emmerich ou Frei Otto.
Je vous en donne une autre carte postale toujours prise depuis le plan d'eau, on devine un peu mieux la structure interne. La carte postale est toujours une édition Artaud pour As, et cette fois messieurs de Champris et Villeminot sont nommés tous les deux comme architectes.
L'originalité de ce théâtre était telle que Dominique Amouroux dans son guide d'architecture contemporaine a même réalisé une note que voici. On notera une hésitation sur l'orthographe de l'un des deux architectes : est-ce de Champris, de Champrit ou de Champy ?....
Je trouve dans Techniques et Architecture une page complète sur cette réalisation, je la partage avec vous. Cette page participe à un article sur la société Saint Frère S.A et sur les possibilités de la toile tendue et enduite. D'autres réalisations ont-elles vu le jour ? Quand le théâtre de verdure de la Palmyre a-t-il disparu et pourquoi (incendie de forêt) ?