vendredi 4 octobre 2013

Sculptures, jeux, enfants


éditions Combier


















À Orly, le Square Lapérouse.
Sous un auvent de métal fin abritant les habitants qui font leurs courses, la Cité qui prend le soleil. Que font les enfants pendant ce temps-là ? Ils attendent sagement leurs parents en regardant un type qui fait des photos.



Tournant le dos à la sculpture moderne dont les formes me font penser à celles de Mickey reprises par Bertand Lavier, les enfants bien rangés semblent indifférents à l'expression de l'Art dans cet espace urbain si semblable à tant d'autres, où l'on pose au pied de la rectitude parfois réussie des grands ensembles, une petite œuvre d'Art pour agrémenter au mieux les espaces vacants dans les vides superbes de l'architecture. On rêve de Versailles, on pense à Le Nôtre...

éditions PI


















L'autre carte postale, l'autre cadrage nous révèle une sculpture dont finalement la forme florale joue son rôle simple et joyeux. La maigreur du jet d'eau tentant sans doute d'animer l'espace de petit bruit rafraîchissant, me fait penser cette fois à la Villa Arpel de Jacques Tati. L'inutilité un peu ridicule mais touchante de cette œuvre d'art dans cet espace a bien des désirs de grandeur, des espoirs de joie de vivre. Le soleil a depuis longtemps fait passer les couleurs vives des parasols du Bar-Tabac La Caravelle qui n'oublie pas à Orly de faire référence au bel avion de ligne qui avant le Concorde faisait la fierté nationale de De Gaulle. Mais la seule chose suspendue dans le bleu du ciel pour le moment c'est la carotte rouge du tabac. Personne...



Ailleurs, pareil, à Sarcelles-Lochères :

éditions Marco



















Dans le bassin du Centre N°2 de Sarcelles-Lochères, les enfants jouent, se baignent, s'éclaboussent. Ils sont bien moins étranges que la forme de rocher de la petite sculpture posée là et dont, là aussi, un jeu d'eau vient à sa base l'arroser comme on arroserait un cactus mystérieux.



Les enfants ont bien posé leurs chaussures sur le muret, les messieurs à vélo surveillent, la messe va avoir lieu dans la chapelle provisoire au fond de l'image. Les dames sont endimanchées. Qui dessina cette sculpture ? A-t-elle, comme certainement ces enfants, après les 50 ans qui nous séparent de ce cliché, migré vers un autre refuge ? Est-elle encore sous le ciel blanc de Sarcelles-Lochères attendant avec impatience l'été qui voit les enfants oser prendre l'espace de l'eau pour une aire de jeu ?




Des pyramides :

éditions Raymon


















La couleur est importante pour cette carte postale nous montrant à Evry le quartier Champtier du Coq. La couleur se pose sur les jeux de l'éditeur sculptures-jeux et la joie doit être à son comble. Le sable propre, les volumes dans lesquels ont entre, les plaisirs d'une géométrie pénétrée. Partout dans la photographie de l'éditeur Raymon cette lumière prégnante qui vient en toute égalité baigner les immeubles, le jardin, les jeux, les gens.
Tout cela pour dire que les images nous offrent l'occasion de voir les gamins partout prendre les espaces. Partout la nature des enfants ayant horreur du vide, que ces espaces leur soient dédiés ou qu'ils soient dédiés à l'Art, les enfants surgissent et savent quoi en faire.
C'est plus fort que tout.

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