lundi 2 août 2021

Un parasol habitable pour deux personnes à Cogolin

Nous ne saurons pas pourquoi les anciens propriétaires de ces cartes postales du centre de vacances Yotel Club à Cogolin se sont crus obligés d'écrire sur une étiquette à la machine à écrire la localisation de la carte sur son recto alors que, bien entendu, cette localisation est lisible sur son verso. Est-ce pour ne pas avoir à sortir de l'album la carte et la retourner pour en lire les informations ?
En tout cas, il y a eu une hésitation à l'achat car, même si on aime sur ce blog les cartes postales sur lesquelles existent des interventions des correspondants, ici c'est un peu trop visible et semblait bien inutile. Mais David a bien fait finalement.
Surtout pour ces détails que je mets en premier pour une fois :




Dans le genre micro et mobile architecture cet objet était suffisant pour éveiller la curiosité de notre acheteur ! Qu'est-ce donc que ces espèces de parasols habitables ?
Et sont-ils si mobiles que cela ?
Il s'agit d'une invention de l'architecte Paul Quintrand pour le Yotel Club. Cette sorte de mini yourte était un objet de 9 mètres-carrés pour deux personnes et ressemble dans son programme à beaucoup d'autres centres de vacances de l'époque associant des modules d'habitation minimum à un centre commun bâti lui en "dur". On trouve sur ce site toutes les informations nécessaire pour bien comprendre comment étaient conçues ces drôles d'habitations de loisir. 

Nous ne paraphraserons pas ce travail remarquable et précis ni nous ne pillerons leurs documents. Ce n'est pas le genre de la maison qui préfère vous donner sa source et vous souhaitez un bon voyage et une bonne lecture en remerciant l'équipe pédagogique de l'École Nationale Supérieure d'Architecture de Marseille et ceux qui ont fait ce travail.
Vous verrez de belles coupes des Parasols et vous en apprendrez toutes l'histoire, vous verrez aussi deux autres projets remarquables de Paul Quintrand. C'est passionnant.  On notera que comme pour la Penta (voir en fin d'article*), il s'agit d'un mélange d'une structure en dur et d'une structure en textile. 

Étrangement et malgré la grande originalité de ce travail de micro architecture, il n'y a pas encore dans la collection de David des cartes postales cadrant plus directement une des cellules du Yotel Club. Les éditeurs de cartes postales ont préféré une distance plus grande à cet objet ou ont choisi de cadrer la vie dans la structure commune du Yotel Club, dans un genre qu'ici nous connaissons bien. 




Voici donc (pour l'instant...) les deux cartes postales montrant les Parasols de Paul Quintrand. Il s'agit de deux éditions Simba qui ne nomment par l'architecte. On remarquera aussi que la sculpture l'Œuf du sculpteur Boursier Mougenot fera bien son travail de signal d'une modernité. Il produit un imaginaire dont les éditeurs savent et comprennent l'originalité pour les futurs acheteurs, comme un identifiant du lieu. Sans doute que ce signal, un peu fort, éteint chez les éditeurs le désir de montrer mieux les parasols, laissant à cette sculpture le rôle de signal et de fédérateur d'image.




Voici deux cartes postales qui nous montrent donc cet œuf et un peu aussi le pavillon commun du Yotel Club. Là, encore il sera difficile d'en dire quelque chose d'un point de vue architectural puisque nous sommes un peu loin et nous avons même du mal à croire que cette structure de béton est le même bâtiment 
dans lequel les vacanciers sont photographiés dans ces trois cartes postales de chez Combier qui produit des cartes montrant les lieux comme savent le faire les éditeurs : le bar, la salle à manger, l'accueil...





Tout cela doit montrer les atouts du lieux, sa convivialité. On sent un mélange de prises de vues instantanées et de composition. Et sous les abats-jour qui rappellent les parasols le jeune Barman nous regarde ostensiblement. Nous sommes au début des années 80.
Dans le classeur Camping et piscines de la collection de David, je trouve cette carte postale :



Bien entendu, la tente de camping assez incroyable n'est pas sans rappeler par sa forme et son mât central les bungalows de Monsieur Quintrand ! Nous sommes au Maroc, à Ifrane, bien loin de Cogolin ! Mais avouez que cette tente de camping est incroyable. Malheureusement, je n'en ai pas retrouvé ni le modèle ni le fabriquant. Ne partez pas à Cogolin pour dormir dans les parasols de Paul Quintrand. Ils ont été détruits...Dommage...Un exemplaire aurait trouvé sa place très naturellement à Piacé.
Si vous voulez voir d'autres micros et mobiles architectures*, faites-donc un tour ici :

Walid Riplet



1 commentaire:

  1. j'ai eu affaire avec Paul Quintrand à propos de son outil '3.55' qu'il proposait à l'entreprise Jossermoz,le propriétaire de mon appartement à Annecy (1973/1974)... avec ses cartes perforées et ses aiguilles à tricoter il vous sortait le modèle correspondant à vos souhaits...ensuite l'informatique est arrivée vers 1985 à l'école d'archi de Luminy/Marseille...

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