lundi 9 août 2021

Naad Parent, inclinaute et amoureuse

Merci Naad.
Vous n'étiez pas que sa compagne ou que sa muse. Tout le monde le sait. 
L'Histoire de l'Architecture aussi.
Vous étiez son socle intime, celui sur lequel il devait vivre pour que nous puissions vivre à notre tour avec lui, avec vous, ce que nous savions être un privilège. 
Nous vous rencontrions alors tous deux.
Tous les deux.
Je me souviens de comment vous saviez choisir pour nous, avec lui, des dessins pour une exposition, indiquant tranquillement ceux qui seraient intéressants pour nous. Comment vous faisiez preuve alors de justesse ! Vous étiez aussi sa mémoire précise, sa jubilation première, celle vers qui il se tournait pour rire ensemble, pour un enthousiasme commun, un mot mieux choisi ou pour reprendre une erreur. Vous disparaissiez aussi, nous laissant avec lui, vous remontiez alors avec des livres, des boîtes d'archives pour préciser un détail ou pour rappeler un autre rendez-vous. 

Vous avez vécu à l'oblique, complice de cette révolution essentielle et amusée de cette chance. Qui pour comprendre aussi bien que vous la nécessité de vivre vraiment avec cette expérience et d'en faire une architecture du sensible ?

Vous étiez une inclinaute amoureuse.

J'aurai eu la chance de vivre un peu cette complicité, d'en voir l'articulation. Voir l'amour en action, voir comment la disponibilité n'est ni une mission ni un effacement mais une jubilation pour vivre pleinement et activement dans une œuvre complexe, de la voir poindre, aider à son développement et aussi la voir revenir avec en force.
Il vous le devait aussi. Il le savait.
Nous vous le devions. Nous le savions.
Je sais ce que je vous dois.
Merci Madame Parent.

Toutes mes pensées vont à sa famille et à tous les inclinautes du Monde. 
Au revoir Naad.

Je m'autorise à publier cette photographie de nous deux ensemble, bien curieusement associés. C'est que cette photographie vous avait bien faire rire, Naad. Et je veux garder ce souvenir de ce rire et de votre humour sur vous-même.

photo de Claude Lothier prise pendant le montage de l'expo au Mans en 2016.




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