dimanche 31 mai 2015

Le Corbusier avait la bosse des Mathes

Alors même que je me plaignais il y a peu que les cartes postales donnaient rarement à voir les villas de particuliers, je tombe sur une carte postale que, franchement, je ne pouvais penser trouver un jour !
Sans attendre :



 Ce que vous avez sous les yeux est une carte postale sans aucun nom d'éditeur ni de photographe nous montrant l'une des œuvres les moins connues de Le Corbusier, la Villa Le Sextant aux Mathes, juste à côté de Royan. La première fois que j'ai entendu parler de cette villa c'est par l'un de mes étudiants qui m'affirmait malgré mon doute persistant qu'il y avait bien une villa de le Corbusier à Royan. Certes, il confondait Royan et la Palmyre mais il avait bien raison !
Je fus évidemment extrêmement surpris, il y a 15 ans d'apprendre cette vérité !
Donc.





Ce qui est très beau avec cette Villa c'est l'économie de sa réalisation et les solutions apportées. Le site de la Fondation Le Corbusier nous permet d'en connaître l'histoire et d'en voir les beaux plans et dessins. L'entrepreneur se débrouilla avec les plans sans la visite de l'architecte sur le chantier car le budget était à ce point serré...
Cette Villa Le Sextant est aussi très discrète dans sa modernité, peu tapageuse, voire peu spectaculaire. Elle arbore une forme de hangar simple, presque agricole dans ses matériaux et dans ses volumes mais recèle bien des idées et des solutions économiques dignes justement de cette modernité. On pourrait y voir un immense cabanon ou une petite villa comme on veut. La feuille ondulée du toit, les pierres en opus incertum mode si repris dans les années 50 à Royan, le toit aux pentes inversées, le mât de soutien, tout cela sent une franchise un rien fruste presque déjà brutaliste. J'aime toujours m'y rendre lorsque je vais à Royan car elle est à la fois très opposée aux délires franco-brésiliens de la plus belle ville du Monde et en même temps, elle est comme un jalon de l'influence moderniste de Le Corbusier à Royan.
Mais pourquoi donc une carte postale ? Et qui décida de son édition ? On notera, cela va de soi, l'absence du nom de l'architecte ou même de l'entrepreneur.



Celle que je possède est datée de 1948 alors que la Villa Le Sextant est de 1935. Pourtant le mode d'impression est en héliogravure ce qui est bien un mode d'avant guerre. Il peut bien y avoir des cartes postales qui ont su passer la guerre sur des tourniquets et attendre les beaux jours, ou, aussi, des cartes achetées avant guerre et envoyées après. D'ailleurs, chose curieuse, le correspondant date de 1947 son courrier alors que le tampon est bien de 1948 ! Il y est question d'un camp scout...
La Villa Le Sextant a-t-elle à ce point marqué le village pour qu'un éditeur pense faire commerce d'une carte postale ? Est-ce le propriétaire qui aurait eu cette idée ? Qui fit le cliché ? Tout cela restera sans doute sans réponse.
J'aimerais bien un jour passer la barrière et visiter cette Villa Le Sextant. Je n'ai jamais osé le faire, trop respectueux des propriétés sans doute. Je suis comme ça et cela maintient le désir.
Depuis la rue, on peut faire quelques clichés, et je vous donne à voir certains d'entre eux pris lors de ma dernière visite avec Thomas Dussaix qui essaya bien de me convaincre de sauter par-dessus la clôture mais sans oser lui-même le faire. Parfois le Comité de Vigilance Brutaliste manque un rien de courage, je vous l'accorde.
Qu'importe !
Regardons :
























Pour faire une visite virtuelle :
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