Voici un exemple parfait :
Comment ne pas être saisi par cet objet ? On pourrait, rien que par sa forme, tenter de définir son rôle, mais comme il se doit dans toute bonne architecture, c'est bien que cette forme prenne une autonomie à sa fonction, qu'elle la déborde, ce qui nous permet d'affirmer que nous sommes devant de l'architecture.
Alors, savez-vous donner une fonction à ce bel objet cylindrique ?
Non, il ne s'agit pas d'une villa audacieuse, non, il ne s'agit pas d'un filtre géant pour l'air du Port d'Antibes que l'on voit derrière.
Alors ? Il s'agit bien évidemment de la Tour de la Capitainerie de ce Port d'Antibes ! Un peu comme une tour de contrôle d'aéroport, il faut que l'objet architectural soit un objet de vue totale, permettant une observation tout autour de lui pour surveiller les arrivées des bateaux. Il faut dont un socle pour l'élever. Ici, on aimera les escaliers, projetés sur l'extérieur comme le font les bateaux de leur passerelle. Puis un cylindre de verre vous fait entrer et permet de voir la structure porteuse avec un petit bureau d'accueil. Vient ensuite, posé sur ce premier socle, un grand disque bleu occulté par des persiennes intérieures derrière des verres teintés comme les lunettes de Michou.
On devine alors que l'ensemble est suspendu par le haut, par les piliers faisant grue que l'on voit déborder sur le dessus. On doit depuis ce moment de l'architecture pouvoir voir sans être aveuglé par le soleil. Le mystère ainsi créé par un regard arrêté sur ces persiennes ajoute à la beauté de l'ensemble. Enfin on devine une vigie posée au-dessus. Enfin, je crois.
La carte postale Yvon imprimée en Draeger 301 ne nous donne pas le nom de l'architecte de cette capitainerie d'Antibes. On aimera aussi la volée d'automobiles garées sans doute dessous dans l'espoir d'un peu d'ombre : une américaine inconnue, Jaguar, coupé FIAT, magnifique Renault 16, Mercedes, Peugeot coupé. On devine une Buggy et une Méhari Citroën.
Retrouvons maintenant, une petite architecture de nous si aimée :
Dans la rue, sur la rue, avec la rue, le photographe des éditions Combier vient à Cesson-Sévigné dans les Hauts-de-Cesson, pour cadrer sa piscine Tournesol. Il fait beau, et le bruit du tracteur-tondeuse vient briser le silence de l'image. Personne.
La piscine pourtant agit comme un coquillage amplifiant sous les fenêtres de la cité, les cris des baigneurs et de ceux qui sont venus là parce qu'il n'y a pas grand-chose d'autre à faire. Dans le cou du photographe, le soleil commence à taper. Il refait un cliché avant de partir en montrant l'autre face, celle de l'entrée. Il faut faire le plein de la voiture et donner la pellicule au laboratoire.
Il fait vraiment trop chaud aujourd'hui. Et s'il allait acheter un maillot pour faire un plongeon avant de repartir ?
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