dimanche 16 juin 2013

Une quinzaine vraiment radieuse

Comme il se doit je me fais l'écho de la Quinzaine Radieuse à Piacé.
Cette manifestation toujours aussi généreuse et ambitieuse vous permettra une nouvelle fois en s'appuyant sur l'héritage d'une histoire entre Le Corbusier et Nobert Bézard de profiter d'architecture, de design et d'art contemporain.
Cette année est particulièrement consacrée à Norbert Bézard, céramiste qui est à l'origine en quelque sorte de cette aventure de Le Corbusier à la campagne. On appréciera la mise en scène des Frères Bouroullec dont la réputation rejoint donc même les plis les plus profonds de nos campagnes françaises. Les amoureux de la photographie moderne se réjouiront des clichés inédits de Lucien Hervé autour de cette œuvre singulière et touchante maintenant importante entre un homme de la campagne et un homme des villes nouvelles. On notera qu'un catalogue des œuvres de Norbert Bézard est maintenant disponible.
Une fois encore, soulignons l'incroyable travail de Nicolas Hérisson et Marie Lemétayer pour la mise en place de cette manifestation, leur implication, leur énergie. On pourrait dire : leur dévouement.
Alors, vous vous précipiterez pour soutenir mais aussi simplement pour vous réjouir de cette manifestation.
Voici les informations :






Mais comme nous sommes des amateurs de cartes postales, profitons-en pour faire un point sur les nouveautés arrivées dans les classeurs.
Ronchamp :



Le grand bassin est ici offert par les éditions Guy Janin qui le visent comme un cadran solaire, un lieu astronomique sur lequel le soleil semble vouloir raconter quelque chose de mystique. Ce soleil d'automne fait un beau travail en donnant à la géométrie la raison même de sa rudesse.



L'autel extérieur est ici présenté par les éditions de la Société Immobilière de Notre-Dame du Haut. On en aimera le silence étrange d'objets vidés de leur fonction et dans l'attente de leur mise en marche. Là, également, les formes dépouillées, simples comme des pierres romanes disent bien une mise en scène. Le minimalisme formel sert ici surtout à mettre en avant la fonction sacrée de ces objets de culte. Le photographe Silvester sait bien ouvrir son image sur l'horizon et jouer avec l'ensemble du spectre des gris.



Ce très inattendu point de vue de l'intérieur de la Chapelle laisse la lumière faire son travail. Elle entre par la puissante porte émaillée. Le mur épais comme un contrefort semble traversé de force par les rayons de lumière qui révèlent ainsi à la fois son épaisseur mais aussi sans doute sa fragilité. Le sol est bien en pente douce et on aime aussi le détail des rais de lumière séparant le plafond des murs. Là encore, il est bien question de faire dire à l'œil étonné la réalité constructive de la chapelle. Une image de forteresse que la lumière fragilise, écarte, rompt.



Et ici, devant une telle abstraction formelle, Charles Bueb dont on devra rapidement dire l'importance pour Ronchamp comme photographe révèle à son tour un espace étonnant que seule la lumière peut sans doute rendre accueillant. On aimera comment le photographe saisit un écho de lumière sur le haut de son cliché qui donne ainsi sa hauteur et rappelle qu'il existe un monde extérieur. La rudesse du lieu que la qualité du crépi des murs rend presque repoussant est ici pourtant bien une alcôve que nous avons envie de visiter, de s'y réfugier.
On ne s'étonnera pas que seule une petite marche formant estrade serve à dire le caractère sacré de ce lieu que la lumière vient couronner en son sommet. Le photographe a parfaitement compris cet espace et sa frugalité.

Eveux :



On pourrait bien ainsi voir une liaison avec la carte postale précédente !
Nous sommes ici à la Tourette dans le couvent des Dominicains. La carte postale Combier nous donne à voir l'Oratoire. La lumière ici est puissante, un rien égale, presque impudique. On la dirait bien artificielle venant d'un flash puissant qui pourtant n'arrive pas à éteindre le rai de lumière venant par la gauche sur le sol et par la droite dans l'architecture.
Sur un socle simple dont le poids visuel dit l'importance de ce que l'on y pose, les objets du culte semblent bien être le centre même de l'image. Autant d'espace, autant de lumière pour des objets si simples, ne peut que vouloir dire le rayonnement de leur fonction.
Une fois encore, admirons les qualités de l'épiderme de cette construction où le lisse, le grenu, le strié et même l'usé se retrouvent pour que l'œil et sans doute le toucher parlent à l'unisson. La carte postale est datée de 1975 et informe que la construction fut classée monument historique en 1965.

1 commentaire:

  1. daniel leclercq17 juin 2013 à 09:07

    La lumière dans l'oratoire vient aussi d'une ouverture oblique dans le toit en forme de pyramide, lumière venant de l'est. Sur la photo, les lumières venant de la gauche est une ouverture verticale se fermant par un panneau de bois et dont cette fente est grillagée par un tamis fin. Ventilation naturelle identique à celle de droite.

    RépondreSupprimer