Il arrive en effet que pour être certain de ce que l'on croit être sa ville, se pencher avec attention sur des photographies populaires permet bien de trouver l'affirmation ou l'étonnement d'une réponse.
Il en est ainsi de Royan et de ses couleurs.
Les cartes postales ont enregistré les couleurs même si, attention, parfois, il ne faut pas oublier que la fabrication des cartes conduisait certains éditeurs à ajouter de manière fantaisiste à grands (tout petits en fait) coups de pochoirs, des taches de couleurs sur des images en noir et blanc.
Mais quand même...
On peut très bien et souvent se régaler des notations colorées sur nos cartes postales et sur les constructions modernistes de la plus Belle Ville du Monde : Royan.
Admirons donc tous ses pans de couleurs : rouge, jaune, bleu.
C'est chatoyant, c'est Royan !
On notera que la Ville dans son très beau sursaut patrimonial a édité un petit guide fort pratique pour que les habitants puissent lors des ravalements retrouver les belles couleurs de leur ville.
A vos pinceaux, à vos rouleaux Royannais Chanceux, faites péter la couleur moderne dans votre ville !
On regarde ?
D'abord deux cartes postales dont le point de vue est particulièrement intéressant puisque pris depuis le toit du Casino disparu. Et ce n'est pas par provocation que je commence cet article sur la couleur par une image en noir et blanc mais bien pour montrer comment la réception de la ville change avec le passage de la couleur ! Et puis... c'est surtout un point de vue très rare sur notre ville.
La carte postale de Mr Chatagneau, éditeur, nous montre donc la ville depuis les terrasses du Casino. Elle est datée de 1963.
Et voici, un peu plus à gauche la couleur !
Cette édition Arum nous montre bien le rouge du front de mer, le jaune de l'immeuble au loin, le bleu sur une partie de ce qui est aujourd'hui La Siesta et le jeu de rectangles colorés sur le Casino.
Et sur cet hôtel ?
L'Hôtel des Girondins affiche fièrement ses pans de murs bleus en alternance avec ses stores jaunes. Le jeu des ombres complète les alternances. On remarque aussi le choix de la fonte Banco de Roger Excoffon !
Les amateurs d'automobiles se réjouiront des DS et GS Citroën mais je m'étonne de la présence d'un concessionnaire Datsun à Royan, marque automobile bien rare à l'époque. Il s'agit d'une carte postale promotionnelle de l'hôtel du toujours prolifique Mr Chatagneau.
Pour finir aujourd'hui, ce point de vue très rare sur notre ville :
La carte postale des éditions Arum nous montre le Cours de l'Europe et la Tache Verte. On voit au loin le château d'eau et le bus vient de passer devant la gare routière aujourd'hui Galerie Louis Simon. Cela réveille de beaux souvenirs...
Mais mon cœur fait un bond en voyant la couleur rouge un rien passé au-dessus du libre-service. On remarque aussi que la couleur arrive par la peinture certes mais que les stores de toile formaient également un corpus coloré dont il ne faudrait pas oublier l'importance. Leur couleurs flamboyantes donnaient à la fois la joie et aussi l'ombre brisant le soleil généreux.
Il faudra, et je l'ai déjà dit, trouver un jeune étudiant voulant bien nous faire ici à Royan ou ailleurs, l'histoire de cet élément décoratif et utile dans l'architecture des Trente Glorieuses.
Car le store de toile fut souvent utilisé dans ses alternances de couleurs comme un élément plastique de cette modernité.
Alors qui s'en occupe ? Oui... je vois au fond de la salle une main se lever... Merci.
Cette dernière carte postale possède un ça étonnant : sur la chaussée des inscriptions et des croix de Lorraine gaulliste sont peintes et demandent de voter pour Lipkowski.
S'il s'agit bien du maire Lipkowski on ne pourra que regretter cette élection. C'est bien ce maire qui fit détruire une grande partie de ce Royan que nous aimons aujourd'hui... cela permet de se situer vers 1965.
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