mercredi 27 février 2013

J'ai la dalle.(ondulée)

Sur ce blog nous aimons les dalles.
Nous aimons leur vide minéral, la beauté de leur espace absolument nettoyé de végétal. Nous aimons la concrétion des bétons formant comme au bas des falaises, des espaces inconnus entre deux dangers : les chutes et les vagues.
Il existe une dalle à Paris, hormis celle déjà très belle du Front de Seine, qui donne ce sentiment de sauvagerie tectonique : les Olympiades.
Ce matin, la trop courte mais souvent bien émoustillante pastille radiophonique de Mr Trétiack sur France Culture faisait écho à l'exposition consacrée à cette dalle au Pavillon de l'Arsenal.
Je vous le dis tout net, je n'ai pas encore vu cette exposition.
Mais...
J'ai vu cette dalle. Je vous en ai même déjà un peu parlé ici.
Je vous propose de la découvrir de nouveau grâce à nos cartes postales qui ont su enregistrer ces beautés urbaines que le verbiage écolo-bien-pensant n'a pas encore décidé de faire verdir de quelques bacs remplis de compost réalisé dans les écoles maternelles parce que les enfants c'est notre avenir.
Laissons, s'il vous plaît, dans le tissu urbain, des espaces dont la seule vraie qualité est leur vide, où la seule "nature" qui s'exprime, ce sont les courants d'air et, de temps en temps, la chute des corps. Oh la ! C'est peut-être un peu dur... (j'ai de la fièvre...)
Regardons le beau travail de Monsieur Holley.



Cette carte postale est une édition Stella Cartes. Elle porte le titre de "Souvenirs de Paris N°100" (sic).
Cette multi-vues nous permet de visiter comme le piéton les olympiades en passant sous les toits de la galerie commerciale aménagée en pagodes. Déjà le photographe cadre au fond, le très beau travail de Messieurs Andrault et Parat pour Tolbiac.
L'autre image, prise sans doute depuis Tolbiac nous montre cet effet de canyon urbain dont la surprise vient sans doute aussi de son ouverture et de son point de fuite très lointain !



On perçoit également le travail de terrassement pour faire monter les piétons sur la dalle et comment la grande tour à droite doit prendre appui sur son "sol".
Une autre image ?



Cette carte postale qui pourrait provenir de l'univers "Grautag" de l'artiste Nicolas Moulin est une carte postale un rien... curieuse et étrange.
D'abord, il faut le dire tout net, la photographie noir et blanc est superbe et donne à ce lieu toute sa puissance onirique. Blade Runner est dans le quartier.
Mais au-delà du plaisir à saisir dans ce type de lieu et d'image, une poésie, une qualité fictionnelle dont Monsieur Trétiak nous a rappelé dans son billet l'histoire, cette carte postale possède donc quelques mystères....
Elle porte comme nom d'édition A.V. R . I . L 13 et un petit poisson est placé devant... poisson d'avril ???



Puis elle nomme aussi "IMAGES du 13e" donnant l'idée d'une série sur cet arrondissement ?
Elle est datée de 1986 et G. Torchet (J'ai torché...) serait le nom du photographe... Tout cela sent la blague potache... Et vient comme renfort "la dalle ondulée" et entre parenthèses les Olympiades. Tout cela est bien étrange.
Si Monsieur Torchet existe vraiment... qu'il m'excuse...
Nous reste la photographie à regarder avec attention, elle montre les qualités de cet espace urbain offrant, dans ce jeu de la rigueur, des images à nos fictions.
Et pour ceux qui n'auraient pas le courage de retourner lire un ancien message, je vous donne à nouveau la carte postale des éditions Guy qui a le mérite d'une belle photographie, de nous donner le nom de l'architecte Monsieur Michel Holley et ainsi sans humour certes de faire de la carte postale le témoin implacable de l'un des plus beaux paysages de Paris.
Pour une belle promenade à Paris :
Subterannean
Exposition de Nicolas Moulin
Galerie Chez Valentin jusqu'au 1er mars

Puis :
Les Olympiades
Pavillon de l'Arsenal
Jusqu'à la fin mars.



4 commentaires:

  1. Moui... Les écolos-bobos bien-pensants, je ne sais pas, mais les habitants, eux, ne semblent pas forcément de l'avis des admirateurs de la création du vide et de l'art architectural ayant pour principal vertu d'amuser l'oeil et de faire vibrionner les neurones.
    Non, les habitants, eux, ont un point de vue simple sur ces lieux: sont-ils habitables, vivables au quotidien et sur le long terme?
    Parce qu'habiter dans un concept, c'est beau surtout vu de loin, comme sur ces cartes postales où tout un chacun peut imaginer des falaises, des à-pics au bas desquels émergent "des espaces inconnus entre deux dangers : les chutes et les vagues."
    L'architecte-urbaniste oublie un peu trop parfois l'humain/habitant/utilisateur de l'espace pour lui préférer le concept: hélas, encore une fois, si l'on peut aimer la vue de certains sites naturels, on n'a pour autant pas toujours envie de s'y établir. L'exemple des falaises est assez parlant ici, me semble-t-il.
    Peut-être est-il bon d'envisager l'humain comme partie intégrante de la nature, et à ce titre ayant besoin de ne pas s'en trouver trop éloigné. La création d'espaces verts n'est pas forcément une question purement rhétorique et n'intéressant que l'écolo-bobo de base.
    Alors certes, la ville à la campagne et inversement n'est-il qu'un doux rêve, mais tout de même, il est des limites dont on ne saurait s'abstraire, non...?
    Je suis le premier à admirer les concepts esthétiques, mais la question à se poser demeure centrale: ce concept est-il habitable? Est-il propre à faciliter des rapports humains pacifiés en créant une ambiance générant plus de bien-être que d'angoisse? Quand je lis l'approche et l'analyse esthétique de l'auteur de cet article, et les références tourmentées et froides évoquées par lui (cf. "...comme au bas des falaises, des espaces inconnus entre deux dangers : les chutes et les vagues.), je doute encore une fois que ce soit-là des attentes fortes de la part des personnes devant vivre dans ces lieux...

    RépondreSupprimer
  2. La poésie du lieu transparait aussi dans le film "Augustin roi du kung-fu" d'Anne Fontaine. Très beau film, où l'on passe d'une "carte postale" de Paris à une "carte postale" de la Chine...

    RépondreSupprimer
  3. A lire absolument, le livre de Michel Holley "Urbanisme vertical et autres souvenirs" paru en mars 2012.

    RépondreSupprimer
  4. ESPACE VERT ? Un terme très creux, un poncif, du feutre vert sur des plans pas plus. squares, jardins, parc, bois forêts ont plus de sens. PERSONNE ne dit ou écrit espace bleu... ruisseau, rivière fleuve, lac ,océan , mer...

    RépondreSupprimer