Il y a vraiment des personnalités qui ne peuvent pas s'empêcher d'apparaître toujours en premier sur les sites de recherches. Ainsi, si vous faites une recherche en tapant architecture et Levallois-Perret, le premier résultat est une affaire honteuse, un scandale, celui de la destruction d'un Patrimoine architectural pendant la gouvernance de la ville par le couple Balkany.
Et une destruction de Patrimoine pour rien... Bien évidemment...
Cela doit être amusant d'être à ce point toujours, toujours à l'origine de problèmes, d'être des sortes de stars des affaires, stars qui, au moins pour l'une d'elles, a fini en prison.
En prison, Monsieur Balkany. En prison.
Espérons que, lorsque sur un moteur de recherches on tapera à l'avenir Levallois-Perret et Balkany, on tombera automatiquement sur le site officiel de la Prison de la Santé. Que voulez-vous, les algorithmes des moteurs de recherches ont cette neutralité sophistiquée qui laisse dans le monde numérique la trace la plus méritée. Grain de riz doit maintenant avoir un ordinateur et une ligne internet... Il aura donc l'information.
Mais cette évidence masque souvent ce que l'on cherche et il faut un peu de patience pour que nos recherches ne nous mènent plus sur ces affaires mais pour trouver finalement le nom d'un architecte ayant construit à Levallois-Perret : Jacques Starkier.
Merci à Jean-Louis Violeau de m'avoir donné cette piste :
En effet, dans une série de trois cartes postales, se trouve le Groupe Scolaire Ferdinand Buisson de Levallois-Perret, dont le moins que l'on puisse dire c'est que sa façade et son allure étaient assez remarquables. Remarquables d'ailleurs au point que cette ville de Levallois-Perret a cru bon l'éditer en carte postale puisque cette série est une édition de la ville, jointe au bulletin municipal lors d'une exposition d'urbanisme en 1974.
Il faut dire que la Mairie de Levallois-Perret alors savait être fière de son architecture contemporaine, sans doute parce que son maire était alors communiste. Il s'appelait Patrick Jans. On pourrait facilement penser que ce fut une raison supplémentaire pour que Monsieur Balkany en éradique l'héritage.
Alors ces trois cartes postales sont donc bien des objets politiques visant à promouvoir l'action de la ville de Levallois-Perret. Je ne sais rien de cette exposition d'urbanisme, difficile donc d'en dire autre chose qu'elle se devait sans doute de mettre à l'honneur les constructions nouvelles en 1974. Je ne sais pas non plus si d'autres cartes postales appartenaient à la même série. On note que les quatre objets choisis (une piscine, une crèche, un groupe scolaire, des fontaines) sont des constructions servant la collectivité et pourraient avoir eu droit à des éditions de cartes postales d'éditeur comme bien d'autres constructions de ce type à la même époque. Une fois encore, la carte postale est aussi vue comme un moyen de communication politique valide et compris par tous.
Mais revenons à nos objets architecturaux. D'abord donc ce groupe scolaire de Jacques Starkier. Je trouve peu de choses sur cet architecte et il reste difficile à cerner. Nos habituels points d'appuis restent muets... On remarque surtout une écriture de façades dont on ne peut pas dire qu'elle nous évoque le plan. On reste sur ce jeu formel et beau de lignes brisées dont on croit comprendre qu'elles sont dues à des panneaux pris entre des raidisseurs créant un rythme cinétique et coloré qui fait toute l'architecture. S'agit-il d'un pur façadisme ?
Pour la piscine et la crèche, (malheureusement assez invisible) on ne peut pas plus trouver d'informations. On devine pourtant une architecture se voulant transparente, ouverte et bien typique de l'écriture de l'époque. Il semble bien que l'une et l'autre aient disparu.
Reste le très bel ensemble des fontaines ! Mais qui avait dessiné ça ? L'Œuf, centre d'étude ? On pourrait aussi y retrouver l'écriture de Michèle Goalard et Marchais pour le V.V.F de la Grande Motte. Je n'ai rien pu confirmer. Mais que cet ensemble était beau. Vous voyez le chat et les cow-boys ?
On regrettera que l'ensemble de ces photographies soient un rien mal imprimées, un rien trop blanches dans le tirage. Cela plaira aux photographes contemporains qui ont cette tendance à blanchir leurs ciels, à éteindre les contrastes. Douceur un peu trop accusée. On notera que le nom du ou des photographes n'est pas indiqué sur les cartes postales.
Comme l'année se finit, il est aussi amusant de rassembler des gens qui se ressemblent :
Monsieur Siffredi et Monsieur Segaud, maires de Châtenay-Malabry veulent "remodeler" la Butte Rouge.
Et donc... Monsieur Balkany a fini en prison. En prison.
Mais rassurez-vous, la gauche fait sa part aussi.
Tous nos vœux patrimoniaux pour 2022 de notre part.
Walid Riplet, Jean-Jean Lestrade pour le Comité de Vigilance Brutaliste.
David Liaudet.
Les Balkany ont purement effacé les traces de cette ville ouvrière à l'origine... il suffit de regarder attentivement en sortant des grands axes de cette ville... un désastre sur la mémoire urbaine...
RépondreSupprimerOn tape Jacques STARKIER sur Google..il y a de la matière... très intéressante de plus . . .
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