Nous serons sans doute la génération qui aura vu le retour de la vraie façade du Palais des Congrès de Royan.
Nous, les millénnials, comme on dit, nous sommes nés au moment du retour en Grâce de cette architecture. Nos enseignants dans nos écoles d'architecture nous promènent dans les Trente Glorieuses comme on nous promènerait au zoo, nous demandant de bien regarder ces espèces qui disparaissent.
Nous nous devons à ce devoir d'inventaire plus facile à faire pour nous qui n'en avons connu ni les enjeux prescrits par la Modernité, ni la déchéance d'un dégoût pour une époque trop optimiste pour être honnête.
Nous sommes ceux qui auront inventé le Vintage Patrimonial.
Aurélien Bellanger ce matin sur France Culture fait sa chronique définitive sur Freyssinet, c'est dire la popularité récupératrice.
Dans ce mouvement, un bâtiment est en passe de devenir exemplaire, c'est le Palais des Congrès de Royan. Chef-d'œuvre de cette ville et de sa période, il aura connu l'incroyable beauté de ses espaces jouant l'articulation fine entre le dedans et le dehors, véritable machine à capillarité, façade ayant compris qu'elle pouvait migrer en escalier, creux, retrait, projection. Puis, trop fragile, trop radicale, peut-être aussi mal usitée, elle se verra fermée comme encapsulée dans les années 80 pour récupérer quelques mètres carrés qui auront l'inconvénient d'éteindre sa façade et donc son principe mais l'avantage de le sauver de la destruction et donc de le protéger en attendant que la disgrâce ne passe. Une mise en boîte en quelque sorte.
Aujourd'hui, enfin, notre époque est prête à ré-ouvrir le bâtiment, à lui redonner le génie de ses articulations. On reverra donc le Palais des Congrès de Royan dans sa splendeur première, prenant la lumière et laissant donc les volumes former des ombres.
Joie.
Il sera aisé alors de moquer le pan de verre qui en était venu clore la réalité. Pour notre part, nous le remercions. Il aura permis d'attendre patiemment que les techniques de restauration, que le regard sur cette architecture changent et s'améliorent et donc permettre que le bâtiment perdure aujourd'hui.
Les panneaux de Jean Prouvé qui couvrent une partie de la façade, exprimant la salle de conférence, ont sans doute échappé à l'agression du sel et au vent grâce à ce mur de verre, ce que n'aura pas su faire la Villa Prouvé plantée à quelques mètres de là et dont on connaît l'histoire malheureuse de sa dégradation. Aurait-il fallu mettre cette Villa sous globe il y a 40 ans ?
Dans la collection de David, nous trouvons cette carte postale :
Monsieur Berjaud (pour Tito) fait là un document. Parfaite lumière venant du haut faisant courber l'ombre du toit sur la façade et qui donne tous les détails de ce chef-d'œuvre. Walid me fait remarquer comment le soubassement offre l'occasion d'une ligne sombre faisant socle sur laquelle la belle boîte se pose. Et les nuages viennent se poser aussi, avec délicatesse, sur la ligne du toit. Le vide de l'image, presque sa sécheresse accorde au cliché une force tranquille.
David nous conseille celle-ci* :
La terrasse sort littéralement de la façade, traverse les brise-soleil et vient être récupérée par l'escalier qui est une sculpture. On dirait que les architectes (Ferret, Marmouget, Courtois) ont dessiné leur équerre. Ce balcon permet de surplomber la rue et donc de voir mieux la mer. C'est en quelque sorte une réponse, un écho au portique sur le front de Mer. Cette envie de donner la mer est le point commun de l'architecture de Royan, sa raison, oui, donner la mer.
Nous viendrons, Walid, David et moi boire ici bientôt un verre. Nous viendrons à Royan, nous oublierons l'histoire de l'architecture, nous préférerons discuter sous les parasols de notre futur bain de mer. Nous ferons donc usage de l'architecture, nous lui rendrons ainsi hommage ainsi qu'à ceux qui nous auront donné l'occasion de la retrouver dans sa force et dans ses fonctions.
Faudra-t-il, vite, acheter les dernières cartes postales du Palais des Congrès avec son grand pan de verre ? Oui...
W. Riplet-J-J Lestrade
*édition Compagnies des Arts Mécaniques, pas de photographe.
Pour en savoir plus :
https://www.sudouest.fr/2018/02/26/royan-la-rehabilitation-du-palais-des-congres-debutera-des-octobre-4232266-1510.php
pour voir et revoir le Palais des Congrès de Royan :
https://archipostalecarte.blogspot.com/2013/03/congres-damateurs-sur-le-toit.html
https://archipostalecarte.blogspot.com/2013/11/royan-dans-la-somme.html
https://archipostalecarte.blogspot.com/2013/04/royan-cote-passager.html
https://archipostalecarte.blogspot.com/2013/01/royan-faire-le-point-haut.html
https://archipostalecarte.blogspot.com/2015/03/blog-post_4.html
Nous, les millénnials, comme on dit, nous sommes nés au moment du retour en Grâce de cette architecture. Nos enseignants dans nos écoles d'architecture nous promènent dans les Trente Glorieuses comme on nous promènerait au zoo, nous demandant de bien regarder ces espèces qui disparaissent.
Nous nous devons à ce devoir d'inventaire plus facile à faire pour nous qui n'en avons connu ni les enjeux prescrits par la Modernité, ni la déchéance d'un dégoût pour une époque trop optimiste pour être honnête.
Nous sommes ceux qui auront inventé le Vintage Patrimonial.
Aurélien Bellanger ce matin sur France Culture fait sa chronique définitive sur Freyssinet, c'est dire la popularité récupératrice.
Dans ce mouvement, un bâtiment est en passe de devenir exemplaire, c'est le Palais des Congrès de Royan. Chef-d'œuvre de cette ville et de sa période, il aura connu l'incroyable beauté de ses espaces jouant l'articulation fine entre le dedans et le dehors, véritable machine à capillarité, façade ayant compris qu'elle pouvait migrer en escalier, creux, retrait, projection. Puis, trop fragile, trop radicale, peut-être aussi mal usitée, elle se verra fermée comme encapsulée dans les années 80 pour récupérer quelques mètres carrés qui auront l'inconvénient d'éteindre sa façade et donc son principe mais l'avantage de le sauver de la destruction et donc de le protéger en attendant que la disgrâce ne passe. Une mise en boîte en quelque sorte.
Aujourd'hui, enfin, notre époque est prête à ré-ouvrir le bâtiment, à lui redonner le génie de ses articulations. On reverra donc le Palais des Congrès de Royan dans sa splendeur première, prenant la lumière et laissant donc les volumes former des ombres.
Joie.
Il sera aisé alors de moquer le pan de verre qui en était venu clore la réalité. Pour notre part, nous le remercions. Il aura permis d'attendre patiemment que les techniques de restauration, que le regard sur cette architecture changent et s'améliorent et donc permettre que le bâtiment perdure aujourd'hui.
Les panneaux de Jean Prouvé qui couvrent une partie de la façade, exprimant la salle de conférence, ont sans doute échappé à l'agression du sel et au vent grâce à ce mur de verre, ce que n'aura pas su faire la Villa Prouvé plantée à quelques mètres de là et dont on connaît l'histoire malheureuse de sa dégradation. Aurait-il fallu mettre cette Villa sous globe il y a 40 ans ?
Dans la collection de David, nous trouvons cette carte postale :
Monsieur Berjaud (pour Tito) fait là un document. Parfaite lumière venant du haut faisant courber l'ombre du toit sur la façade et qui donne tous les détails de ce chef-d'œuvre. Walid me fait remarquer comment le soubassement offre l'occasion d'une ligne sombre faisant socle sur laquelle la belle boîte se pose. Et les nuages viennent se poser aussi, avec délicatesse, sur la ligne du toit. Le vide de l'image, presque sa sécheresse accorde au cliché une force tranquille.
David nous conseille celle-ci* :
La terrasse sort littéralement de la façade, traverse les brise-soleil et vient être récupérée par l'escalier qui est une sculpture. On dirait que les architectes (Ferret, Marmouget, Courtois) ont dessiné leur équerre. Ce balcon permet de surplomber la rue et donc de voir mieux la mer. C'est en quelque sorte une réponse, un écho au portique sur le front de Mer. Cette envie de donner la mer est le point commun de l'architecture de Royan, sa raison, oui, donner la mer.
Nous viendrons, Walid, David et moi boire ici bientôt un verre. Nous viendrons à Royan, nous oublierons l'histoire de l'architecture, nous préférerons discuter sous les parasols de notre futur bain de mer. Nous ferons donc usage de l'architecture, nous lui rendrons ainsi hommage ainsi qu'à ceux qui nous auront donné l'occasion de la retrouver dans sa force et dans ses fonctions.
Faudra-t-il, vite, acheter les dernières cartes postales du Palais des Congrès avec son grand pan de verre ? Oui...
W. Riplet-J-J Lestrade
*édition Compagnies des Arts Mécaniques, pas de photographe.
Pour en savoir plus :
https://www.sudouest.fr/2018/02/26/royan-la-rehabilitation-du-palais-des-congres-debutera-des-octobre-4232266-1510.php
pour voir et revoir le Palais des Congrès de Royan :
https://archipostalecarte.blogspot.com/2013/03/congres-damateurs-sur-le-toit.html
https://archipostalecarte.blogspot.com/2013/11/royan-dans-la-somme.html
https://archipostalecarte.blogspot.com/2013/04/royan-cote-passager.html
https://archipostalecarte.blogspot.com/2013/01/royan-faire-le-point-haut.html
https://archipostalecarte.blogspot.com/2015/03/blog-post_4.html
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