Dans une vie d'artiste, il y a ceux qui, tranquillement, vous encouragent.
Ils ne vous demandent rien, ils font ce geste simple d'acquérir vos œuvres avec parfois un étrange mélange de désir et de pudeur, quelque chose qu'ils osent à peine affirmer.
C'est la candeur superbe du collectionneur.
J'aimais présenter Didier Mouchel comme le plus grand collectionneur privé de lithographies de votre serviteur. Cela le faisait rire quand j'introduisais ainsi une conversation. C'était pourtant la vérité. C'est lui qui m'acheta en premier, sans même me connaître, mes premières lithographies. Il fallait ensuite que l'Histoire de la Photographie d'Architecture, finalement, nous réunisse pour que nous comprenions, tous deux, nos proximités électives.
Didier Mouchel m'a appris tant et tant de choses sur la photographie, sur son impact dans le champ des ruines de la Reconstruction, sur l'importance des photographes un peu oubliés, sur la manière dont on se doit, toujours, toujours, de nommer nos sources, de révéler ceux qui nous offrent l'opportunité des images. Ce blog lui doit beaucoup, énormément même.
Avec le Pôle Image Normandie, Didier Mouchel nous a donné aussi l'occasion de voir et comprendre nos paysages, de les regarder à nouveau, d'en suivre la banalité irradiante que les photographes savent magnifier. L'une des dernières fois que j'ai pris contact avec Didier c'était au sujet de photographies que Bernd et Hilla Becher étaient venus faire à Rouen et que j'avais découvertes au Pôle Image. Il m'avait répondu, avait tout tenté, il avait fait comme à son habitude pour m'aider.
Il m'impressionnait.
J'aime les gens qui m'apprennent des choses.
Le Comité de Vigilance Brutaliste lui doit l'une de ses plus belles expositions au Havre où nous avions pu, grace à l'atelier Bettinger Desplanques dans les locaux de La Forme refaire vivre la présence de Claude Parent au Havre et l'opposition joyeuse entre Royan et Le Havre. Nous avions pu retrouver la trace de Monsieur Gosselin, le filmer, c'est Didier qui faisait le cadreur, l'organisateur de cette rencontre. Il était d'une écoute parfaite. Impeccable.
Je me souviens surtout d'un beau séjour à Royan, suivant un colloque et une exposition au Musée de Royan sur les photographies de la Reconstruction. Je me souviens de son rire de me voir jubiler devant toutes ces photographies qu'il me montrait, il était heureux pour moi. Nous avions fait la visite d'un appartement du Front de Mer, c'est là que je l'ai photographié.
Didier Mouchel est d'une importance rare pour la photographie contemporaine en France car il savait associer et mettre en valeur des champs photographiques différents, générant des collages, ne niant aucune voix, aucun sens, jouant le défricheur mais aussi sachant analyser les images et leur contexte comme pour rallumer parfois le rôle primordial de certains photographes un peu oubliés ou mettre le pied à l'étrier des plus jeunes. Ils sont nombreux ceux qui lui doivent un premier regard, une première vive et honnête attention. Impeccable.
J'avais, avec émotion, vu son nom sur les murs de la B.N.F lors de l'exposition sur le Paysage Français. Je lui avais écrit ma joie de le voir là nommé. Il en était heureux. Il était une autorité simple, évidente car d'abord respectueuse des histoires de chacun et des archives. Quelqu'un qui construit, invente et surtout donne à voir. La main ouverte. Impeccable.
Je ne sais pas quoi faire pour lui rendre hommage. Ce texte est bien peu de chose pour raconter nos conversations, tout ce que j'y apprenais et sa sollicitude, toujours, envers mon travail.
Je ne sais pas quoi dire.
Bien entendu, je pense à sa famille, à tous ses amis, à tous ceux qui ont eu la chance de croiser son éthique des images.
Impeccable.
Salut Didier.
Et surtout, merci.
Pour bien comprendre qui était Didier Mouchel, je vous conseille vivement de lire :
Photographies à l'œuvre, enquêtes et chantiers de la Reconstruction 1945-1958
Jeu de paume-le Point du Jour
2011
un ouvrage superbe d'analyses et d'iconographie. Une œuvre essentielle.
Royan, Photographies dela reconstruction (1950-1961)
Archives photographiques du M.R.U
édition Royan-Musée
pour les amoureux de Royan et de belles images d'un élan perdu.
Ils ne vous demandent rien, ils font ce geste simple d'acquérir vos œuvres avec parfois un étrange mélange de désir et de pudeur, quelque chose qu'ils osent à peine affirmer.
C'est la candeur superbe du collectionneur.
J'aimais présenter Didier Mouchel comme le plus grand collectionneur privé de lithographies de votre serviteur. Cela le faisait rire quand j'introduisais ainsi une conversation. C'était pourtant la vérité. C'est lui qui m'acheta en premier, sans même me connaître, mes premières lithographies. Il fallait ensuite que l'Histoire de la Photographie d'Architecture, finalement, nous réunisse pour que nous comprenions, tous deux, nos proximités électives.
Didier Mouchel m'a appris tant et tant de choses sur la photographie, sur son impact dans le champ des ruines de la Reconstruction, sur l'importance des photographes un peu oubliés, sur la manière dont on se doit, toujours, toujours, de nommer nos sources, de révéler ceux qui nous offrent l'opportunité des images. Ce blog lui doit beaucoup, énormément même.
Avec le Pôle Image Normandie, Didier Mouchel nous a donné aussi l'occasion de voir et comprendre nos paysages, de les regarder à nouveau, d'en suivre la banalité irradiante que les photographes savent magnifier. L'une des dernières fois que j'ai pris contact avec Didier c'était au sujet de photographies que Bernd et Hilla Becher étaient venus faire à Rouen et que j'avais découvertes au Pôle Image. Il m'avait répondu, avait tout tenté, il avait fait comme à son habitude pour m'aider.
Il m'impressionnait.
J'aime les gens qui m'apprennent des choses.
Le Comité de Vigilance Brutaliste lui doit l'une de ses plus belles expositions au Havre où nous avions pu, grace à l'atelier Bettinger Desplanques dans les locaux de La Forme refaire vivre la présence de Claude Parent au Havre et l'opposition joyeuse entre Royan et Le Havre. Nous avions pu retrouver la trace de Monsieur Gosselin, le filmer, c'est Didier qui faisait le cadreur, l'organisateur de cette rencontre. Il était d'une écoute parfaite. Impeccable.
Je me souviens surtout d'un beau séjour à Royan, suivant un colloque et une exposition au Musée de Royan sur les photographies de la Reconstruction. Je me souviens de son rire de me voir jubiler devant toutes ces photographies qu'il me montrait, il était heureux pour moi. Nous avions fait la visite d'un appartement du Front de Mer, c'est là que je l'ai photographié.
Didier Mouchel est d'une importance rare pour la photographie contemporaine en France car il savait associer et mettre en valeur des champs photographiques différents, générant des collages, ne niant aucune voix, aucun sens, jouant le défricheur mais aussi sachant analyser les images et leur contexte comme pour rallumer parfois le rôle primordial de certains photographes un peu oubliés ou mettre le pied à l'étrier des plus jeunes. Ils sont nombreux ceux qui lui doivent un premier regard, une première vive et honnête attention. Impeccable.
J'avais, avec émotion, vu son nom sur les murs de la B.N.F lors de l'exposition sur le Paysage Français. Je lui avais écrit ma joie de le voir là nommé. Il en était heureux. Il était une autorité simple, évidente car d'abord respectueuse des histoires de chacun et des archives. Quelqu'un qui construit, invente et surtout donne à voir. La main ouverte. Impeccable.
Je ne sais pas quoi faire pour lui rendre hommage. Ce texte est bien peu de chose pour raconter nos conversations, tout ce que j'y apprenais et sa sollicitude, toujours, envers mon travail.
Je ne sais pas quoi dire.
Bien entendu, je pense à sa famille, à tous ses amis, à tous ceux qui ont eu la chance de croiser son éthique des images.
Impeccable.
Salut Didier.
Et surtout, merci.
Pour bien comprendre qui était Didier Mouchel, je vous conseille vivement de lire :
Photographies à l'œuvre, enquêtes et chantiers de la Reconstruction 1945-1958
Jeu de paume-le Point du Jour
2011
un ouvrage superbe d'analyses et d'iconographie. Une œuvre essentielle.
Royan, Photographies dela reconstruction (1950-1961)
Archives photographiques du M.R.U
édition Royan-Musée
pour les amoureux de Royan et de belles images d'un élan perdu.
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