Et ce n'est pas grave.
Après tout, vouloir voir, rencontrer, jouir de ce qu'il y a de mieux c'est naturel même si ce mieux est le même que le voisin.
Alors dans certaines villes de beaux endroits sont mis à la disposition des touristes pour qu'ils y trouvent les informations nécessaires.
En voici deux :
Ce premier office de tourisme est à Besançon. La carte postale Combier nomme par deux fois cette très belle petite construction : office de tourisme et syndicat d'initiative. L'éditeur nous donne même le nom de l'architecte : M. Demenge.
Cette très belle boîte de verre ourlée de métal brillant dont rien ne semble porter le toit plat est posée dans le parc laissant les arbres venir la chatouiller. On devine tout de même certaines verticales, elles-aussi en métal brillant qui pourraient bien soutenir tout cela ou, plus prosaïquement, évacuer les eaux de pluie !
On voit également que l'architecte avec une grande habileté a joué sur le rattrapage de niveau offrant un espace caché sous l'office lui-même. Comment ne pas penser en voyant un tel objet architectural que Monsieur Demenge n'ait pas vu et aimé certaines architectures radicales comme celles de Mies ou de Philip Johnson.
On devine aussi que l'intérieur propose un mode d'exposition très original avec des panneaux mobiles. Tout cela est d'une très grande qualité dont on pourrait rêver de faire une villa perdue dans la forêt ! On se souviendra que l'on a déjà évoqué le travail de Monsieur Demenge et c'était déjà à Besançon pour la place du 8 septembre. Il était associé à Paul Lacroix et au sculpteur Jacques Voitot. Si on en croit cette sculpture, on pourrait dire que Monsieur Demenge aimait bien l'acier brillant. La belle fontaine a aujourd'hui malheureusement disparu.
Partons pour Angoulême :
La carte postale de l'éditeur Chatagneau que nous connaissons bien pour les nombreuses cartes de Royan nous présente ici l'Office de Tourisme devant la gare. On devine l'utilité de cette très belle petite construction devant une gare. Cylindre presque totalement ouvert sur l'extérieur, offrant une image accueillante de la ville à l'arrivée des voyageurs, cette architecture dont on ne peut que souligner l'élégance a disparu cela va de soi, nous sommes en France.
Comment et pourquoi se séparer ainsi d'un édicule aussi bien dessiné ? Parce que la gare s'agrandit voyons ! Faut être de son temps ! (celui qui détruit le beau)
Malheureusement je n'ai pas le nom de l'architecte de cet objet essentiellement métallique qui par sa forme et son mode constructif savait faire bon usage. Cet office de tourisme était surnommé l'araignée certainement à cause de ses petits piliers métalliques, surnom péjoratif que l'on sait coller sur une construction pour la détruire simplement sans regret.
On se souvient de la bêtise des petits boutiquiers de Fontainebleau ayant surnommé la halle du marché, chef d'œuvre de Nicolas Esquillan, le cloporte... Il faudra faire une étude de ces surnoms et surtout de ceux qui les donnent : le pot de yaourt, le volcan, le cloporte, l'araignée, la citrouille, l'usine à gaz...
Alors remercions les cartes postales de porter des images de ces minuscules édifices de très grandes qualités qui disparaissent sans remord. Chose étonnante, sur les vues satellites d'Angoulême, on trouve encore l'office de tourisme, on peut même le voir encore debout sous certains angles de Google Street-view.
Il nous reste au moins ça... Et les historiennes de l'architecture moderne pourraient bien y trouver un document.
C'est d'ailleurs peut-être le moment de faire de ces images à la fois récentes et déjà obsolètes des objets d'archives. Qui prendra ce relais ?
Ce bâtiment de dépend pas de l'office de tourisme d'Angoulême mais du département de la Charente.
RépondreSupprimerarchitecte / François PONCELET
RépondreSupprimerL'architecte est François PONCELET. Le pavillon est celui du département de la Charente et non de l'office de tourisme d'Angoulême.
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