samedi 1 novembre 2014

Plateforme Le Corbusier

Voilà encore une carte postale étonnante et inattendue.



Il est aisé d'en comprendre l'objet et le rôle car l'image porte en son recto un registre expliquant sa raison. Cette carte postale publicitaire éditée par les Ciments de Beaumont-sur-Oise et les entrepreneurs G.R. Glauser et G. Summer nous montre bien le Pavillon Suisse de Le Corbusier et de Jeanneret. L'ensemble est achevé, tout neuf et sert donc dans sa modernité à faire la promotion d'une entreprise.



Comment Le Corbusier voyait-il cette utilisation ? A-t-il donné son accord et quels furent les termes de cet accord ?
On notera que l'on ne sait rien du photographe de cette carte postale éditée en héliogravure un peu sanguine. Intrigants aussi les pourtours de la carte postale avec une dentelure sur seulement deux faces, faisant penser à d'autres cartes postales accolées. D'autres constructions  des entrepreneurs ?
L'image est belle, presque trop sèche, trop froide, artificielle. Heureusement que dans le bas du cadre montent quelques arbustes laissant croire à une réalité du cadrage. Le ciel étale sa tonalité identique.
Les entrepreneurs insistent sur la plateforme car, sans doute que pour eux, l'exploit essentiel de cette construction, l'aspect sur lequel ils veulent communiquer est bien cette particularité entrant dans le champ de leurs compétences.
Mais curieusement, c'est ce que l'on perçoit le moins depuis ce point de vue, les arbustes venant prendre le relais des poteaux. On note ce vocable qui, aujourd'hui sans doute, serait remplacé par... pilotis. On pourrait pour communiquer sur cette particularité technique préférer le point de vue de cette autre carte postale que nous avons déjà regardée.
La carte postale n'est pas écrite, ne fut pas expédiée. Elle n'est pas datée. Elle est sans aucun doute contemporaine de la construction : vers 1933.
Suspendue dans son temps et dans son rôle, elle reste ainsi une image de communication industrielle qui ne sera pas relativisée par une personnalisation.









Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire