-".... et là, dans la chambre de l'hôtel Deutscher Kaiser, James Bond trouva la mallette noire que l'agent russe tenait encore dans sa main crispée. James réussit à l'ouvrir avec le couteau du petit déjeuner resté sur le plateau mais devait faire vite car le groom passerait bientôt... Tu dors ?"
- "....Nein, non, non, je écoute toi. Avance histoire, avance..."
Hans avait ouvert un peu les yeux pour bien faire voir à Gilles qu'il ne dormait pas mais écoutait ce dernier raconter des histoires. Gilles reprit doucement en essayant de ne pas se laisser emporter par son récit :
- "...Il découvrit alors dans la mallette, cachés dans le double fond, des papiers blancs un peu étranges. James Bond utilisa alors sa montre à radioscopie intégrée que lui avait donné Q à Londres avant le départ de sa mission. Il vit alors les plans secrets de la base du Professeur Radôme s'inscrire sous ses yeux. D'un bond.... Si, si tu dors...Hans ? Hans ?..."
- "Ja, j'écoute, James Bond, secret, russe, si, Ja, j'écoute."
- "Mouais, tu dors quand même un peu.... Bon.... Je reprends... Ah oui.... La base secrète était cachée dans les sous-sols du centre de télécommunications de... Alors je regarde derrière la carte postale... cachée sous le centre de télécommunications de Pleumeur-Bodou. James prit le premier avion en partance pour la France et arriva le lendemain sur place. Camouflé dans un costume spécial en textile réfléchissant inventé par les services secrets japonais, il réussit à entrer dans la base sans avoir d'abord dû assommer trois gardes...... Hans..... Hans....."
Hans dormait. Gilles regardait ses cartes postales qu'il tenait dans la main. Il aimait ainsi depuis l'enfance se raconter des histoires en commentant ses images. Il y a peu encore, il racontait ses histoires à Momo, son frère et tous les deux se marraient dans leur chambre le soir en inventant des récits infinis aux rebondissements infernaux qu'au matin, au petit-déjeuner, ils poursuivaient encore. Momo n'écouterait pas celle-ci, il dormait un peu plus loin dans la cabine du voilier, dans les bras de Sidonie. Gilles pouvait presque sentir la tiédeur de leurs corps si proches. Gilles avait gagné celle de Hans, qui prenait maintenant toute la place dans la couchette. Gilles regarda ce corps en détail en portant son regard du sourcil de l'œil droit à ses grands pieds posés de manière bizarre sur le bord du couchage.
Gilles ferma les yeux. Il tenta d'imaginer les jours à venir. Comment ils feront tous les deux ? Lui au lycée reprenant ses études qu'il aimait bien avec son frère dans les parages et Hans, ce marin allemand du même âge que lui mais déjà tellement plus inscrit dans la vie et le mouvement. Comment inventer sa vie, ainsi, entre un amour qui le surprenait lui-même et les nécessités sociales ?
Et Momo ? Et Sidonie ? Et les parents ? Gilles comprit alors que c'était bien la fin. Que finalement ce ne serait sans doute pas Momo qui partirait le premier du cercle familial mais lui, Gilles, pourtant le plus sage. Ça lui fit peur.
Il se retourna donc. Il se retrouva collé contre le visage de Hans et sa peur disparut immédiatement. À Villeneuve-Loubet, dans le port, dans un petit voilier allemand, quatre jeunes gens s'endormaient. Pour une fois, La Marina Baie des Anges portait bien son nom.
par ordre d'apparition :
Hôtel Deutscher Kaiser, carte postale Lengauer.
Pleumeur-Bodou, centre de télécommunications par satellites, carte postale collection C.O.S du C.N.E.T.
Villeneuve-Loubet, Marina baie des anges, architecte Minangoy, carte postale éditions MAR.
On peut s'amuser ici avec l'Hôtel Deutscher Kaiser et l'artiste Viktor Enrich. C'est surprenant !
Le radôme reste toujours l'attraction touristique, mais le reste du centre des télécom est à l'abandon... il reste cependant la grande oreille évoquée ici: http://archipostcard.blogspot.fr/2011/10/genie-civil-scientifique-et-religieux.html
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