lundi 30 décembre 2013

Réunion de hasard

Hier, Place St-Marc (à Rouen, pas à Venise...) j'ai acheté ce petit lot de cartes postales. Ce qui est amusant, c'est bien de trouver réunis ainsi des architectes pour nous importants vus au travers de constructions iconiques ayant eu les honneurs de cartes postales, preuve évidente encore de la réalité de la diffusion de l'architecture moderne et contemporaine par ce média.
Certaines de ces cartes postales achetées vous les avez déjà vues mais je n'ai pas eu le cœur de les séparer.
En même temps, ce petit lot est sans doute parfait pour clore une année en offrant la typologie idéale de ce qui concerne ce blog tant par les architectures, les architectes que leur représentation. Ne manque que Royan pour que l'ambiance soit à son apogée. Alors regardons comment le Corbusier, Niemeyer, Perret et... des anonymes font une réunion.
On commence :



Cette carte postale Photo-Espigue nous montre la Cité Radieuse de le Corbusier vue depuis l'avion, le ciel. On notera que l'architecte est bien nommé. On devine que la construction est dans sa phase finale d'achèvement, il reste quelques traces de chantier à son pied. Mais ce qui me plaît le plus c'est comment les constructions sur le toit semblent se poser l'air de rien sur les terrains à l'arrière de la Cité Radieuse. L'écrasement de la prise de vue permet ce rêve de voir ces morceaux se poser sur le sol.
Montant dans le ciel :



La Tour Perret d'Amiens c'est assez facile de savoir qui en est son architecte ! Et les éditeurs de cartes postales comme ici Mage s'amusent pourtant à nommer la Tour Perret et à ajouter entre parenthèse le nom de l'architecte comme pour bien appuyer l'attribution !
Ainsi cadrée, elle laisse un peu un doute sur sa jonction au sol et laisse croire qu'elle est isolée car la perspective des arbres vient camoufler la base de cette tour Perret, base qui pourtant forme bien un socle et une emprise sur cette tour qui est bien moins solitaire qu'elle ne le semble ici. On aime toujours autant ce bel objet qui tourne trois fois sur lui-même et dynamise ainsi sa montée, lui donnant la sensation de se vriller dans le ciel. Une manière d'être un peu au Havre à Amiens. Comme il doit être sympathique de vivre en haut de ce phare urbain !
Après le ciel, le sol et le sous-sol :





Même si nous avions déjà visité ce magnifique espace qu'est le siège du Parti Communiste Français par Oscar Niemeyer comment résister à l'achat et à l'affichage de nouveau sur ce blog ?
Comment ne pas jubiler devant un tel chef-d'œuvre ? Cette architecture est celle que je veux défendre et aimer.
Il y a eu dans ce monde une pensée politique qui a su ici parfaitement s'exprimer.
On notera que Michel Moch est le photographe de ces deux cartes postales et j'en profite aussi pour rappeler qu'il est toujours bien de dire merci à ceux qui nous donnent à voir : les éditeurs, les photographes. Il faut NOMMER NOS SOURCES.
Pour finir en beauté :



Cette borie est assez extraordinaire non ?
Elle méritait bien dans son anonymat de rejoindre la proximité des grands architectes. Les éditions Elbé nous la cadrent de près permettant de voir comment elle est construite pierre à pierre. Sans joint, sans ciment, ses pierres se solidarisent ensemble par leur frottement et par la force de gravité : leur poids.
Elles sont finalement un peu symboliques de ce qui se passe ici, petit à petit, de grandes architectures avec des plus modestes, on essaie de construire aussi une forme, une idée : celle que l'architecture moderne et contemporaine se partage par des objets modestes, des objets de rien, qui rassemblés comme des cailloux les uns sur les autres, finissent par inventer, j'espère avec vous, une certaine vision de notre patrimoine architectural.

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