L'éditeur de cartes postales Franck fait comme il peut et comme il doit. Jouer avec le cadre pour rendre champêtre une petite cité proprette et banale, sans doute méritante et utile.
Mais où nous sommes surpris et amusé c'est bien que ce placement, ce cadre semblent pour cet éditeur une sorte d'obligation ne pouvant aller voir ailleurs pour photographier les résidences.
Regardez ces deux cartes postales :
On pourrait croire à juste raison que c'est exactement du même point de vue que furent prises ces deux photographies. On devine pourtant quelques petites différences dues essentiellement au fait que le photographe a fait quelque pas en avant et à droite vers son sujet sur la carte postale du bas, quelques pas qui pourtant changent relativement peu la perception de cette résidence du Bois L'Abbé en fermant la perspective par le collage de la petite barre de face à celle fuyant à gauche. Ça respire un peu moins ! Dans le même temps cela révèle les aménagements du terrain mais fait aussi apparaître un chantier sur la droite.
On devine que les deux images, les deux photographies n'ont pas été prises le même jour mais la permanence du point de vue est incroyable !
Cela donne à penser que l'éditeur et son photographe n'ont pas cherché à renouveler le regard sur cette résidence mais à renouveler surtout l'actualité des aménagements de l'ensemble. Comme si les herbes folles et champêtres devaient bien laisser la place aux aménagements, sans que cela ne change rien au regard porté sur ce lieu. Il faut actualiser le sol...
N'y a-t-il eu qu'un seul photographe pour ces deux prises de vue ? Est-il retourné, carte postale à la main sur les lieux pour maintenir au plus proche ce point de vue ? Les deux cartes postales ont-elles été présentes en même temps sur les tourniquets ?
J'imagine avec un certain plaisir, ce photographe cherchant dans son cadre photographique le point exact à retrouver, piétinant les herbes folles, trébuchant sur les murets, et pestant contre le vent qui ne lui permet pas de regarder correctement l'image modèle de la carte postale et, finalement abandonnant l'idée de retrouver précisément ce point de vue, cadrant au mieux la résidence du Bois-l'Abbé.
Et, on viendra me parler de la banalité des cartes postales... Et de cette architecture. On voit bien ici, que la représentation de l'architecture passe souvent par un point de vue unique dont la détermination reste complexe mais qui semble, une fois établi, difficile à bousculer. Le désir d'actualisation est imperméable à des changements plus profond. Une fainéantise du regard ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire