Ce morceau qui nous présente trois registres les uns sur les autres en laissant derrière eux le paysage superbe est un cliché de A. Caillon.
On comprend parfaitement ici que la construction de Le Corbusier se tourne et même se projette entièrement vers l'extérieur.
Offrant tour à tour les vides des piliers qui suivent la pente, les panneaux de verre aux verticales fines et les cellules des Dominicains qui, bien qu'encaissées (les cellules !), sont bien des petites machines à vivre l'air et la lumière tout en préservant pour chacune l'intimité.
Le noir et blanc magnifie ici le béton, laisse parler ses défauts, son grain, ses bavures. Le soleil est parfois un ennemi et déjà une toile accrochée à l'intérieur tente de faire barrage.
On notera que la carte postale n'a pas de nom d'éditeur et qu'elle demande de l'aide pour soutenir l'œuvre de le Corbusier qui est bien nommé comme architecte.
Dedans :
Toujours Eveux, toujours le Corbusier, voici donc l'Autel du Saint Sacrement.
Quelle image !
On pourrait trop rapidement regretter l'absence des couleurs que l'on sait ici vives mais comment ne pas jubiler des nuances construites des gris, des blancs, des noirs !
Du quadrillage du sol au lisse du plafond découpé d'un cercle d'un blanc pur, toute la géométrie sacrée ici s'exprime, rayonne, s'ordonne.
Une fois de plus, le béton parfois abandonné à sa nature répond à des traitements de surfaces plus sophistiqués qui font jouer la lumière, tombant comme il se doit dans ce type de lieu, du ciel...
Il ne fait aucun doute que nous sommes devant une œuvre savante et calculée et j'ose, d'une certaine manière luxueuse.
De ce luxe dont savent, dans leur grande simplicité apparente, se parer les œuvres romanes.
On peut ainsi jouir de cet espace et le reconstruire grâce à l'œil à Mr Cellard. Le verso de la carte postale est aussi très beau à sa manière.
Il comporte un énorme tampon dessiné d'un détail du tympan du couvent, dessin dont la belle limpidité vient jouer contre des cercles au crayon qui tentent la construction d'un rosace dont j'ignore la raison de sa présence.
Mais ainsi tracée, la figure géométrique malhabile semble bien chercher au dos de cette image une correspondance poétique. On notera que la carte postale est datée de 1963.
Un doute :
Cette carte postale Combier fut d'abord intitulée par l'éditeur centre Saint-Dominique "la Tourette" à Eveux. Puis, un tampon rageur bleu est venu par-dessus imposer C.L.A.R. I.A : Centre Lyonnais d'Accueil et de Rencontres Internationales de l'Arbresle.
Le lieu a donc changé de fonction ou au moins de nom.
Mais où se situe-t-il vraiment ? Il ne fait pas de doute qu'il ne s'agit pas d'un détail du couvent de Le Corbusier. Enfin... je crois... Serait-il situé sur l'ancien lieu du couvent ? C'est bien ce que pourrait laisser percevoir le reflet dans la vitre.
Mes recherches de localisation et surtout d'architecte ne me permettent pas d'être plus précis. Je ne crois pas qu'il s'agisse d'une œuvre de Le Corbusier mais bien plus d'un beau suiveur car l'image nous montre un beau bâtiment dont certains détails et l'appréhension générale font bien penser à Corbu.
Monsieur Wogenscky aurait bien pu dessiner cela ?
Quel aficionado de Corbu viendra à ma rescousse ?
Ce batiment sert de salle de conférence et il est vers la château, calé dans une butte (impossible à voir par Google Earth)le long du chemij qui vient du couvent coté bas...d'après mes souvenirs.
RépondreSupprimerAmphithéatre de 180m2
RépondreSupprimerDansl elivre de Dominique Amouroux sur André Wogensky des éditions du patrimoine (mars 2012) ce bâtiment n'est pas répertorié.
RépondreSupprimerJe confirme !
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