Alors que la canopée des Halles commence à recevoir le bombardement des crottes de pigeons parisiens, je reviens par mes cartes postales sur un bâtiment disparu.
Ces cartes postales sont donc maintenant des documents historiques car leur sujet est détruit, leur espace est dispersé dans les souvenirs, bons ou mauvais, que nous en avons. Mais pour saisir ce que nous avons perdu, il ne faudrait pas regarder des photographies qui restent des images dont on sait qu'elles sont politiques, fausses, peu objectives. Bref, il ne faut pas regarder des photographies car on est dans le leurre général, voire dans une dictature du point de vue.
Mais comme j'aime être sous le joug de mon plaisir, je me roule dans cette erreur et je pleure pour ceux qui n'ont, chez eux, aucune image, aucun album de famille, aucun livre illustré pour être sans doute plus libres.
Les chanceux ! Moi, j'aime les images et, même j'y crois.
Alors, gardons à nouveau, regardons :
Cette première carte postale au format inusité est du photographe Francisco Hidalgo pour les éditions Agep. On notera que le titre de cette carte postale comporte une faute d'orthographe sur le nom de l'architecte Willerval ici nommé WillervaN. On s'étonnera aussi que la tentative de nommer l'architecte de la construction du premier plan n'est pas suivie pour le centre Pompidou. Étonnante est cette disparité.
Mais que tente de nous montrer le photographe ?
En trois plan successifs, il place un Paris ancien entre deux constructions moderne du XXème siècle et curieusement, par le champ coloré, la lumière égale, le passage entre les trois phases se fait très tranquillement, presque naturellement. Le gris-bleu du zinc semble rejoindre le verre du Forum et l'ombre du centre Pompidou. Il s'agit sans aucun doute d'une image de télé-objectif tant le resserrement est puissant et solide. On note que le photographe signe son cliché sur l'image, il est donc ici question de faire une photographie d'art débordant la seule fonction postale de l'image. Le Paris ancien pourrait ainsi se glisser entre le Paris moderne sans trop de heurts. On remarque l'affiche de l'exposition Yves Klein sur la façade de Beaubourg, le cliché fut donc pris en 1983.
Cette autre carte postale du Forum des Halles disparu est une photographie de Jean-Didier Risler pour les éditions Paris-Cartes. On y voit parfaitement le Forum et ses galeries dans un ensemble chromatique, là aussi gris-bleu, que seule la chemise rouge du jeune homme assis sur la structure trouble fortement. D'ailleurs que fait-il là ce jeune homme ? Comment a-t-il pu ainsi accéder à cette place et venir poser ses pieds sur le verre du Forum ?
Pose-t-il pour le photographe qui aurait trouvé là, comme John Hinde, le contre-point nécessaire à sa composition ? Est-ce le hasard d'une rencontre ? On aimera aussi comment le soleil pointe d'un flash l'image. Au fond, on retrouve les parapluies dessinés par Jean Prouvé pour Willerval.
Pour ma part, je place également aujourd'hui mes yeux dans la visionneuse stéréoscopique Verascope et j'admire en vrai relief l'architecture de Messieurs Vasconi et Willerval disparue maintenant.
Dans l'espace du relief, dans les répartitions des plans, je me noie avec bonheur : j'y suis.
Et je n'ai pas peur.
Je me souviens.
Et la photographie qu'elle soit celle dirigée par d'autres dont je saisis les cadres, ou mienne et composée par mes soins, me donne l'occasion de vivre à nouveau, de repenser un espace, de le juger un peu, d'y attendre un événement. Celui simple de mon émerveillement.
Ces cartes postales sont donc maintenant des documents historiques car leur sujet est détruit, leur espace est dispersé dans les souvenirs, bons ou mauvais, que nous en avons. Mais pour saisir ce que nous avons perdu, il ne faudrait pas regarder des photographies qui restent des images dont on sait qu'elles sont politiques, fausses, peu objectives. Bref, il ne faut pas regarder des photographies car on est dans le leurre général, voire dans une dictature du point de vue.
Mais comme j'aime être sous le joug de mon plaisir, je me roule dans cette erreur et je pleure pour ceux qui n'ont, chez eux, aucune image, aucun album de famille, aucun livre illustré pour être sans doute plus libres.
Les chanceux ! Moi, j'aime les images et, même j'y crois.
Alors, gardons à nouveau, regardons :
Cette première carte postale au format inusité est du photographe Francisco Hidalgo pour les éditions Agep. On notera que le titre de cette carte postale comporte une faute d'orthographe sur le nom de l'architecte Willerval ici nommé WillervaN. On s'étonnera aussi que la tentative de nommer l'architecte de la construction du premier plan n'est pas suivie pour le centre Pompidou. Étonnante est cette disparité.
Mais que tente de nous montrer le photographe ?
En trois plan successifs, il place un Paris ancien entre deux constructions moderne du XXème siècle et curieusement, par le champ coloré, la lumière égale, le passage entre les trois phases se fait très tranquillement, presque naturellement. Le gris-bleu du zinc semble rejoindre le verre du Forum et l'ombre du centre Pompidou. Il s'agit sans aucun doute d'une image de télé-objectif tant le resserrement est puissant et solide. On note que le photographe signe son cliché sur l'image, il est donc ici question de faire une photographie d'art débordant la seule fonction postale de l'image. Le Paris ancien pourrait ainsi se glisser entre le Paris moderne sans trop de heurts. On remarque l'affiche de l'exposition Yves Klein sur la façade de Beaubourg, le cliché fut donc pris en 1983.
Cette autre carte postale du Forum des Halles disparu est une photographie de Jean-Didier Risler pour les éditions Paris-Cartes. On y voit parfaitement le Forum et ses galeries dans un ensemble chromatique, là aussi gris-bleu, que seule la chemise rouge du jeune homme assis sur la structure trouble fortement. D'ailleurs que fait-il là ce jeune homme ? Comment a-t-il pu ainsi accéder à cette place et venir poser ses pieds sur le verre du Forum ?
Pose-t-il pour le photographe qui aurait trouvé là, comme John Hinde, le contre-point nécessaire à sa composition ? Est-ce le hasard d'une rencontre ? On aimera aussi comment le soleil pointe d'un flash l'image. Au fond, on retrouve les parapluies dessinés par Jean Prouvé pour Willerval.
Pour ma part, je place également aujourd'hui mes yeux dans la visionneuse stéréoscopique Verascope et j'admire en vrai relief l'architecture de Messieurs Vasconi et Willerval disparue maintenant.
Dans l'espace du relief, dans les répartitions des plans, je me noie avec bonheur : j'y suis.
Et je n'ai pas peur.
Je me souviens.
Et la photographie qu'elle soit celle dirigée par d'autres dont je saisis les cadres, ou mienne et composée par mes soins, me donne l'occasion de vivre à nouveau, de repenser un espace, de le juger un peu, d'y attendre un événement. Celui simple de mon émerveillement.
Willerval a construit les PARAPLUIES des halles qui dominent le FORUM DES HALLES des architectes VASCONI et PENCREAC'H. Forum très dénaturé par les différents intervenants de la maitrise d'ouvrages et autres...
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