Merci Claude.
Sur ce blog, nous aimons ce travail sérieux, rigoureux et parfois, certes, un rien difficile d'accès, car il est certain que Fernand Pouillon ne se place ni dans des frasques Pop ni dans des errements utopistes dont les réalités plastiques et imaginaires ne sont pas toujours convaincantes.
Pouillon c'est un bâtisseur. Il met en quelque sorte une pierre au-dessus de l'autre dans une finesse des systèmes constructifs dont la lecture réclame une attention plus fine, plus délicate.
Il affirme son héritage classique et cultivé. Il en fait même une profession de foi.
Alors cette publication écrite par Marc Bédarida nous permet bien de suivre le travail de l'architecte en mettant sans doute de côté (et c'est tant mieux) l'aspect sulfureux du personnage pour s'attacher bien plus à nous le faire découvrir plus largement du seul côté qui vaille vraiment : ses constructions.
Le texte, l'iconographie superbe, nous permettent d'accéder enfin à une œuvre dont la jubilation plastique relève d'une esthétique subtile balançant entre traitement généreux des espaces et de leurs articulations et détails infimes surtout dans la peau des bâtiments, le choix des matériaux.
Nous rendrons hommage à ce travail éditorial par un autre objet éditorial : une carte postale.
L'édition Abeille-Cartes pour Lyna nous montre Boulogne et la Place Corneille. Autour d'un jardin dessiné prennent place trois corps de bâtiments de différentes hauteurs. On s'attachera à la lecture de l'encaissement de ce jardin, au jeu des passages et des niveaux qui forment ainsi un morceau de ville piétonnier, place ouverte aux fenêtres, aux regards des façades grandes ouvertes sur ce vide arboré. L'immeuble de Pouillon est souvent ainsi une "machine à voir" construisant dans une grande générosité une façade ouverte, presque libre.
Mon œil glisse surtout dans ce moment particulier où les deux barres se frôlent sans se toucher, laissant chacune, l'une pour l'autre, dans une autonomie singulière, une géométrie parfaite.
On regrettera d'un point de vue photographique que le photographe n'ait pas su conserver le haut de l'immeuble, coupé à ras de la carte postale, donnant sans doute une image de fermeture un rien dure.
Pour contre-balancer cet effet, regardons quelques pages de cet ouvrage qui rétablissent une réalité sans doute moins dure et plus contemporaine !
Pour revoir les articles consacrés à Pouillon sur l'ancien blog allez là !
Fernand Pouillon
Carnets d'architectes
Marc Bédarida
éditions du Patrimoine
isbn : 978-2-7577-0218-5
achetez-le ou faites-le vous offrir !
Des enfants qui font la ronde en bas d'un immeuble, cela ne vous rappelle rien ?
Bonjour David Liaudet,
RépondreSupprimerMerci de faire connaître l'ouvrage de Marc Bedarida. Vos critiques bienveillantes mais attentives sont toujours intéressantes et agréables à lire Une seule réserve: sur le soi-disant aspect sulfureux de Fernand Pouillon. L'immense travail de l'architecte, écrivain, éditeur de livres d'art, mécène d'artistes et artisans d'art qu'a été Fernand Pouillon, ce travail-là sent-il le souffre? Ne sent-il pas plutôt une intense sensibilité à la condition humaine? j'aspire au moment où l'on ne parlera plus que de son travail, et seulement son travail, la seule réalité qui ait été la sienne.
Mais c'est exactement ce que je souligne dans mon article !
RépondreSupprimerOui Pouillon mérite mieux que ces vieilles histoires. En même temps c'est aussi une part importante de son histoire et c'est aussi cette personnalité qui le rend attachant comme un personnage incroyable.
Mais ce livre s'attache bien à son œuvre et c'est bien là l'essentiel.
merci de votre commentaire et de votre réaction qui prouve votre attchement à ce travail de qualité (éditoriale et...architecturale) Bien à vous !
A ne pas manquer alors à Lyon au Musée de l'Imprimerie, une très belle exposition sur Fernand Pouillon
RépondreSupprimerhttp://www.imprimerie.lyon.fr/static/new_imprimerie/contenu/fichiers/telch/expositions_presse/pouillon/bedarida.pdf