Ce matin, une fois encore, foire à tout à Elbeuf.
C'est chez moi, je m'y reconnais, je reconnais les gens, les espaces, l'ambiance.
Par deux fois, j'ai failli acheter la base spatiale Playmobil parce qu'elle me rappelle ma Bulle six coques, mais je me suis retenu.
Peu de choses pour vous mais trois cartes postales qui permettent au moins de se poser la question de comment l'histoire de l'architecture personnelle que l'on se fabrique est oublieuse parfois de noms célèbres ou de second couteaux qui n'ont pas démérité et qui, depuis une carte postale, réussissent au petit matin à vous mettre en appétit.
Si, par exemple, je vous parle de Harald Deilmann ? Je pense que vous êtes peu nombreux derrière votre écran à me dire que vous le connaissez !
Pourtant, cet architecte allemand a une oeuvre très riche et complète mais sa renommée n'a pas beaucoup passé la frontière.
Alors voilà :
J'aime tellement l'ambiance de cette carte postale des éditions Cramers. On ne sait pas si nous sommes à l'aube ou au crépuscule, si la Grosse Mercedes vient apporter ou reconduire des notables fatigués, on ne sait pas si on aime ou déteste cette architecture bien trop clinquante, brillante, tarabiscotée et servie par une mise en scène de jeux de lumière et de jets d'eau. J'ai choisi pourtant de ramasser cette carte qui nous montre le Casino de Hohensyburg, casino dessiné par le fameux Harald Reilmann.
Les voilà les dégâts du Post-Modernisme flamboyant comme un coffret-cadeau pour bouteille de champagne millésimé. Trop de tout. Trop de fenêtres avec huisserie en aluminium, trop de dalles de granit agrafées en façade, trop de petites formes, de pinacles ne voulant pas dire grand chose. On hésite entre un musée américain pour collection de magnats du pétrole au Texas, une clinique de luxe en province ou des thermes d'une ville d'eau rhabillés en 1980. J'adore ce genre de machine, ça nous change du brutalisme. Sur ce cliché, on ne voit pas que l'architecte a utilisé une structure métallique tridimensionnelle en tubes. Sans doute que cette structure, que le dessin alors épuré de tous ces matériaux sont plus beaux que l'emballage, un peu comme l'était son écriture architecturale au début de sa carrière.
Il y a trois entrées dans l'Architecture d'Aujourd'hui pour Harald Deilmann, ce qui prouve qu'il avait bien une place dans ce moment de l'histoire.
Je vous propose quelques images de son théâtre à Munster dans une pure veine moderniste que nous aurions tendance à préférer...
Avec ce Casino allemand, traîne une patinoire bien française, celle de Morzine. J'ai craqué surtout pour l'utilisation de lamellé-collé ici très spectaculaire par la taille des arches qui couvrent la glace. On sait que l'architecture du sport est surtout constituée du défi de couvrir de grandes surfaces sans appui comme des patinoires, des terrains de basket ou de hand-ball ou, bien entendu des piscines dont on n'imagine pas un poteau tombant au milieu du bassin...
On pourrait ne pas avoir grand chose à dire de cette belle carte postale Combier à part, justement cette utilisation de cette technique. L'ensemble crée bien une belle ambiance, une belle lumière et une certaine chaleur. Le rythme régulier aussi des arches donne un sentiment spatial assez riche. L'éditeur nous fait la grâce de nous donner le nom des architectes : Marullaz et Faublée. L'agence d'architectes Marullaz existe toujours et on trouve de belles chaises bien massives dessinées par René Faublée ici :
Je remercie au passage la Galerie 44 de m'avoir permis d'identifier mon fauteuil que j'ai depuis 25 ans !
Un beau modèle 6772 par Preben Fabricius et Jorge Kastholm ! Merci donc pour l'info !
Mais ce nom résonne chez moi et je me dis que je dois avoir autre chose :
Voilà, bien rangée (pour une fois), voici donc La Chapelle d'Avoriaz à Morzine par René Faublée, architecte. C'est encore Combier éditeur qui régale. Ne trouvez-vous pas que cela ressemble beaucoup à l'écriture d'un Novarina ? J'aime bien son côté rustique-moderne comme ses chaises ! Ce Faublée me semble de plus en plus intéressant...à suivre donc.
On aura, pour 50 centimes, fait une belle promenade et trouvé des réponses. C'est bien non ?
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