jeudi 23 juin 2022

Et sous Claude Parent, Le Corbusier

 ... alors que je découvrais la revue sur Claude Parent présentée hier, Jean-Jean continuait d'éplucher les archives et les deux cartons un peu humides sous le soupirail de l'Agence Lestrade. Nous nous sommes amusés que, moi derrière mon écran, je parlais d'un article sur Claude Parent, pendant que lui mettait la main sur cette revue : La Vie Catholique Illustrée.
Quelle chance ! Pas une trace d'humidité sur celle-ci alors qu'un Paris Match était en mauvaise posture sur le fond du carton ! Et quel document ! Une fois encore, on peut donc voir à quel point l'expérience de la Cité Radieuse a connu un écho populaire et médiatique puisqu'en 1949, alors même que la Cité Radieuse est encore en chantier, elle fait l'objet d'une double page très illustrée dans une revue pas particulièrement attachée à la diffusion de l'architecture moderne. La couverture à elle seule est très belle et émouvante et on aimerait mettre un nom sur cet ouvrier maçon tout sourire qui construit donc l'immeuble de Le Corbusier. On notera la beauté incroyable de la mise en page de cette couverture ! On croirait du Kollar ou la photographie d'un pionnier photographe constructiviste ! Superbe ! Superbe !
Faut-il remercier A. Sonine qui semble bien le photographe de cette couverture et qui est le seul crédité pour l'article intérieur comme photographe ? Sans doute.
Rentrons donc dans la revue et dans l'article :



On notera que le journaliste utilise un ton un peu réfractaire pour paraître encore plus convaincu en fin d'article de l'importance de l'expérience. Il fait une visite donc et égrène tous les détails déjà construits et ceux à venir. Son guide sur le chantier reste mystérieux sur son identité : ouvrier, architecte, personnel administratif ou municipal ? Réel ou peut-être d'ailleurs fictif. L'article est signé d'un L.-M. T. là aussi sans autre précision et le colophon de la revue ne permet pas d'éclaircir qui est ce visiteur journaliste.
La photographie de l'immeuble encore ouvert avec la dame qui tricote à son pied est juste incroyable. On note le désir pédagogique de la revue qui montre bien tous les aspects, maquette et dessin compris. Le travail des hommes est valorisé par une photo d'un charpentier et des vues du chantier. Mais la photo qui reste la plus mystérieuse est celle de l'intérieur d'une cellule avec trois jeunes hommes parfaitement installés pour montrer tous les espaces. Cette vue est donc construite totalement mais qui sont ces trois hommes et que font-ils donc dans un appartement meublé par Charlotte Perriand (buffet et fauteuil modèle N°21) ? On comprend donc qu'il y avait des casiers remplis et équipés alors que la Cité Radieuse n'était pas terminée. La machine à écrire ainsi que la sacoche sur la table font penser que nous sommes peut-être avec des collaborateurs du chantier. Qui saurait les reconnaître ?
La conclusion de l'article est magnifique et donne envie de se remettre à faire de l'architecture. Vivement la rentrée à l'école !
Bonne lecture.
Walid Riplet, Jean-Jean Lestrade.
pour revoir le Corbusier en revue :




















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