Une barre.
Devant, une tour, un peu ramassée.
Tout est quadrillé, brillant, implacable.
D'une grande beauté.
La carte postale Iris pour La Cigogne nous montre la Résidence Cormontaigne de Thionville. Elle oublie de nous nommer l'architecte : Jean Dubuisson.
L'ensemble n'est pas du logement social familial mais est réservé aux hommes célibataires.
Charge érotique parfaite : parallélépipèdes bourrés de mâles.
Sans doute que c'est là, à la fois ce qui me séduit, m'effraye et accentue mon désir d'une telle architecture. Énorme machine célibataire, structure, tuyauterie récoltant les effluves.
Pourtant, comme vous pourrez le lire dans l'article de l'Architecture d'Aujourd'hui de 1965, cela semble poser un problème une telle concentration du point de vue...sociologique. L'auteur de l'article ayant peur d'un effet de caserne et reproche une certaine froideur à l'ensemble.
J'y vois l'expression d'une virilité assumée, pleine, troublante.
Au risque même, d'en oublier, non pas ceux qui vivent là, mais la raison profonde de leur regroupement.
Le cas de la Résidence de Cormontaigne déborde donc pour moi son image, son sens, son programme. Elle est une image dont j'associe librement la puissance du dessin, sa rigueur, son érection sans fard à d'autres qualités qui n'ont rien de très juste à la simple réponse programmatique.
Ne rien en retrancher, ne rien retenir.
Aimer ici les possibles, les chances de rencontres, les secrets, les circulations. Surtout les rêver, les rêver, encore, encore, encore, encore...
Les photographies de L'architecture d'Aujourd'hui sont de G. Martin.
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