On notera tout d'abord que cette revue de mode populaire n'a pas peur d'affronter l'architecture contemporaine et de faire débat au milieu des tricots, des patrons pour les robes et des recettes de cuisine. On s'étonnera ensuite de voir l'église de Royan en aussi bonne place, église ici nommée Cathédrale alors même qu'elle n'en a pas le titre. C'est une erreur fréquente qui est le signe de sa majesté sans doute et de son ambition aussi.
L'article ensuite déroule les arguments typiques de l'époque, la poussée démographique, la nécessité de construire des lieux de culte, le désir moderne face à l'image traditionnelle de l'église. On reconnaît là bien tout ce qui a fabriqué cet élan, ne voulant ni tomber dans des fastes et des gestes gratuits ni renoncer à son époque voyant dans la modernité, la continuité des recherches du gothique. Toujours offrir à Dieu et ses cérémonies un objet digne, beau mais pas non plus trop grandiloquent qui ne servirait que les égos des architectes et des politiques. La France a réussi pour une grande part ce pari, nous donnant des œuvres d'Art Sacré d'une très grande exigence et originalité qui fondent un patrimoine aujourd'hui, en partie reconnu.
On notera que l'auteur Francis Mainville cite de nombreuses fois Le Corbusier et pour trois de ses églises : Firminy, Ronchamp et Eveux ! On notera aussi, et c'est plus étonnant, que la chapelle de St Rouin est également citée en exemple. On aimera tout particulièrement que comme image d'un chantier on retrouve la très belle église St Jean de Grenoble qui fut pourtant... un échec du point de vue de sa structure !
On lit donc un article très sérieux, ne prenant pas un parti trop radical, laissant sa chance à la modernité, aimant cet élan de Vatican II. On se réjouit que Royan soit en si bonne place, sans doute par ce qu'elle résume à elle seul les trois points d'un triangle : haute technicité comparable au gothique, économie de construction par un procédé venant de l'industrie et de l'ingénierie, dessin élancé reprenant finalement une "habitude" du type.
Bref, ce qu'on appelle un chef-d'œuvre...
Je n'arrive à rien trouver de bien intéressant sur l'auteur de l'article Francis Mainville. Une piste ?
Je finis en remerciant mon frère Christophe qui sait, lui, qu'il n'y a pas que dans les revues d'architecture qu'on parle d'architecture surtout pendant les Trente Glorieuses... Alors qu'aujourd'hui...
Incroyable, j'avais cet article trouvé dans les archives de Gillet en référence pour les travaux mais impossible de trouver sa provenance!!! Merci au hasard pour cette trouvaille!
RépondreSupprimerThomas.