vendredi 25 avril 2025

Paris, deuil, demi-deuil

 Un petit lot de cartes postales de Paris me rappelle les anciennes enveloppes bordées de noir pour annoncer les deuils. Et, étrangement, ces cartes postales nous montrent effectivement un bâtiment qui risque de disparaitre sous son allure actuelle pour une autre bien plus problématique. C'est à dire en fait...disparaitre : la Tour Montparnasse.

Il y a dans ce petit lot acheté d'un coup quelque chose de très nostalgique, de nocturne, comme un crépuscule tombant sur la ville.




Les cartes postales bordées de noir sont de la maison d'éditions Image'In dont on sent le désir de faire de la carte postale un peu différemment, un rien plus classe. Rien que le nom de la maison d'édition en dit long de ce désir de faire autrement. Le bord noir surligné d'une couleur agit comme un encadrement offrant un contraste avec la photographie. Oui, c'est ça, c'est un peu chic. On notera que la cohérence visuelle ainsi désirée ne correspond pas avec un seul désir d'image car les photographies ne sont pas signées des mêmes photographes. La cohérence graphique de la maison Imagine'In tient donc essentiellement de ce cadre noir mais peut-être aussi du choix des monuments photographiés. Il faudrait voir leur fonds pour le savoir. Mais où est-il ?

Trois cartes nous montrent donc la magnifique Tour Montparnasse dans sa livrée brune, marron glacé. Comme j'ai déjà raconté ma crainte de son avenir, je ne le referais pas ici et maintenant. Je dirais simplement que ces cartes postales seront bientôt des archives d'un monde architectural disparu, détruit, éradiqué, massacré. 

Autre monde détruit : le Forum des Halles. Dans ce lot se glisse donc cette carte postale comme le signe d'un rassemblement pompidolien : une réunion de famille d'un Paris détesté qui c'était voulu moderne. On note que la maison d'éditions Chantal (où sont vos archives ?) donne bien le nom des architectes C. Vasconi et G. Pencreac'h et celui du sculpteur, Julio Silva. La photographie de ce lieu disparu est de D. Barbier qui a choisi la nuit et les lumières chaudes pour nous donner à voir cet espace qui ainsi ne manquait pas totalement de grandeur et de poésie. Et, là, du coup, pour cet espace, c'est bien un Paris maintenant en deuil qu'il nous faut saluer.

Pour revoir le Forum des Halles sur ce blog :

https://archipostalecarte.blogspot.com/2019/03/les-halles-cest-vachement-bien-rate.html

https://archipostalecarte.blogspot.com/2014/04/un-forum-ou-des-halles-pour-la.html

https://archipostalecarte.blogspot.com/2015/01/chose-perdue.html
https://archipostalecarte.blogspot.com/2015/10/fabio-rieti-lhomme-qui-marchait-sur-les.html 
https://archipostcard.blogspot.com/2010/07/lettre-de-monsieur-pencreach-au-maire.html 
https://archipostcard.blogspot.com/2011/12/le-trou-desdedans-la-memoire.html
https://archipostcard.blogspot.com/2008/09/faire-le-plein-par-le-trou.html




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