mercredi 27 septembre 2023

Tous autour de Renée Gailhoustet

 Je me fais le relais d'une manifestation autour de Renée Gailhoustet et de la Maladrerie, l'une de ses très grandes réussites. Voilà un beau programme et une journée qui s'annonce magnifique. Toute manifestation qui permet de mettre en valeur le travail de Madame Gailhoustet et de maintenir toutes ses particularités est la bienvenue.

Belle architecture, belle énergie !

Passez une belle journée !

www.maladrerie.org


mercredi 13 septembre 2023

Journées Européennes du Patrimoine c'est inutile ?


 

Et si le dossier de l'église de Serqueux devenait un emblème de la gestion du Patrimoine en Normandie et en France ?

Voilà une petite ville qui possède sur son sol l'un des rares exemples de voûtes en fusées céramiques gràce à son église volontairement moderne et audacieuse. Archétype des églises de ce type en France construites après la Seconde Guerre Mondiale, cette église dessinée par l'architecte Michel Percheron, certes, n'est ni Ronchamp ni l'église du Raincy mais elle ne démérite pas, surtout d'un point de vue technique et aurait donc du faire l'objet de tous les soins possibles surtout après la démolition honteuse de sa soeur l'église de Grand Quevilly qui était l'autre témoin en Haute-Normandie de ce matériau génial et si original. On passera sur cette démolition, on ne comprend toujours pas le raté patrimonial...Enfin...si...On comprend...




Le clocher-campanile de Serqueux lui n'a déjà pas survécu.
On pourrait se dire que cette église de Serqueux fut bien repérée puisqu'elle a bénéficié du si étrange Label Architecture Contemporaine Remarquable (à l'origine Label Architecture du XX), preuve donc que les services régionaux du Patrimoine avaient été attentifs à cet héritage mais n'avaient bien entendu pas pensé à un classement. Il reste toujours difficile de comprendre comment on atteint le podium de l'aristocratique classement au titre des Monuments Historiques.

Mais voilà...la vie municipale et démocratique est faite de creux et de rebonds ! L'église de Serqueux est en mauvais état et, comme un nombre grandissant d'églises désaffectées en France, personne ne sait comment financer sa restauration ou lui trouver une destination autre. La reconversion et le financement ainsi que la sécurité des habitants et usagers deviennent donc de fait des questions importantes pour le maire, responsable sur tous ces points aux yeux de ses administrés. Monsieur Hermand avait donc demandé légitiment et courageusement par la voie démocratique aux habitants ce qu'ils voulaient faire de leur église. Mais...au moment-même où cette question était posée démocratiquement, manquait donc une information essentielle : le maire et ses administrés ne savaient pas que cette église de Serqueux était bel et bien labellisée ! 
Oui c'est incroyable.

Comment dire...


On notera que ce Label a pour objet justement d'éduquer à l'architecture moderne et contemporaine, il se doit de rendre visible de fait ce qui est exceptionnel et devrait être avant tout un moyen de diffusion de cette histoire de l'architecture. Comment se fait-il que personne à Serqueux ne fut informé de cette labelisation ? Pourquoi ce manque d'échanges entre l'administration du Patrimoine et une commune ? On imagine bien que le cas échéant, depuis toutes ces années, la Mairie et son maire aurait pu s'emparer de ce Label pour communiquer aux habitants de Serqueux la chance de posséder sur leur territoire un tel objet architectural et donc auraient bien pu, évidemment, voter d'une toute autre manière pour son avenir !
Maintenant, et une fois encore, tout se bouscule ! Sans doute alertés par les médias de la demande démocratique faite par le Maire à ses administrés, voilà les services patrimoniaux qui se remobilisent et rappellent au Maire que ce bâtiment fut labellisé. On a envie de dire : juste à temps ! Juste avant la démolition...
Mais Monsieur le Maire me fait remarquer justement : comment croire encore à la parole publique quand un maire s'engage sur les décisions de sa population et que cette décision se fait sur une information si ce n'est mauvaise au moins...incomplète ! 
Et comment expliquer maintenant que c'est trop tard, que cette église ne fut pas alors reconnue, soutenue et donc entretenue pendant tout ce temps. Pourquoi cette église n'a pas été repérée en 1980, 90, 2000, 2010, 2020 ?

À qui jeter la pierre de cette politique de la protection patrimoniale en France et donc en Normandie ? Pourquoi, une fois encore, a-t-on l'impression que tout se gère (ou ne se gère pas) dans l'urgence juste avant la ruine ?
Admirons la patience de Monsieur le Maire...et son fair-play, lui qui doit rendre des comptes à des administrés qui n'ont pas été informés de la qualité de leur Patrimoine. À quoi sert (et à qui ?) un Label Architecture Contemporaine Remarquable qui n'est...remarqué par personne ?

On se souvient que la DRAC Ile-de-France a mis sept ans et demi pour répondre sur un dossier. 

Alors on sait de moins en moins quoi penser de toute cette organisation administrative de notre Patrimoine, de tous ces Labels ! Et de ce qui constitue normalement un service publique.
On dirait que parfois certaines administrations tentent de sauver les apparences pour ce Patrimoine au dernier moment, comme pour effacer leur absence de repérage et de travail en amont. Un manque de Culture et de curiosité pour ce Patrimoine du XXème de la part des dits-agents ? Un manque de moyen humain et technique ? Un manque de formation à ce Patrimoine ? Qui contrôle les activités des agents patrimoniaux et leur gestion et dans quel cadre administratif ? Qui donc pour juger de la qualité de leurs services ? 
Le tribunal administratif ?
Comment inventer une vraie capillarité entre les citoyens et leurs services publiques du Patrimoine ?
Le loto du Patrimoine est-il donc le seul lien valide ?

L'autre question que cela pose est le repérage de ces architectures et de qui doit l'opérer et au nom de quelle vision du Patrimoine. En 2023, l'inventaire des constructions des années 90 et 2000 devrait être en route. On devrait déjà pouvoir classer certaines de ces architectures. Faudra-t-il que les DRAC en 2050 se rendent compte trop tard qu'elles ont oublié quelque chose ? Est-ce que la notion-même de Patrimoine aura la même valeur dans un monde surchauffé qui ne gérera l'urgence que par sa vision rétrécie et idéologique d'une écologie devenue maitresse de toutes les décisions ? Qui de cette génération montante du Patrimoine et de l'Architecture aura été formé pour sauver techniquement et esthétiquement ces architectures de la fin du XXème des risques de dépréciations écolo-démagogiques ?

Alors, en ce week-end des Journées Européennes de l'Architecture et du Patrimoine en Normandie, peut-on au moins rêver à une issue heureuse pour l'intelligente et touchante église de Serqueux ? Est-ce que la prise de position démocratique du Maire, son incroyable bonne volonté d'administrer correctement sa commune et de mettre en valeur son Patrimoine construira une alliance enfin apaisée avec les agents du Patrimoine pris d'un sursaut, conscients donc, les un et les autres, de leur responsabilité et du respect de la parole publique. Un Label ça devrait aussi être considérée comme une déclaration politique et l'exercice de la Démocratie, pas un machin de spécialistes qui tombe sur un territoire comme une punition pour une mairie ou qui s'efface selon les desiderata des élus politiques locaux.

Rêvons...Croisons les doigts.
Il parait que l'une des thématiques du Minsitère de la Culture en ces Journées Européennes du Patrimoine serait : Patrimoine vivant.
Aimons-nous vivants
N'attendons pas que la mort nous trouve du talent...donc...

Walid Riplet.

Pour revoir quelques articles en rapport avec ce texte :
Déjà en 2016 :

Sur les fusées céramiques et Jacques Couëlle :

Sur la honte de Grand Quevilly et comment ça pourrait finir aussi à Serqueux :

Quelques images déjà publiées mais qui éclaireront les nouveaux venus sur ce blog.
Ces document sont protégées par des droits d'auteur. Merci de ne pas les copier sans autorisation.








dimanche 10 septembre 2023

Rien qu'un petit morceau de Flaine

Vous allez sans doute me trouver tatillon ou obsédé au choix.
Vous aurez sans doute raison mais, que voulez-vous, rien ne m'amuse plus que ce genre de détail, ce ça d'une image, comment finalement je me place dans celle-ci. Choisir un angle, un point. C'est comme ça que j'aborde mon rapport à l'architecture et sa représentation. Vous devriez le savoir maintenant, vous avez l'habitude.
Alors quoi ? Vous ne voyez pas comme moi la chose essentielle et même incroyable de cette carte postale de de l'UCPA de Flaine ? Vous ne voyez pas ?




La neige ? Non pas vraiment quoiqu'elle participe sans doute à la présence de ce détail. 
Les planches du chantier ? Oui, ce pourrait être ça et c'est une piste. Cela veut déjà dire que le bâtiment est en cours de finition et que le ménage du chantier n'a pas encore été fait, que cette neige, justement, camoufle de son blanc manteau. Alors ?
Oui...
Vous le voyez le module de fenêtre en béton préfabriqué qui traine dans la neige ?



Monolithe abandonné à son sort, qui n'a pas trouvé sa place dans la façade, qui n'a pas réussi à s'y joindre...Vous seriez nombreux aujourd'hui à vouloir le récupérer non ? Comme une sculpture posée dans un jardin, morceau de dessin superbe. Qu'est-il devenu ce morceau d'architecture ? 
Ce module raconte bien aussi comment l'architecture de béton préfabriquée pouvait s'exprimer presque avant son montage : blocs les uns sur et dans les autres, rationalité parfaite du jeu de construction de l'Architecture Moderne. La neige fondue, dans la boue printanière, le bloc ici presque essentiel à l'image devait sembler bien moins intéressant, comme un gros rocher encombrant : simplement un déchet. Alors que là, dans l'odeur toute neuve du béton de scellage, là dans l'air clinquant d'un hiver en montagne, ce monolithe superbe me touche. On notera que l'image à trois registres : la neige, le bâtiment, la montagne. Tout s'accorde dans une débauche de relations ou d'oppositions de matières, de couleurs, de lignes. Les plus audacieux parleront d'intégration, je dirai simplement un accord. Le photographe de cette carte postale veut rester anonyme et les éditions des Alpes ne nous disent rien de cette leçon de photographie. 
Sur le verso, la correspondance est amusante et j'aime qu'on nous signale que l'UCPA aurait été construite sur le couloir d'avalanche ! 
"Ah ! Vraiment ces architectes !" semble vouloir dire le correspondant.
L'architecte justement n'est pas nommé.
Par contre :



Sur cette carte postale Combier, l'architecte est bien nommé : Marcel Breuer bien entendu. J'aime bien cette carte car, pour une fois, on voit le dos du bâtiment si souvent représenté par son autre façade. On comprend aussi comment les bâtiments sont alignés. J'aime beaucoup le parfait point rouge du pull-over du skieur, un peu comme le célèbre pull-rouge des cartes postales de John Hinde. Est-il vraiment là par hasard ?

Pour apprendre l'histoire de Flaine, je vous conseille cette vidéo :



lundi 4 septembre 2023

Club Roussakoff Melnikoff Klub Russakow Melnikov

Dans ma petite histoire personnelle, dans les souvenirs qui ont fondé mon rapport à l'architecture moderne et contemporaine, il ne fait aucun doute que ce bâtiment fut pour moi comme un déclencheur important. Je me souviens si bien de ce cours sur le Constructivisme et les Avant-Gardes russes que nous donnait Annie Boulon, notre professeur d'histoire de l'Art au Lycée André Maurois. J'adorais ses cours et me revient facilement en mémoire la vision d'une diapositive projetée nous montrant ce si célèbre bâtiment de Melnikoff. Je me souviens surtout du mot engrenage que Annie Boulon associait à ce morceau de bravoure, voulant nous montrer comment les références mécaniques et industrielles alimentaient en images poétiques les visions de ces architectes de la Révolution d'Octobre. Aujourd'hui, je suis en âge d'interroger ce rapport entre un mot et une architecture mais il me reste ce moment important permettant aussi à ma mémoire de me souvenir quarante ans après de ce cours et donc aussi de ce bâtiment incroyable. 
Je reste depuis attaché à ce souvenir mais aussi à ce style architectural. Je fus donc particulièrement surpris de revoir et de trouver cette première carte postale du Club Roussakoff. Comment pouvais-je penser qu'une telle carte existait ?





On a au dos de cette carte la description en français (!) de cette architecture. On a la date, 1928, le nom de l'architecte, Melnikoff et même le nom de l'éditeur : Trust Mosresclamspravizdat...sic...C'est déjà bien non ? Je note la piètre qualité du papier et de l'édition qui n'est pas datée mais que je pense être de l'époque, du moins du début des années Trente. La carte ne fut ni expédiée ni écrite. Le grain de l'hélio est épouvantable (on ne peut lire les inscriptions) mais donne à l'image un aspect assez esthétique. Je m'étonne qu'un document aussi fragile ait pu traverser ainsi le temps. 
J'ai cru longtemps que j'avais déjà beaucoup de chance de trouver une carte postale d'un bâtiment aussi iconique mais j'ai attendu plusieurs années avant de trouver aussi ça :




Cette première carte est encore plus pauvre dans son édition que la première. Le papier est si léger qu'il est difficile de croire que cette carte postale aurait pu soutenir un voyage par la Poste. On dirait un papier de journal ! Pourtant, tous les signes éditoriaux d'une carte postale sont bien là et la description, cette fois, ne se fait qu'en anglais et en allemand. Je ne sais pas quoi conclure de l'absence du français, cette fois. On note donc qu'il s'agit bien du Club Municipal des travailleurs Roussakoff, ici écrit Russakow, bien entendu. On note qu'une fois encore le photographe a attendu l'hiver et même la neige pour faire son cliché. On note aussi beaucoup d'inscriptions sur la façade qui resteront pour nous indéchiffrables. Bien entendu, c'est toujours cette façade que choisit le photographe, cette façade qui fait à elle seule le spectacle architectural du bâtiment. Il reste difficile de lire la volumétrie globale du Club. On perçoit aussi que cette carte postale fut détachée d'un carnet ou d'une autre édition si on en croit son bord gauche. Une série ?
Cette carte ne nomme pas l'architecte Melnikoff et le nom de l'éditeur est mystérieux : All-Union Company "Hotel Limited"...L'image donne une impression de massivité, de puissance en fermant les blocs, en exagérant les ombres. La radicalité est à son comble.

Mais voilà que je trouve cette dernière version :




Superbe surprise de retrouver le Club Roussakoff, une fois encore sous la neige mais cette fois en couleurs. Comme l'éditeur Aura date son édition de 1987, on peut en conclure que l'Union Soviétique voulait bien communiquer sur cette période de son histoire de l'architecture et que le bâtiment de Melnikoff apparaissait encore (ou déjà...) comme du Patrimoine digne d'être montré et défendu par la carte postale. On sait comment le retour un peu tardif sur cette héritage a eu lieu dans cette période, juste avant l'écroulement de l'Union Soviétique. Le rachat de la réputation de Melnikoff comme appartenant à l'Histoire de l'Architecture est donc prouvé de la sorte. Y-avait-il déjà en 1987 un tourisme architectural dédié au Constructivisme en Union Soviétique ? Sans doute car les années 80 et le Post-Modernisme ont beaucoup regardé alors cet héritage. La fameuse exposition Paris-Moscou avait eu lieu en 1979.
On note ici la très belle qualité éditoriale et photographique de cette carte postale. Je m'étonne du choix audacieux d'un format à la verticale resserrant encore le détail de l'engrenage géant du Club Roussakoff. C'est un peu une image pour amateur connaissant déjà le bâtiment et moins une carte postale descriptive chargée de le montrer. Ce détail, en quelque sorte signe la complicité du regardeur avec l'objet architectural. Ce qui reste mystérieux pour moi, pour ces trois cartes d'ailleurs c'est bien le lieu de leur diffusion. Et comment les touristes pouvaient donc acheter ces cartes. Sur place ? Dans le Club lui-même ? 
Peut-être.
Mais me vient une question : comment les cartes postales expédiées vers la France ont pu apporter à leur époque une influence à nos architectes ?

Pour tout bien comprendre de ce bâtiment, je vous conseille ces sites :

Pour revoir Melnikoff et le constructivisme sur ce blog (bon courage) :l
etc....


samedi 2 septembre 2023

Attention au Droit d'Auteur !!!! La fin prochaine de ce blog ?

 Suite à une longue et très chaleureuse conversation avec Monsieur Meauxsoone  photographe notamment de cartes postales pour l'éditeur Théojac, je lui ai promis de rappeler l'usage des images et du droit d'auteur qui y sont reliés.

En effet, les cartes postales ont des auteurs, des photographes et des éditeurs qui seraient donc en droit de demander leur dû sur une publication. Il faut donc être extrêmement vigilant qu'en à l'usage que vous pourriez (et que je pourrais également) faire de ces photographies. 

Vous le savez, pour ma part, ce blog a comme objectif entre autre de rendre justement hommage à ce travail de photographes de cartes postales que trop souvent on assimile à un travail anonyme simplement parce que les éditeurs ne nomment que rarement l'origine et l'auteur de leurs clichés. Il arrive que parfois, au dos, figure le nom du photographe mais c'est vrai que dans l'ensemble, il n'y a rien de marquer permettant de retrouver les photographes, leurs ayant-droits, voir même les éditeurs depuis longtemps disparus.  C'est pour mettre en valeur ce travail des photographes que, pour ma part, je nomme systématiquement le nom des photographes et des éditeurs dans mes articles et que, lors de prêts pour des publications, j'exige aussi que leur nom figure dans l'édition.

Je tiens à ce que toujours les images soient sourcées. C'est ce cher Didier Mouchel qui m'avait appris cette exigence. C'est donc une forme éthique et morale à laquelle je tiens particulièrement.

C'est grâce à cette nomination systématique que j'ai pu rencontrer des architectes et des photographes et avec Monsieur Meauxsoone nous avions pu nous trouver grâce à cela il y a bien longtemps maintenant (10 ans !) grâce à un article sur la Grande Motte écrit sur l'un de ses superbes clichés.

Le problème est sans doute moindre pour l'édition papier car une capture d'écran est moins facilement reproductible. Quoique...C'est pour cela que je suis obligé lors de la demande d'un scan par des éditeurs de refaire celui-ci sous un format plus solide. J'exige alors systématiquement que les sources soient nommées. Le problème, bien entendu, c'est surtout pour le numérique et le halo Internet où une capture d'écran suffit pour un passage d'un site à l'autre. Je vois ainsi souvent les images de mon blog voyagées et migrées vers d'autres sites. Et marquer l'image ne sert que le primo-publiant mais ne protège pas l'auteur, bien entendu.

Nous voyons donc très souvent des personnes venir sur ce blog et se servir des images sans autorisation de ma part et encore moins de celle des photographes. Ainsi Monsieur Meauxsoone lors du regain d'intérêt pour le Kyklos a vu ses photographies éditées, copiées sans son autorisation dans la presse et des sites pourtant informés des droits d'auteur. C'est un exemple mais il pourrait y en avoir plein d'autres même si la réglementation tente de resserrer justement cette vigilance. Voir les liens donnés par Monsieur Meauxsoone ici :

https://digital-strategy.ec.europa.eu/fr/policies/copyright-legislation


C'est vrai aussi que la loi pourrait sembler flou. En effet, comment justifier que l'on demande à des personnes faisant du contenu critique et historique, tentant de valoriser justement le travail des photographes de respecter ces droits alors que des sites comme Instagram, Facebook, Pinterest ou même les sites marchands de ventes aux enchères de cartes postales publient  ces cartes et parfois pour les vendre sans aucune nomination de leurs auteurs. Il suffit alors d'une capture d'écran pour multiplier la diffusion sans justifier des droits d'une photographie. 

Il va donc falloir prendre une décision pour ce blog. Peut-on continuer ainsi à produire du contenu critique et historique si pour chacune des cartes postales il faille faire la recherche parfois ardue des ayant-droits ? Dans l'absolu, oui il le faudrait. Et comment faire quand justement, il s'agit de retrouver et donc ré-attribuer  le photographe à l'origine du cliché ? 

Dois-je faire ce blog sans aucune image ? Ou seulement en l'envoyant par courriel à mes lecteurs ?

Vous comprendrez que cela ne sera pas possible, je vais donc si la loi se resserre devoir sans doute arrêter ce blog voir même l'effacer dans sa totalité. 

Ce qui sera alors dommage c'est bien que le travail de popularisation, d'analyses historiques et critiques ne sera alors plus possible et la mise en avant justement des archives photographiques se perdra sans moyen de communiquer et d'échanger sur le renouveau de valeurs artistiques de ce travail. Comment faire ? Je ne suis pas sûr d'avoir l'énergie de défendre et soutenir une telle position. Peut-être qu'il vaut mieux alors que les photographes et leur travail restent définitivement sans lumière au fond des boites à chaussures sur les vide-greniers. 

Pour ma part, je ne publie QUE des cartes postales qui sont PHYSIQUEMENT dans ma collection et souvent, voyant les pratiques des autres, je me dis que je suis vraiment stupide. Mais c'est le début du respect de l'auteur et aussi celui des droits du collectionneur. Je ne fais jamais de scan ou de capture d'une carte que je ne possède pas physiquement.

Car, à part la petite renommée dans le milieu du Patrimoine d'un enseignant-chercheur allant de conférence en conférence dire que je considère ce travail de photographie comme essentiel à notre histoire et à ses archives, je n'ai rien à gagner pécuniairement à faire ce travail d'analyse, de narration. Si donc je n'ai pas grand chose à gagner, (mon blog est gratuit et n'a même pas de pub) je ne veux pas non plus que ce travail me coûte et être en permanence dans la suspicion d'un désaccord avec un ayant-droit. Je jetterais donc l'éponge.

Ici, toute modestie gardée, comme Aby Warburg, je construis une collection c'est à dire que je construis des relations entre les images. Pas un Fonds photographique à usage commercial.

Tant pis donc pour l'histoire d'un art populaire, tant pis pour tous les échanges joyeux avec les lecteurs, les architectes, les photographes, tant pis pour tout le travail de mise en lumière d'un Patrimoine architectural mal aimé, tant pis pour la défense que j'ai toujours pris pour le travail de ces photographes. La nuit retombera sur ma collection qui restera privée.

Exemple en trois images et en trois clics de ce qu'il est possible de faire. Comment imaginer que des sites marchands soient dans l'obligation de nommer les auteurs et encore plus de les rémunérer ? Quelqu'un a la réponse ?

Et cette méthode est belle et bien utilisée aussi depuis mon blog sans que je ne puisse rien faire d'autre que de rappeler que les images ont, justement des sources : photographes, éditeurs mais aussi collectionneurs.