samedi 17 août 2024

Les Beautés d'Israël

 Il existe pour les amateurs d'architectures modernes des pays qui résonnent comme des utopies réalisées, comme des lieux prouvant dans le vrai les chances d'une certaine réalité concrète et bâtie.
Les amateurs d'Urbex appellent ça un spot.
Le Brésil et bien entendu Brasilia ou Rio, les pays de l'ancienne U.R.S.S. font partie de ces espaces imaginaires ou imaginés, vus aussi comme des lieux et des pays remplis de merveilles vraiment construites. Royan aussi.

Dans mon imaginaire, un autre pays me fait cet effet : Israël.
Nous avons déjà évoqué ici sur mes blogs certaines architectures ou certaines créations venant de ce pays. (voir en fin d'article)
Mais voilà que je rassemble depuis peu quelques nouveautés et je crois que c'est le moment de vous les montrer, de les partager. On verra que des croisements et des hasards un rien détachés de l'Architecture ajoutent à mon vif intérêt pour certaines constructions, certaines villes de ce pays.
Se croisent chez moi plusieurs choses : d'abord Julien Donada m'envoie un lot de cartes postales de ce pays et me laisse en faire quelque chose. Puis, depuis les vide-greniers j'y ajoute un peu de mes trouvailles et enfin, je passe une partie de l'été à regarder la série Shtisel sur Arte et j'aime tenter d'y comprendre les articulations urbaines, les manières d'habiter et de traverser les espaces publics et intimes par cette famille.  En ce sens, le balcon semble un lieu essentiel des appartements. C'est passionnant rien qu'à ce titre, cette série ! Et je l'avoue la présence de Yoav Rotman n'est pas pour rien aussi dans ma joie de la regarder. Hanina Tonik est le personnage que je préfère. Rien que son nom est magnifique.



On sait tous comment, par exemple, l'héritage (peut-être un peu mythifié) du Bauhaus aurait couvert la ville de Tel-Aviv de constructions, comment il va de soi aujourd'hui de dire que c'est le spot idéal pour voir cet héritage. Sans doute.
J'aimerais bien faire ce voyage pour vérifier la densité de ce rêve et sa réalité. Je ne sais pas à quel point cette réputation est surestimée. Mais, même si elle est un peu usurpée, j'en aime l'idée et ça ajoute à mon désir mais surtout à ma projection imaginaire. Et vous le savez, je ne suis pas un grand voyageur, c'est le moins qu'on puisse dire...

On commence ?


Cette magnifique carte postale de l'Hôtel de Ville de Bath-Yam (Municipal Building) nous montre donc une construction dont Julien nous indique sur une petite note manuscrite être de Zvi Hecker, Alfred Neuman et Arieh Sharon. Si le bâtiment me laisse coi d'admiration et d'étonnement, il faut dire que la carte postale est elle aussi parfaitement construite avec ce personnage en scooter qui semble nous présenter le bâtiment. Bien entendu le jeu plastique de la façade qui semble entièrement occultée et les volumes sur le toit dans un bleu du ciel nettoyé donne à l'Hôtel de Ville une image primitive, presque africaine. La carte est une édition Isranof à Tel Aviv, non datée et sans nom d'architecte.


N'auriez-vous pas comme moi envie de réserver une chambre dans ce superbe hôtel Deborah (Debrah) de Tel Aviv ?
On y reconnait là un style international, on pourrait bien trouver cet Hôtel à Rio. Un bloc s'articule sur la rue (sans doute les services de l'hôtel) et en surgit une tour qui abrite les chambres. Admirez la mosaïque sur la façade, la saignée verticale sur la tour qui affine la verticalité du bloc, en allège aussi sa masse, on devine une immense terrasse sous des voiles de couleurs au second étage. Je trouve le nom de l'architecte : Yitzhak Toledano. Pour voir ce qu'il est devenu cet hôtel :


On ne boude jamais notre plaisir de voir un Hilton ! C'est toujours un grand moment ! Voici donc le monstre de Tel-Aviv !
La carte postale de E. Stanek voudrait nous laisser croire un un bâtiment surgissant derrière la végétation, comme un paradis au loin. Il a le droit à une page Wikipedia qui nous donne Yaakov Rechter comme architecte. Merci. J'adore ce genre de grosse machine implacable.


Une carte postale sur laquelle figure une Renault 8 est toujours une bonne carte postale même si ici évidemment nous regardons tous la belle barre qui se glisse derrière. Nous sommes devant le Trade Center de Ashdod grâce là encore à une carte postale Isranof. Pas grand chose à vous en dire...si ce n'est une certaine ambiance que, étrangement, nous pourrions reconnaitre comme familière.


Cette vue aérienne de Haifa est particulièrement spectaculaire car assez archétypale d'une certaine idée de la Modernité. Des petites barres jetées sur un terrain laissant entre elles des espaces verts, des axes routiers bien déterminés, une blancheur de bon aloi...tout cela sent l'héritage des CIAM ou plus exactement de la Ville Radieuse. J'adore.


Pour finir, cette belle vue de Tel-Aviv dont il est aisé d'aimer immédiatement la densité urbaine et quelques beaux morceaux d'architecture. 
On devine la superbe et brutaliste tour IBM-Tower appelée aujourd'hui Europ-Israel Tower qui domine tout. Absolument magnifique ! Si on en croit la page Wikipedia qui lui est consacrée, les architectes en seraient A. Yaski et J. Sivan.
Devant, un bâtiment tout en courbes blanches, c'est Asia House par l'architecte Mordechai Ben Chorin. Le contraste entre les deux constructions fabrique un très beau morceau de ville. Vous pourrez les revoir mieux ici :
On espère que nous aurons l'occasion de rencontrer d'autres beautés d'Israël. 
Pour ma part, je vais me plonger dans la thèse de Jérémie Hoffmann. Il parle de livres d'enfants, de sable, de blancheur et même un peu de Royan. J'ai trouvé quelques infos dans cette thèse mais j'ai vraiment envie de la lire avec densité. Voici ce lien :

Histoire de la ville blanche de Tel-Aviv: l'adaptation d'un site moderne et de son architecture.
Jérémie Hoffmann, sous le regard de Richard Klein, ce qui est un excellent signe.
Bonne lecture.

Je remercie Julien Donada pour son envoi.

pour voir ou revoir Israël sur ce blog :


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire