Une certaine idée du bonheur pourrait s'exprimer pour moi comme ça.
Une Renault Avantime garée devant un appartement à Royan.
Vous me direz que j'ai des rêves bien matérialistes et vous aurez raison. Mais je trouve personnellement que la fonction "Grand Air" de la Renault Avantime colle vraiment bien avec la plus belle ville du monde. Je pense que la Renault Avantime est un outil pour voir, pour voir l'architecture depuis une voiture, expérience finalement peu étudiée des architectes (sauf les Smithson) et des artistes (sauf Matisse). Car, voir la ville moderne, aurait dû être associé à voir la ville au travers du pare-brise et depuis une automobile tant les deux objets, architecture moderne et automobile, sont nés ensemble. Et si on voit souvent le design de l'un toucher l'autre, la voiture posée dans le paysage permettant chez Corbu de "moderniser" ou pire "contemporaniser" (beurk) les photographies de ses architectures, il existe peu de travaux expliquant comment la ville se déploie depuis l'objet mobile couvert de vitres qu'est une auto.
L'Avantime, je crois, a dans les gènes de sa conception, le désir justement de permettre l'observation du paysage urbain. Immense pare-brise, grandes baies latérale sans montant sur les côtés et toit panoramique, l'Avantime est bien une automobile pour le cruising en ville, le nez en l'air pour regarder l'architecture dans un objet qui est bien plus dessiné comme une construction que comme une automobile. En ce sens, l'imbrication des deux volumes de sa carrosserie le prouve aussi, tout comme le si fameux dessin de son arrière qui voudrait bien s'affirmer comme autonome. L'Avantime est bien un outil de vision tout autant qu'un outil de déplacement. C'est une auto pour voir et...pour se déplacer.
Est-elle aussi alors une auto pour être vue à son tour ? Sans doute...
M'as-tu vu ?
M'as-tu vu regarder la ville ?
Alors, oui, je l'avoue j'aimerais bien un jour, à mon tour, pouvoir faire cette expérience et le matin descendre de mon appartement de Royan pour gagner mon Avantime, appuyer sur la touche libérant le toit ouvrant et les vitres latérales et me laisser glisser dans la ville de Royan, nez au vent, yeux grands ouverts, pour enfin, enfin me sentir...chez moi.
Alors si vous avez une Renault Avantime qui traine devant un appartement de Royan et que vous voulez vous séparer des deux en même temps : je suis preneur ! C'est une annonce sérieuse.
Je vous donne deux cartes postales de ce même emplacement, cartes postales où une Dauphine Renault était exactement à la place de la Renault Avantime en 1964. Ce coin de Royan est assez peu représenté en carte postale et on s'amuse que ce rond-point fut ainsi vu comme un élément urbain important. La présence, bien entendu de l'Hôtel Les Régates aujourd'hui disparu n'y est pas pour rien, la clientèle de l'hôtel devait être bien heureuse de pouvoir envoyer une carte de son lieu de séjour.
Pour les amateurs de détails architecturaux, il reste là à gauche de belles ferronneries d'origine ! Il faudra bien les préserver et aussi restaurer ces bâtiments qui ne sont pas dans un état exceptionnel.
La mer est dans le dos des photographes des éditions Cap et Berjaud pour Tito. Ça, ça n'a pas changé...
Et si vous avez une Twingo II RS finition Gordini ou Red Bull ça peut aussi m'intéresser...je jette, ici, une bouteille...à la mer de Royan.
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