lundi 24 octobre 2022

Tous mes idéaux des mots abîmés

Cela fait donc un mois maintenant que j'ai publié le dernier article. Et, malgré les demandes de scans, d'autorisations d'utilisations de mes cartes ou de documents du Fonds Lestrade que je reçois tous les jours, la fréquentation du blog ne fait que chuter. 
Vous me direz, il n'y a pas grand monde non plus pour écouter les Chroniques Corbuséennes et en faire un retour critique. Bref, ça sent mauvais.
Au moment-même où le tri de l'histoire semble accorder surtout aux icônes pop de l'architecture un regain d'intérêt, le reste de la production des Trente Glorieuses peut mourir toute seule sous les coups d'une structure républicaine de la défense du patrimoine qui regarde ailleurs (la carrière) et d'une politique de la réhabilitation qui est surtout une excuse pour accuser l'Architecture de cette période d'être inapte aux temps nouveaux des gourous de l'écologisme, des économies énergétiques. Viendra bien un jour un crétin ou une crétine (ne jamais oublier tous les genres) pour m'expliquer que refuser l'isolation par l'extérieur à un immeuble moderniste au nom du Patrimoine c'est être un complice de Poutine.
Alors quoi faire, quoi dire, quoi écrire ?
Je me suis pourtant lancé dans une dernière croisade (attention référence réactionnaire) pour tenter de mettre en lumière une résidence de Louis Miquel dans ma commune. Faut bien poursuivre nos rêves et puis on ne sait jamais, sur un malentendu politique et culturel, on pourrait bien y arriver.
On va bien maintenant en pélerinage sur les ruines de Port Leucate où pourtant il ne reste plus grand chose à sauver. Ça doit donner bonne conscience à certains (ou certaines) cette réhabilitation de ce qui n'existe plus depuis 10 ou 15 ans... Héroïsme du regret, du retard, du rebours. Ah... Si seulement... Ah... si on avait su... Ah si on s'était battu....
Trop tard Port Leucate.
Trop tard la Maison du Peuple de Clichy ?
Trop tard la Butte Rouge ? 
Alors voilà une carte postale du temps jadis, du temps où la Modernité pleine de naïveté, de courage, de politique de logements décents pour tous proposait une forme, une solution, un esprit radical.
Plus grand monde pour l'aimer même pour le critiquer scientifiquement. On balancera sur ce grand ensemble tous les qualificatifs habituels du "bétonnage", des cages à lapins, de l'orthogonalité sévère des régimes totalitaires, de la disparition de la ville, de la poétique petite bourgeoise de la rue et son retour par la végétalisation sociale démocrate.
Pour ma part, je regarde cette carte postale.
Et je défendrai toujours et encore cet ordre-là. Oui, cet ordre-là.


Blanc-Mesnil, Cité des 4 Tours, édition Abeilles-Cartes pour Lyna, expédiée en 1972.




3 commentaires:

  1. Votre blog est formidable. C'est une source d'inspiration, de savoir. Votre regard, vos choix sont très stimulants. Merci pour ce travail de fond et pour la collecte de ces documents magnifiques.

    RépondreSupprimer
  2. j'aime cette franchise sans aspérité de ces immeubles collectifs qui logent nombre de familles et favorisent les échanges... je n'en peut plus de tous ces enragés du réchauffement qui chacun doit habiter dans sa p'tite maison, ce faux idéal voulu par VGE et relancé par Sarko... QUE J'AIMERAI DES CITES RADIEUSES PARTOUT...

    RépondreSupprimer
  3. la plate-forme blogspot / blogger est passée de mode, la populace ne jure plus que par les tiktok, instagram et telegram, peut-être devriez-vous y poster quelques images ? Il y a aussi des groupes Facebook sur le brutalisme pour vous faire connaitre ce blog.

    RépondreSupprimer