mercredi 14 septembre 2022

Rationalisme à l'italienne dans les Deux-Sèvres




Bon, franchement, avouez que si je ne vous avais pas dit dans le titre de cet article où nous sommes, vous n'auriez pu me suivre non ?
En effet, je vois bien dans ces Halles quelque chose de ce rationalisme italien mêlant souvent avec bonheur une grande rigueur des formes et une certaine abstraction, un truc sérieux et franc mais joueur aussi comme le traitement des angles. C'est sévère mais avec joie.
Moi j'aime ça le rationalisme italien, je lui trouve une grandeur souvent bien moins mièvre que notre Art Déco national.
Ici, on aime la régularité de la façade, le traitement audacieux des angles donc, l'austérité de l'ensemble opposant la blancheur des ourlets à la pierre et au jeu des courbes. Tout est fait pour que le dessin fasse des ombres et s'affirme. Oui c'est beau cette sorte de classicisme moderne.
Comme quoi la Province française continue de nous dispenser des petites merveilles peu connues qui nous changent du voyage obligatoire à la Grande Motte ou à la visite par paquets de vingt à la Villa Cavrois.
Nous sommes donc sur la commune de Sauzé-Vaussais dans les Deux-Sèvres. Le site de la ville nous apprend que Les Halles furent inaugurées en 1953 mais oublie de nous mentionner le nom de ou des architectes messieurs Pierre Gallot et J.P. Mongeaud. Il suffira d'un courriel à la mairie pour obtenir le nom des architectes. Je remercie ici Madame Pignoux pour sa si prompte réponse ! C'est rare aujourd'hui.
On notera que les éditeurs de ces deux cartes postales oublient aussi de les nommer : Théojac pour la première, expédiée en 1961 et les éditions Gilbert à Jarnac pour la seconde.
Les Halles sont toujours debout mais on note des transformations notoires de la façade, ce qui est bien dommage, les pavés de verre ayant été occultés... Sans doute pour passer les cages d'ascenseurs depuis sa transformation.
Je ne trouve pas grand chose sur ces architectes qui n'ont pas démérité au contraire ! Difficile donc de dire ce qui les habitait comme références. On est aussi dans une période hésitant entre reprendre les signes modernes de l'avant-guerre ou tenter autre chose. L'audace aussi doit certainement être calmée par la localisation, par le budget. On veut un effort esthétique certes mais aussi une forme honnête et efficace.

Comment ne pas chanter là encore la qualité photographique des éditeurs, tous deux optant pour une lumière douce mais franche. L'un choisissant une confrontation plus frontale, l'autre laissant une chance de voir les autres faces.  Ces belles Halles ne sont ni protégées, ni repérées semble-t-il. C'est bien injuste au vu de la qualité de la construction et de son ambition moderniste. On croise les doigts... pour que l'écologisme ne vienne fondre sur ce bâtiment et en épaissir les façades.




1 commentaire:

  1. Une belle maîtrise du dessin... les italiens sont toujours doués dans ce domaine...voir Scarpa ...

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