Voilà.
Voilà exactement ce qui me réjouit, me plaît, que je veux défendre.
Ces énormes machines urbaines me font rêver, me tentent, me réjouissent.
Et l'art de la carte postale prend ici tout son sens car qui d'autre a ainsi regardé ce genre de morceau urbain avec autant d'attention et même, oui, de délicatesse ?
Pas la peine d'être un artiste contemporain en manque de typologie nostalgique pour voir comment le travail d'inventaire de la France a bel et bien déjà eu lieu.
Taisez-vos devant autant de beauté.
Taisez-vous.*
Marseille a bien d'autres atouts que sa Cité Radieuse et ici la Tour A de Super Rouvière fait le travail. On remercie de suite, sans attendre, les éditions Arts et Images (merveilleux nom) et la collection Atlani de nous mettre en face d'une telle monumentalité hardeuse et française.
Remarquez comment toute l'image tire au bleu. Alors que nous sommes à Marseille, la lumière est égale, presque calme, sans ombre.
Et depuis quel point de vue cette photographie fut prise ? Google ne m'aide pas beaucoup... Sans doute depuis l'un des petits immeubles en face. Mais notre horizon est bien haut sur la tour.
J'aime beaucoup me demander comment les architectes avaient perçu la vision pour les appartements donnant directement sur le toit vide du centre commercial et comment ce désert gris était psychologiquement reçu par les habitants ? En profitent-ils pour passer par la fenêtre et pour occuper clandestinement cette terrasse ignorée ?
On note peu d'effort stylistique, à peine quelques arcades pour accueillir les clients du centre commercial qui sert de socle à la tour. C'est ça qui est beau. Mais Robert qui a envoyé cette carte postale ne s'en plaint pas et lisons ce qu'il dit de son expérience d'habitant :
"Nous habitons dans cet ensemble immobilier qui est absolument magnifique. Plan d'eau, jeux d'enfants, pelouse, jardin, des ombrages par les cèdres. Nous avons tout sur place, ce n'est pas la peine de descendre en ville. Cette tour a 30 étages, notre appartement se trouve au 6ème étage. Un F3 très spacieux 90m2, calme absolu. C'est essentiel, cet ensemble est habité par des fonctionnaires et des retraités, en ce qui me concerne, je ne fréquente personne."
On notera que pour Robert, il n'habite pas en ville...
On notera une étrange absence de cet ensemble dans le pourtant très complet et sérieux guide d'architecture, Marseille par Jacques Sbriglio.
Pour bien en connaître l'histoire, je ne paraphraserai pas ceux qui savent mieux que moi :
Pour revoir un autre morceau de la Rouvière ici :
* Merci Alain.
Bonjour,
RépondreSupprimerMerci, ça fait toujours plaisir de revoir La Rouvière.
Petite précision cet immeuble que l'on nomme la tour fait parti de l'ensemble de la Rouvière. Super Rouvière étant le bâtiment, à part, qui surplombe l'ensemble (le lien de la DRAC, le mentionne).
Bonjour, merci pour cette précision importante. L'éditeur fait donc lui aussi cette erreur. Bien à vous.
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