Souvent je me demande ce qui fait qu'au simple regard d'une architecture sur une carte postale, on sent que l'on aime immédiatement la construction, qu'on lui trouve de suite un intérêt. Pourquoi donc comme par magie, j'ai le sentiment qu'il se passe quelque chose.
Quand j'ai vu cette carte postale de la maison familiale de vacances "Joie de Vivre" à Habère-Poche, j'en ai aimé des signes architecturaux mais aussi certainement d'autres signes. D'abord comment la construction barre l'image en une seule et même ligne puissante et jaune, presque dorée dans une neige surabondante et bleue. Il y a là dans le désir du bâtiment de prendre toute l'image quelque chose qui, oui, me rendit sensible à cette construction. Ensuite, bien entendu la répétition du motif architectural, le fait que le bâtiment répète lui-même ses casiers percés dans leurs murs de refend d'un immense cercle produisant sur la façade un très bel effet cinétique. Puis les ouvertures et leurs huisseries donnent le ton d'une modernité affirmée. Cela me suffisait pour aimer ce bâtiment au toit mono-pente parfaitement bien dessiné.
Au dos, (remercions l'éditeur Combier), figurent non seulement le nom de l'Architecte mais aussi son adresse : Claude Blanchecotte, 14 rue du Cherche-Midi Paris. Voilà qui est bien rare autant de précisions. Qui les demanda ? L'architecte ?
On note aussi qu'est précisé que le bâtiment accueille des handicapés physiques et que donc l'architecture tout entière est conçue pour bien les recevoir et faciliter l'usage de la construction. Est-ce là aussi l'une des raisons de l'excellence de son dessin ?
Claude Blanchecotte est facilement repérable sur l'Internet. Il a travaillé en Tunisie pour le Port de la Goulette, il a travaillé pour une église à Boulogne-sur-Mer et aussi pour ses fameux Buildings. Voilà donc un architecte bien typique de cette génération, marqué par la modernité, habile et bon dessinateur, prenant le programme pour l'orienter tranquillement vers sa fonction et lui donner la chance d'une certaine élégance discrète et bien menée. Tout ce que j'aime en quelque sorte montrer sur ce blog. Il nous faudra poursuivre nos recherches pour le faire remonter à la surface quand la neige de l'Histoire aura un peu fondu.
Je n'ai pas résisté à aller voir au 14 de la rue Cherche-Midi pour m'imaginer l'architecte Blanchecotte passer sous le porche de son immeuble avec les plans de son centre de vacances sous le bras...
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