Je cherche, je fouille, je me demande ce qui pourrait moi-même m'étonner. Je tombe alors sur cette carte postale d'une avenue bordée généreusement d'arbres et dont le ciel prend une grande place. Des immeubles blanc à l'écriture moderne ont sans doute justifié mon impulsion d'achat et puis... j'ai oublié cette carte dans l'une des boîtes. Avais-je aimé l'enseigne du Casino en bas à droite ? Avais-je retenu la grande rigueur de cette voie de communication, rigide, dure, si prompte à nous faire croire que la leçon de la Chartes d'Athènes aurait ici réussi à trouver son terrain : l'hygiénisme par le prospect, l'air circule tout comme les automobiles au pied des barres et des immeubles. Que dois-je faire vraiment de ce type d'espace urbain ? Quel leçon en tirer ? En ai-je encore la force ?
Rien ne m'a permis de mettre un nom sur un urbaniste ou un architecte pour cet ensemble urbain dont la carte postale de l'éditeur Baure nous dit qu'il s'agit du Cours Fauriel à Saint-Étienne. Mais soudain, à ce nom de ville mon cœur se serre et se réjouit en même temps. Je sais que certains corps à moi très chers y sont sûrement et cela me suffit à regarder fixement l'image comme si cette intensité me permettrait d'un coup de m'y retrouver avec eux.
Élina et Thomas y sont. Et pas moi.
Élina Stoflique y trouve-t-elle la ville médiévale ou les signes d'un Pouillon oublié ? Thomas Rayon y trouve-t-il l'occasion d'éprouver dans un Burberry à 10 balles son sex appeal ? Se donnent-ils rendez-vous dans une boîte à photocopies au gérant sympa qui les laisse éditer des fanzines déglingués ? Ont-ils pu s'offrir des noix de cajou au centre commercial ? Je ne sais pas. Je sais juste que de ne plus les voir m'est difficile. Alors je pars dans cette carte postale, je cours sur le Cours Fauriel et je m'essouffle vite. Je voudrais comme Mary Poppin's tomber dans l'image à la craie dessinée sur le trottoir.
Finalement, ce minuscule voyage n'est-il pas la fonction première d'une carte postale ?
Y être. Avec eux.
La carte postale fut expédiée en 1973 avec un superbe tampon stylisant la Maison de la Culture et des Loisirs de Saint-Étienne. La Marianne du timbre est ainsi caressée par la courbe de ce dessin. C'est délicat.
Je m'accroche à cela, à la délicatesse d'une culture qui caresse Marianne.
La bise à vous deux.
Bonjour, et qui est l'architecte de la maison de la culture de Saint Etienne ? Connaissez vous la "muraille de chine" du quartier Montchovet, juste au dessus de Fauriel ?
RépondreSupprimerles architectes d cela Maison de la culture sont : A. Ferraz, H. Gouyon, Y. Gouyon, I. Seignol, J-P. Clément. Pour la Muraille allez ici : https://archipostcard.blogspot.com/2009/05/la-muraille-de-chine-est-tombee.html
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