mercredi 15 août 2018

Massota Joseph et Pascal Paule à Rodilhan


Il est indéniable qu'une culture de l'œil s'invente petit à petit.
Sur le parking d'un supermarché à Elbeuf, il n'y avait aucune raison que je retrouve un architecte des plus intéressants mais aussi l'un des plus discrets. Pourtant, immédiatement, dans le paquet de cartes postales d'un jeune monsieur heureux de discuter, je trouve ça :


Bien entendu, c'est, sur cette carte à vues multiples, la vue centrale en haut de la carte postale qui attira mon attention. Cette succession de cercles, ce tunnel ouvert me rappelaient immédiatement un peu le travail de Balladur ou plus baroque celui de Nunez Yanowsky. Je me dis qu'il me fallait mener l'enquête, j'achetais la carte postale et, à la maison, en deux clics, je trouvais le nom de l'architecte : Joseph Massota !
Peu prolixe et pourtant d'une délicatesse infinie, Joseph Massota a donc réalisé ici à Rodilhan un ensemble urbain associant la mairie et une galerie commerciale protégée, offrant ombre aux habitants. On pourrait aussi évoquer la similitude de traitement de la façade avec le travail de Gruissan par exemple. Avec une grande simplicité, les voutains se détachant, laissant un vide, fabriquent pourtant une architecture sensible et méditerranéenne. La carte postale des éditions SMD ne nomme pas Joseph Massota comme architecte. Cette carte postale tente de mêler des objets urbains anciens à ceux plus modernes de cette ville s'inventant en cette période. On trouve donc en bas à droite une vue du Lycée agricole Marie-Durand, œuvre également de Joseph Massota que malheureusement la photographie ne met pas à l'honneur alors qu'il s'agit bien là aussi, d'un très beau morceau de l'architecte. L'éditeur de la carte postale préfère nous montrer la sculpture de Paule Pascal, intitulée Oiseau. Paule Pascal est aussi la sculptrice qui travailla sur l'église Notre-Dame-du-Suffrage-et-Saint-Dominique que nous avions vue ici.
Elle collabora de très nombreuses fois avec Joseph Massota. Un excellent article vous racontera cette complicité entre la sculptrice prolixe et l'architecte ici :
https://journals.openedition.org/insitu/14899#tocto1n3
Reste à espérer que la Ville de Rodilhan et l'ensemble de ses élus soient bien conscients des qualités architecturales et urbaines du travail de Joseph Massota et que rien ne viendra compromettre l'un des plus beaux ensembles de cet architecte, ici, en plus, associé à l'une de ses artistes complices.
Espérons...
La carte postale, modeste, populaire a su rendre compte de cette modernité, a su associer l'élan et le patrimoine ancien dans une petit bourg. Voilà qui est bien le signe de son importance comme document et comme témoignage d'une réception populaire de l'architecture moderne et contemporaine.


























Petite chose amusante bien tournée trouvée sur l'internet :


Petit tour avec la Google Car qui permet de lire mieux l'incroyable façade de la mairie et le beau travail de la galerie marchande. Une architecture modeste mais tellement bien dessinée !











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