samedi 24 mars 2018

Série Fernand Nathan le retour, épisode 3


De loin, comme ça, un peu perdue, cette gare pourrait en évoquer d'autres, en France, comme celle de Limoges ou de Rouen, mélange d'une bâtisse épaisse, massive, avec son campanile athée servant à donner, de loin, l'heure aux voyageurs.
On y retrouve ce frottement avec la modernité par ses volumes et par ses détails avec un régionalisme expressif un peu surjoué.
Nous sommes pourtant un peu loin de la France, nous sommes à Helsinki, devant sa gare dessinée par l'architecte Saarinen. L'éditeur de la carte postale nous donne le nom en finnois, Helsingfors et nous raconte qu'il a eu l'autorisation du Professeur Yrio Hirn pour la publication. Il s'agit sans aucun doute de Yrjö Hirn, grand critique d'art finlandais dont le prêt d'une photographie pour faire une carte postale reste tout de même mystérieux. A-t-il vraiment produit ce cliché ?
Une fois encore la photographie est divisée en trois : un ciel absent, une architecture allongée d'un bord à l'autre, un sol étendu.
La carte postale est nommée S.XIII et porte le N°10.
On cherche les gens, on cherche en vain une animation quelconque, absence qui est bien étrange aux alentours d'une gare. Un minuscule groupe d'hommes attend sous un réverbère.
Depuis ce point de vue, peu de chance de lire le décor, de comprendre le mélange bizarre de cette architecture qui cherche le renouveau nationaliste d'une architecture finlandaise. Ne reste que l'étalement des volumes. Les sculptures de l'entrée si connues, si représentatives de ce style grandiloquent sont même peu visibles finalement.
Je vous donne un extrait de l'ouvrage Architecture Contemporaine Francesco Dal Co et Manfredo Tafuri qui dit bien ce moment de l'architecture :


J'ai cherché dans la série Fernand Nathan ce que je pouvais coller à cette architecture de Saarinen et j'ai trouvé que L'Ile San Bartolomeo de Corot pouvait bien correspondre surtout ainsi reproduite, écrasant les couleurs, réduisant la ville à des aplats de tonalités judicieusement réunies.
Même ainsi, je trouve ce tableau de Corot absolument magnifique, il me rappelle les superbes lithographies de Jean-Baptiste Sécheret.











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