Nous aimons, en ce jour, visiter nos belles églises modernes et contemporaines. Nous allons poursuivre le travail d'inventaire de ces très beaux lieux et de ces très belles architectures qui n'ont pas attendu les petits photographes contemporains pour exprimer toutes leurs forces, toutes leurs couleurs saturées, toutes leurs beautés formelles dans un objet éditorial populaire : la carte postale.
On va revoir certaines de nos icônes, on va les voir sous des aspects nouveaux.
On commence ?
Bon dimanche à tous !
Voici l'un des plus beaux lieux d'Art Sacré de France, l'un des plus radicaux. Il s'agit du Prieuré du Mont-Cenis en Savoie. On le doit à l'Atelier d'Architecture en Montagne, la carte postale Combier rend parfaitement hommage à son implantation dans le paysage et tente une symétrie montagneuse ! On a déjà bien regardé cette église dans notre blog mais ici, l'objet est clairement et nettement mis à notre disposition. Un site nous indique que l'architecte pourrait bien être plus précisément Philippe Quinquet qui travailla avec Charlotte Perriand.
Nous ne pouvons que nous réjouir qu'une forme géométrique vienne ainsi durement mais justement se mettre en rapport avec son environnement. La justesse d'intégration vient ici, évidemment, de cette opposition que l'on pourrait qualifier de cristallisation. Il faut aussi admirer les aménagements extérieurs et la manière dont ce lieu joue avec le sol.
Toujours dehors :
N'est-elle pas incroyable cette image ?
Ne fait-elle pas d'une forme architecturale une forme photographique ? Comment ne pas être saisi par l'agencement des surfaces et des couleurs sur une telle carte postale ?
Vous aurez reconnu, pour les plus fidèles, l'église d'Estrées-Deniécourt que l'on doit à l'architecte Quentin, architecte royannais. La carte postale n'a ni nom d'éditeur ni nom de photographe mais nomme l'église comme "reconstruite style moderne 1959" ! Oui... C'est vrai !
Même s'il est difficile de définir le style "moderne" (comme le style "ancien" !) on pourra tout de même dire qu'il y a là une intention un peu naïve mais touchante de définir une forme architecturale. L'architecte est oublié dans cette description. Et Roger, l'expéditeur ajoute "Drôle église".
Pour ma part, je m'étonne de voir monter si haut au premier plan des herbes dans le cadre. Cela veut dire sans doute que le photographe est bien bas sur le sol, un peu comme Lucien Hervé à Ronchamp. Le cadrage pourrait d'ailleurs passer pour maladroit, coupant à gauche, ouvrant à droite. Et une échelle monte dans le ciel bleu pastel. L'église datant de 1959, la carte date, elle de 1960.
Entrons dans une autre église :
Vous la reconnaissez ?
Allez...
Ce bel espace est bien l'intérieur de l'église de Foucarmont ! Rappelez-vous ici.
L'éditeur Combier nous donne les informations suivantes : " église moderne inaugurée le 3 mai 1964. L'ancienne ayant été détruite lors du bombardement du 13 février 1944. Architecte : Ozavaronni (grand prix de Rome)"
C'est donc à un jour près le cinquantième anniversaire de l'église de Foucarmont ! Joyeux anniversaire !
On admire ici grâce aux belles couleurs que l'éditeur laisse s'exprimer le beau travail de la lumière et de ce pan de mur percé d'une multitude de points colorés comme un moucharabieh moderne. En contraste, le mur de l'autel apparaît plus serein, plus calme. Le toit sombre laisse bien la couleur et la lumière s'exprimer pleinement. Cette église de Foucarmont mérite le détour et reste en Normandie l'un des plus beaux lieux d'Art Sacré du Vingtième Siècle.
Toujours dedans mais plus loin :
L'intérieur de l'église de Baccarat est une machine optique et colorée incroyable ! Il faut que vous alliez voir ça !
La carte postale des éditions de l'Europe vous en donne une idée. Un rien viennois dans l'expression des dessins, les vitraux de cette église aux couleurs saturées et puissantes ont raison de s'exprimer pleinement dans une photographie qui rend justice à leur force plastique.
L'architecte de cette merveille de l'Est est Nicolas Kazis et je vous laisse refaire la promenade que nous avons déjà effectuée ici.
La couleur saturée ou pastel, la fermeté de l'architecture sacrée contemporaine, la jubilation audacieuse du cadre, tout cela est présent sans prétention mais avec une incroyable qualité dans le seul véritable inventaire de cet Art Sacré du XXème siècle : la carte postale.
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