Constructivisme ou expressionnisme : choisir

Un peu de vieilleries, un peu de cartes postales montrant des architectures de la première moitié du siècle dernier, juste avant guerre.
C'est vieux mais c'est massif et c'est beau.
D'abord :



Nous sommes à Hambourg devant le célèbre Kontorhaus Sprinkenhof. La carte postale nous donne le nom du photographe, Hans Hartz pour les éditions (Verlag) Hans Andres.
On voit la massivité puissante de la construction dont seule la régularité des ouvertures et la maille géométrique et décorative de la brique expressionniste viennent faire vibrer l'ensemble. Deux ouvertures énormes offrent l'opportunité de pénétrer cette masse. La façade comporte aussi des détails qui semblent une politesse aux piétons passant là sous l'objet régulier pour lui offrir l'occasion de rêver un peu. Difficile de le voir d'ici. À l'extrême droite de la carte postale on devine un chantier au fond. Si j'en crois les images actuelles, il semble bien que cet état de la construction soit un état intermédiaire, car on aurait ajouté une aile supplémentaire à cet immeuble, ajout réalisé sur le mur aveugle.



On retrouve notre immeuble dans l'excellent ouvrage moderne grüsse, modern greetings publié chez Arnoldsche et qui nous montre la collection de Bernd Dicke. On nous donne alors le nom des architectes Fritz Höger et Gerb. Gerson.





Puis :



Cette exceptionnelle carte postale nous ramène à Rostov-sur-le-Don. Il s'agit d'habitations pour travailleurs dans la rue Bud Jonny (?) si l'on en croit le verso de cette carte postale. Je vous en donne d'ailleurs une image car j'aime toujours autant l'organisation graphique des cartes postales soviétiques.
Mais il est très difficile d'obtenir des informations sur ce type d'architecture. Internet nous donne une piste possible vers Golossov, l'architecte du Club Zuev mais sans aucune certitude.
Il s'agit en tout cas d'une superbe construction dont les volumétries, les dégagements, les effets sculpturaux sont dignes d'un architectone de Malévitch. Il faut dire que le noir et blanc et la lumière venant d'un soleil au zénith durcissent encore les contrastes. Il semble que l'ensemble s'articule autour de cours et que le quartier s'étende sur au moins quatre ensembles identiques. Je n'ai pu trouver de trace sur Google Earth de cet ensemble... Dommage !
La qualité éditoriale est assez bonne, la photographie relativement bien éditée. On notera tout de même un peu de flou et un grain très présent qui accentue le caractère populaire de l'image.