dimanche 24 novembre 2013

La Sainte Chapelle du Béton Armé



Je ne dirai rien que vous ne pourriez facilement connaître ou apprendre en deux clics sur un moteur de recherches sur internet. Il est des constructions qui marquent l'Histoire de l'Architecture. C'est le cas aujourd'hui pour l'église du Raincy d'Auguste Perret.
Mais j'aime aussi dans ce moment de l'image où je reste encore épris d'un espace traduit et non d'un espace remémoré.
Je ne suis, à ma très grande honte, jamais allé là. Je ne suis jamais allé sur le lieu même de la naissance de ce qui a fabriqué mon histoire.
C'est toujours inouï de garder en soi la réalité rêvée d'une construction avant le choc de sa perception, de sa révélation à nos sens. Parfois on passe à côté à jamais. Et mes images ne le croyez pas trop vite ne me suffisent pas car je suis de ceux qui, irrémédiablement, croient au réel même s'il est surtout un socle à mes imaginaires, en quelque sorte son vocabulaire et sa grammaire.
Alors avec vous, je partage des cartes postales en noir et blanc dont seule l'épaisseur me donne à voir, verbe ici utilisé à son minima.
Et les quatre cartes postales de l'intérieur de l'église du Raincy sont toutes du même éditeur Gaud et du même photographe Fèvre. Passant d'un contraste très dur à parfois un gris léger et éteint, elles montrent surtout la grande nef percée d'une myriade de points lumineux toujours un rien surexposés qui par leur géométrie forment une ceinture à la fois légère et irradiante : un moucharabieh.
Un hangar industriel ceinturé d'une guirlande qui fait du lieu sacré un objet étonnant dont la lumière est le signe, l'espace le moteur.
Sur l'une des cartes postales au cadrage étonnant, le photographe réussit à placer la plaque de l'inauguration de l'église du Raincy. Et là, de biais, un rien flou, le nom d'Auguste Perret est inscrit dans le marbre. Sans doute que son nom est pourtant à tout jamais et plus certainement inscrit dans l'ensemble de son œuvre au doigt dans l'humidité d'un béton frais.

Pour ceux qui n'auraient rien vu encore, reste l'excellente série Architecture sur Arte, collection dirigée par Richard Copans et Stan Neumann :
http://boutique.arte.tv/f7086-architectures_eglise_notre_dame_raincy







2 commentaires:

  1. Mais oui, allons la voir, pour moi la revoir, je ne manquais jamais de l'apercevoir depuis mon train de banlieue qui me transportait de la gare Saint-Lazare à Gagny, de 1988 à 1995. J'y emmenais mes élève du Lycée Jean-Baptiste Clément. Je l'avais désignée à l'œil anticlérical de Jacques Tardi lors de mon unique voyage en sa compagnie de Gagny à Paris, fin juin 1995, juste avons mon départ pour des voyages hebdomadaires Paris-Le Mans. Oui, austère hangar gris de l'extérieur, lanterne magique dès qu'on en franchit le seuil.

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  2. Je suis né à PARIS XX° en novembre 1946, le 25, et mon premier choc architectural fut cette église du Raincy que ma mère me fit découvrir, je n'avais pas 10 ans. Le deuxième fut EVEUX SUR L'ARBRESLE, le Couvent de la Tourette du maître LE CORBUSIER, en 1970. Elève chez les dominicains je découvris TOUT ce couvent... j'aurais voulu être architecte, je suis devenu urbaniste, une frustration...

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